Les Suèves
Peuple germanique relativement ancien puisque
apparenté aux Herminones, ils sont connus
par les romains dès 72 apr. J-C. qui
les situaient sur le cours moyen du Rhin. Ils se distinguent par le fait qu'ils
sont particulièrement morcelés en divers groupes et éparpillés le long de la
frontière romaine. Ainsi, nous trouvons des Suèves en Moravie mais également en
Souabe (qui tire son nom de ce peuple), en Vénétie, et en Flandres.
Carte
de la migration des Suèves
Toutefois, le groupe qui eut un rôle indéniable est
celui du Rhin qui participa à la percée du limes durant la nuit du 31 décembre 406 avec les Alains et les Vandales.
Suivant l'itinéraire vandale, ils atteignirent la péninsule ibérique en 409 et s'établirent au sud de la Galice
en 411. Lorsque les Hasdings
quittèrent la Galice pour la Bétique en 419,
les Suèves s'emparèrent des terres abandonnées par les Vandales.
De plus, le retrait des Wisigoths pour l'Aquitaine
en 418 et le départ des Vandales pour l'Afrique en 429 offrirent au roi suève Hermeric
la possibilité de créer un véritable royaume autour de leur capitale Braga
avant d'obtenir un foedus en 437
puis un second en 438. Dès lors, les
Suèves s'attachèrent à conquérir l'ensemble de la péninsule et s'emparèrent de
Mérida en 439, de Séville en 441 sous le règne de Rechila qui
ne mourut qu'en 448. Son fils Rechiarius
lui succéda ensuite. Néanmoins, à la demande de l'empereur Avitus en 456, le roi Wisigoth Théodoric II
lança une expédition et écrasa les Suèves à Astorga, sur le Rio Orbigo.
S'emparant de leur capitale Braga, Théodoric parvint à capturer Rechiarius et
l'exécuta. Mais les Suèves reprirent par la suite leur indépendance sous le roi
Remismundus qui fut même reconnu en 464
par les Wisigoths. Ce n'est qu'en 585 que le royaume Suève fut annexé
par les Wisigoths.
Finalement, de tous les peuples dont nous venons de retracer brièvement
l'histoire, l'influence Suève sur l'histoire de la Gaule et des Francs demeure
très limitée malgré une tentative d'alliance avec les Francs sous le roi Chararic
au VI°s.