d'après le notes de voyage de Jules Huret, journaliste au Figaro (1911/1913)

En Prusse, à 90km au sud-est de Berlin, la Lusace est une région d'ex-RDA peuplée,aujourd'hui encore par une minorité slave les Sorabes (Sorben) aussi nommés Wendes au début du siècle. Sous Hitler, personne ne voulait se prétendre Sorabe et... slave. Les villes principale sont Lübbenau 16.000 hab. et Cottbus 73.000 hab. La population réellement sorabe actuellement estimée à environ 50 à 60.000 hab., a sa langue, une radio, un théatre à Bautzen et une chaire de 'sorabisme' à l'Université de Leipzig. Au coeur de la Prusse au temps du Ier Reich, la Lusace est maintenant située à la frontière polonaise. L'ancienne forêt marécageuse a été asséchée mais il y reste un dédale de canaux naturels qu'on visite en barques de 18 à 20 personnes conduites par des bateliers et quelques batelières en costume national qui souhaitent la bienvenue par "Wutrobnje Witajce...herzlich Willkommen". La compagnie des pilotes de barques a été créée en 1908.
Cette région de la RDA était aussi celle des grandes mines à ciel ouvert d'où sortait la lignite brulée dans les grandes centrales électriques de la RDA implantées autour de Lübennau
....... Si vous souhaitez visiter cette interessante région cliquez vers le site du Tourist-Buro du Spreewald


Les Wendes, tribu slave des Marches de Brandebourg, furent les ennemis acharnés des Germains. C'est dix fois, je crois, qu'ils prirent, perdirent et reprirent Berlin. Finalement les Wendes, vaincus et réduits en esclavage par les chevaliers teutoniques, demeurèrent pendant des siècles à l'écart de la population conquérante qui les méprisait. Aujourd'hui encore, le Germain reconnaît fort bien le type wende, à la tête courte et carrée, au poil. roux, trapu, au parler rude, qui fait le fond de la population orientale de la Prusse. Les Bavarois et les habitants des autres provinces du Sud revendiquent pour eux le pur sang germanique, prétendant, que la Prusse de l'Est n'est pas allemande, mais slave (le nom "Prusse" vient en fait de "Borussia"). Le nom de Berlin (qu'on prononce Berline) a la consonance slave, et non la consonance germanique, comme d'ailleurs Ruppin, Plozin, Custrin, etc., villes prussiennes. De là un dédain qui s'étend en effet à tout ce qui est prussien. La langue slave se parlait autrefois jusqu'à Magdebourg, ce qui sert à la fois à justifier l'orgueil historique des Polonais et le mépris de l' "Alt Deutsch" pour les bâtards de l'Est. Or il parait que quelques débris de la race wende perdurent à l'est de Berlin avec ses costumes, ses usages et même sa langue. L'endroit s'appelle la Spreewald, la forêt de la Sprée. C'est, à deux heures à peine de Berlin, une plaine marécageuse où la Sprée, s'égare en quelques larges voies et en une infinité de canaux naturels. On y vient de la capitale, non pas tant pour s'intéresser aux costumes et mœurs pittoresques, qu'en partie de campagne, pour jouir des belles forêts de saules et de hêtres où les Wendes, jadis, trouvèrent un refuge contre l'invasion des Germains.

les bateaux plats du Spreewald livrent les légumes à BerlinLÜBBENAU VOYAGE NOCTURNE - Il faut deux jours pour faire l'excursion. En partant de Berlin un samedi après midi, on arrive vers quatre heures et demie à Lübbenau (à 90km au sud-est de Berlin, mais on est en 1910). Là, une barque vous prend et vous conduit, à travers le labyrinthe de canaux, jusqu'à Burg, où il faut assister le dimanche au défilé des femmes de la Spreewald sortant de la messe.
Dans ce pays dépourvu de routes terriennes, la longue barque plate et l'aviron tiennent lieu de diligence, de bicyclette ou d'automobile. Les femmes manient la perche ferrée à deux dents avec autant d'adresse et de force que les hommes. Les fournitures se font en barque; le facteur a son canot, qu'il pousse lui-même, et l'hiver - l'eau étant gelée - il chausse des patins à longs bouts recourbés, s'arme d'un bâton ferré haut comme lui, pour arpenter rapidement les ruelles glacées.
Nous suivîmes le programme classique en nous embarquant sur un long canot plat garni de hauts bancs mobiles. Le batelier se tenait à l'arrière, et nous ne le voyions pas. Le silence absolu, faisaient la solitude étrange et presque inquiétante.
Une chaleur suffocante alourdissait l'atmosphère saturée d'humidité, et bientôt de larges gouttes de pluie s'aplatirent sur nos banquettes. "C'est l'orage", fit tranquillement le batelier. Et il nous passa de grosses couvertures de laine, dont nous nous enveloppâmes sous le parapluie tendu. Il fallut songer à une retraite.
Par une voie transversale, l'homme nous conduisit à l'auberge du prochain village, une maisonnette de bois où des touristes se trouvaient déjà installés. Une douzaine de servantes accortes distribuaient avec prestance de la bière blanche et du lait mousseux. C'étaient des filles wendes vêtues du costume traditionnel: jupe ample et très courte, corselet de velours noir ouvert sur une chemise décolletée et sans manches qui laisse nus les gros bras rouges; coiffe de mousseline blanche empesée. Elles allaient et venaient, rapides et rieuses, ce qui suffirait à trahir leur origine non germanique. On les sent plus rudes, moins sensibles, plus âpres. Leur brutalité est celle que j'ai remarquée chez les Prussiens de l'Est, à Berlin surtout, dans toutes les classes. Les Bavarois auraient-ils raison; et les dominateurs actuels de l'Allemagne ne seraient-ils que des Slaves?
Les légumes sont livrés aux marchés de Berlin en charrettesL'orage continuait. Des voyageurs arrivaient, les femmes retroussées, les jupons rabattus sur la tête. Trois paysannes, couvertes de serpillières et coiffées de larges chapeaux noirs, s'embarquèrent sous la pluie battante. Nous nous décidâmes à suivre leur exemple pour ne pas arriver à Burg trop tard dans la nuit. Bientôt après, la pluie cessait.
Le soir tomba. L'obscurité s'ajoutant au silence recréa le charme de la première heure. Nous entrions dans des allées mystérieuses d'eau glauque bordée d'arbres noirs. C'était la fière forêt de la Sprée (Spreewald). Les troncs droits s'élevant dans le ciel semblaient les colonnes d'une salle gigantesque. Ils se resserraient parfois en un couloir étroit. ...... Qu'on se représente: pendant des kilomètres, le ciel, constamment caché en haut par les ogives closes des saules sur les deux rives, visible seulement par les côtés de cette nef ténébreuse; l'eau plus sombre encore que le plafond de feuilles, et le silence........
....... De nouveau nous traversâmes un village endormi; de faibles lueurs scintillaient aux minuscules fenêtres des chaumières dont la plupart avait l'air morte. L'écho de voix d'hommes nous arriva. Ils chantaient en choeur l'Hymne national prussien.... nous arrivions à Burg, - il était onze heures. Nous passâmes une très mauvaise nuit dans une affreuse auberge.

LE DIMANCHE A BURG- Le lendemain, à l'aube, nous attendions la barque qui devait nous conduire à l'église. Nous nous mimes en route aussitôt pour y arriver avant huit heures. Quelle douceur....... L'eau verte a des rides de lumière; les arbres s'y mirent, notre bateau trouble en passant leur reflet; les fantômes de la nuit sont des arbustes aux fûts sveltes dont les branches s'inclinent; des oiseaux se poursuivent d'arbre en arbre, au-dessus de nos têtes, en piaillant; tout est vert et bleu et doré. On se prend à sourire à la nature comme à un visage ami. Dans les champs, des paysannes endimanchées dans leurs amples jupes suivaient d'étroits sentiers au bord des ruisseaux, gravissaient les ponts faits de planches légères posées sur quatre pieux qui réunissent les rives. Les robes de toutes les couleurs, rouges, violettes, vertes, jaunes étaient ornées de velours ou d'un ruban de couleur. Un corsage de velours, un tablier de soie, la coiffe aux longues antennes complètent cette toilette dominicale. A l'église, la messe se lit en allemand et en Wende, hommes et les femmes séparés. Les femmes en bas, serrées sur des bancs comme des fleurs rouges et blanches, les hommes réunis dans une galerie supérieure qui fait le tour de l'église. Tous chantent durant l'office. Les femmes ont des voix affreusement criardes, qu'on ne peut entendre sans souffrance. Après le service religieux et quand les paysannes se sont dispersées à travers les sentiers, poursuivies par les photographes amateurs, les barques de touristes se dirigent vers les deux ou trois auberges espacées sur les rives. Dans les vergers qui les entourent, c'est le spectacle ordinaire de la banlieue berlinoise: des familles et des groupes s'installent autour de petites tables à nappes blanches et rouges; de gros hommes en manches de chemises de couleur s'éventent de leurs chapeaux ornés de petits bouquets dé fleurs; de grosses mères grasses, de quarante ou cinquante ans, distribuent à manger aux vieilles grand-mères et aux enfants presque encore au biberon.
jeunes filles wendes tissant leur trousseauLes servantes wendes, pourtant vives , ne savent comment répondre aux clameurs; les femmes se décident à se servir elles-mêmes et reviennent de la cuisine chargées de portions de rôtis d'oie et de porc; les hommes, avec des appels furieux d'ogres affamés et les yeux hors de la tête, poursuivent les filles, la fourchette et le couteau à la main, comme s'ils voulaient les manger elles-mêmes, mais se contentent de confirmer une commande qui se fait attendre. Des groupes de sous-officiers sanglés dans leurs tuniques bleues aux galons d'or neuf qui viennent de demander - de quel ton! - du poisson, commencent à manger passionnément des fraises qu'ils ont apportées dans du papier. Des jeunes filles habillées de mousseline écrivent au coin des tables des cartes postales. Tout se passe le plus simplement du monde. Certains se sont déchaussés complètement pour être plus à l'aise, et marchent pieds nus dans l'herbe; on suspend aux arbres du verger les havresacs, les ceinturons, les vestons et les chapeaux qui gênent. A la fin du repas, un phonographe se met à jouer des marches militaires et des valses, et tous ceux qui ont fini de manger esquissent un pas de danse en fredonnant.
Puis on se rembarque. Le ciel est idéalement pur, un après-midi magnifique s'annonce. J'allume un cigare et je me promets d'être optimiste jusqu'à la fin du jour. Nous voici de nouveau solitaires au milieu de la forêt qui passe.
Mais bientôt - c'est dimanche - nous croisons des bateaux remplis de promeneurs venus des environs. Les uns, frappés sans doute par la majesté du silence, se taisent ; d'autres, plus grossiers, chantent des lieder bachiques. D'autres groupes se montrent encore. Voici des couples serrés à la taille, les garçons avec des airs naïvement ravis, les filles passives, indolentes, la tête appuyée sur l'épaule du fiancé. Ils sifflent un air des "Maîtres chanteurs". Des groupes d'amis ont mis des cerises doubles à leurs oreilles et mangent goulûment des fraises. Des familles entières, jeunes filles, gosses en marin bleu, jeunes gens à la moustache rasée, mères d'un certain âge; tous la face un peu rouge d'avoir bien déjeuné, se sont couronnées de bleuets tressés et de nénuphars blancs et jaunes. Ils font peine à voir. Voici un bateau où ne se trouvent que des jeunes filles en toilette blanche ornée de rubans bleus; elles sont huit toutes pareilles, et le tableau est charmant ; elles sourient avec grâce en passant. Cette vision s'harmonise avec l'atmosphère de mystère, de poésie qui nous environne................

  Outre le rétablissement de son pouvoir sur l'ensemble de son royaume, Dagobert Ier entreprit de nouvelles guerres extérieures contre des peuples plus ou moins menaçant. Il organisa une expédition contre les Slaves qui lentement migraient dans toute l’Europe de l'Est et venaient de s'établir en Moravie et en Bohème. Un commerçant franc, Samo, parvint à organiser et à diriger une puissante tribu slave, les Wendes. Mais en les laissant massacrer des Francs, Samo défiait indirectement Dagobert. Refusant de châtier les auteurs du massacre, Samo suscita contre lui une riposte militaire. En effet, Dagobert Ier mit sur pied une grande armée dirigée par Chrodeberg. Or, après des débuts prometteurs, ce dernier fut finalement défait en 631 en Bohème, à Wogstisbourg. Malgré cela, Dagobert Ier persista à poursuivre la guerre et vainquit en définitive les Wendes même s'il ne put les soumettre à son pouvoir. Par la suite, il combattit  victorieusement les Wisigoths puis imposa sa souveraineté dans le turbulent duché de Thuringe. Toutes ces expéditions avaient l'avantage de rapporter de nombreux butins qui permettaient d'enrichir le roi et l'aristocratie franque. Cette dernière voyait plus d'intérêt à soutenir le roi qui les enrichissait plutôt que de le combattre.

 

Sceau de Dagobert Ier

 Occupée par des groupes de chasseurs dès 8000 av. J.-C., la région de Berlin est peuplée au début de notre ère par des tribus germaniques, puis, cinq siècles plus tard, par les Wendes. Sa conquête par Charlemagne n'est qu'éphémère.

En 1147, les Wendes sont vaincus par Conrad III de Hohenstaufen, le duc Henri le Lion et le comte Albert l'Ours, qui prend alors le titre de margrave de Brandebourg. Aux environs de 1230 sont fondés les bourgs de Cölln, sur une île de la Sprée (aujourd'hui l'« île des Musées »), et de Berlin, sur la rive droite. Les deux villes adhérèrent en 1359 à la Ligue hanséatique. En 1415, Berlin-Cölln, résidence des électeurs de Brandebourg, passe sous la domination des Hohenzollern, qui les réunissent pour en faire leur capitale.

 

 

Archives de la ville de Greifswald
Chronologie de l'histoire de la ville de Greifswald

 

La vieille ville de Greifswals, le marché et l'église A
Marché et l'eglise
Sainte Marie

Bilck vom Dom auf den Greifswalder Marktplatz und  St. Mariena

 

 

 

1199

Fondation du monastère de Hilda/Eldena par des moines cisterciens danois dont le monastère de  Dargun près de Demmin fondé en  1172  avait été détruit en 1198. Depuis 1193 environ les cisterciens possédaient une saline sur la rive nord du Ryck

 

         

 

 

Klosterruine Eldena

Ruines du monastère d'Eldena (Peter Binder)

 

        

 

1209

Le Prince  Jaromar Ier de Rügen autorise au monastère d'Eldena l'établissement de colons allemands, danois, et slaves (wendes) .Auparavant, le prince de Rügen avait déjà richement doté le monastère de biens fonciers.

 

         

 

1241

Le Prince  Wizlaw Ier de Rügen et le duc Wartislaw III de la Poméranie-Demmin autorisent la tenue hebdomadaire d'un marché au monastère d'Eldena. Ce marché commercial  est le point de départ  du développement ultérieur de la ville de Greifswald.

   

    

 

1248

Première mention documentée de l'"Oppidum Gripheswald " parmi les biens  du monastère d'Eldena ; celui-ci cède en 1249 cette petite bourgade, lieu de marché, au duc Wartislaw III de Poméranie -Demmin à titre de fief.

 

    

 

1250

Le duc de Poméranie lui confère le "Lübische Recht" (droit coutumier provenant de Lübeck et étendu à de nombreuses villes d'Allemagne du Nord) lui permettant ainsi d'accéder au statut de ville (14 mai).

 

Document conférant à Greifswald le statut de ville,1250 (StAG)

Urkunde zur Verleihung des Lübischen Rechts an Greifswald im Jahre 1250

 

       

 

1264

Réunion de l'ancienne et de la nouvelle ville  avec un seul conseil municipal.. En même temps  le duc Wartislaw III lui octroie le droit de se défendre et d'ériger des remparts.

 

   

 

1278

 

 

Les activités politiques et de négoce de Greifswald avec les villes littorales wendes de Lübeck à Stettin constituera par la suite le noyau de la ligue hanséatique. Le développement de Greifswald est marqué jusqu'au 15ème siècle  par son appartenance à la Hanse.  

 

  

 

1456

Fondation de l'université sur l'initiative du bourgmestre de Greifswald  Heinrich Rubenow. L'université est après celle de Rostock la plus vieille de l'Europe du Nord..  

 

   

 

1531

Introduction de la Réforme à Greifswald. L'université qui, suite aux conflits religieux, avait dû provisoirement interrompre son enseignement, fut rouverte en 1439 à titre d'université protestante.  

 

    

 

1627

Au cours de la guerre de Trente ans (1618-1648) Greifswald est occupée par les troupes impériales. Soumise au despotisme, au poids des taxes et impôts, aux épidémies, à la famine, ses souffrances durent jusqu'en 1631, année où la ville est conquise  sans combats par les troupes suédoises.

 

   

 

1634

Le dernier duc de Poméranie  Bogislaw XIV fait don à l'université de Greifswald des biens domaniaux du monastère d'Eldena qui, après la Réforme était devenu.

 

  

 

 

Greifswald aus der Vogelschau nach Merian, 1652

Vue aérienne de Greifswald  d'après Mériam, 1652 (StAG)

 

    

 

1648

A la paix de Westphalie, la Suède obtient la Poméranie et ainsi Greifswald. Il s'ensuit des tensions entre la Suède et la Prusse-Brandebourg qui fait valoir ses prétentions à l'héritage poméranien, ce qui, dans les décennies à venir mènera à une série de conflits armés au cours desquels Greifswald sera assiégée et occupée militairement à plusieurs reprises.

 

   

 

 

Siège de Greifswald par les Grands Électeurs, 1659 (StAG)

Belagerung Greifswalds durch den Großen Kurfürsten, 1659gro

 

   

 

1713/36

Des incendies détruisent ou endommagent un grand nombre de bâtiments dont l'hôtel de ville.

 

     

 

1745

Construction d'une nouvelle saline sur la rive nord du Ryck . La production de sel va pouvoir reprendre après un long arrêt et durera jusqu'en 1869.

 

   

 

1774

Caspar David Friedrich (1774-1840) , l'un des paysagistes les plus notables du romantisme, naît  à Greifswald.

 

    

 

 

Bildnis Caspar David Friedrich


Caspar David Friedrich

 

    

 

1815

A la suite des guerres napoléoniennes au cours desquelles Greifswald doit provisoirement subir l'occupation française La Poméranie suédoise revient à la Prusse. Greifswald fera partie de la province prussienne nouvellement crée de Poméranie. La longue période de paix qui s'ensuivra apportera à la ville une croissance économique durable sinon rapide. 
 

 

   

 

vers 1840

Implantation à Greifswald d'un certain nombre de moyennes entreprises, parmi lesquelles la fabrique de machines Labahn qui, avec celle de Kesseler deviendra l'usine  la plus grande de la ville.

 

       

 

 

La place du Marché avec l'Hôtel de ville et l'église Saint Nicolai 1840 (StAG)

Markt mit Rathaus und St. Nikolai um 1840

 

  

 

1845

Sur l'emplacement du bâtiment ouest du cloître de l'ancien monastère franciscain, désaffecté après la  Réforme, on élève un hospice pour les pauvres . Le complexe fait aujourd'hui partie du Musée du Land Poméranie.

 

  

 

à partir  de 1853

construction d'un spacieux ensemble de cliniques et d'instituts  au nord-ouest de la ville sur l'emplacement de l'ancien monastère dominicain. L'Université ; qui depuis le milieu du siècle s'étend territorialement ; détermine de plus en plus  la physionomie  et le caractère de la ville

 

 

 

1856

On commence à élargir et approfondir le port. La navigation à voile et la construction navale  vivent leurs dernières heures de gloire.

 

  

 

1863

Jonction de Greifswald à la ligne ferroviaire Berlin Stettin, construction de la gare et d'un atelier  principal des chemins de fer, qui deviendra, jusqu'à sa cessation d'activité en 1926, la plus grande entreprise de la ville.

 

   

 

 

Dampfbierbrauerei  Hinrichs

Basserie à vapeur Hinrichs (StAG)

 

   

 

A partir de1880

la priorité est donnée à la construction , place Rubenow d'un nouveau complexe universitaire autour du siège administratif, lui-même érigé entre 1747 et 1760,  comprenant entre autres , donnant sur la Rubenowstrasse,   une bibliothèque universitaire et un bâtiment réservé aux  amphithéâtres.

 

  

 

1887

Construction à Wieck d'un  pont-levis en bois sur le modèle hollandais.  Ce pont, monument technique,  reconstruit à l'identique en  1993/94, est devenu le symbole du vieux village de pêcheurs.

 

   

 

 

Le pont de Wieck (Vincent Leifer)

Wiecker Zugbrücke

 

      

 

1913

Greifswald, dont le nombre d'habitants a dépassé 25 000 et dont l'université a pris de l'ampleur, se voit décerner le statut de ville-district , statut qu'elle perd certes en 1950,  mais auquel elle revient en 1974.

 

 

 

1915

Ouverture du théâtre municipal.

 

 

 

1939

Rattachement à Greifswald des deux villages Wiek et Eldena situés á l'embouchure de Ryck.

 

  

 

1945

Reddition sans combats de la ville à l'armée rouge. Des vies humaines sont épargnées et la ville n'est pas détruite.

 

  

 

1967

début de l'implantation de la grande industrie avec la construction d'une usine  d'électronique d'information.

 

  

 

1968

Début des travaux d'équipement pour la centrale  nucléaire dans la lande de  Lubmin voisine . Une croissance démographique rapide en est la conséquence. Naissance de nouveaux quartiers.

 

     

 

 

1978

Début de l'assainissement de l'ancienne ville Démolition de zones habitées au nord-est du centre ville remplacées par de nouvelles constructions réalisées par des procédés industriels.

 

         

 

1989

Nouvelle inauguration la Cathédrale St Nicolas dont les travaux de restauration et  d'assainissement  avaient débuté en 1977.

 

       

 

 

Dom St. Nikolai

St. Nikolai

 

    

 

1994

Avec le début de la construction, d'un centre biotechnique (ouverture en 1996), et le centre de technologie de Vorpommern déjà équipé en 1991,  la ville universitaire de Greifswald est en passe de devenir un siège régional de la recherche technologique au niveau de la technologie régionale qui se caractérise par une coopération étroite entre la recherche et l'industrie. D'autres entreprises innovatrices nouvellement implantées sont l'Institut Max-Planck pour la physique du plasma (IPP) et l'Institut  pour la physique du plasma à basse température (INP). Le laboratoire fédéral de recherche sur les maladies virales des animaux situé sur l'île de Riems peut se prévaloir d'une tradition  remontant à 1910.

 

    

 

 

 

LES SORABES DE LUSACE

Géographie

C'est un coin fiché entre la frontière tchèque et polonaise de l'ancienne Allemagne de l'Est. S'étendant sur environ 7000 km2, la Lusace est baignée dans toute son étendue par la Spree. Au nord, avant de traverser Berlin, cet affluent de la Havel qui verse elle-même dans l'Elbe, arrose un territoire envoûtant. Domaine de la forêt, parsemé de marécages, de canaux, de petits lacs, voici le Spreewald. L'étymologie de Lusace, "la flaque", "le trou d'eau", correspond bien à la réalité physique de la région. A l'image d'une grande partie de l'Allemagne du Nord, le reste du pays est formé de collines, cultivées ou boisées. Au centre, autour d'Hoyerswerda et du combinat de Schwarze Pumpe, la lande et les bois ont fait place aux terrils et à un paysage industriel liés à l'exploitation d'un important gisement de lignite. Un peu plus élevé, le Lausitzer Bergland borne la Lusace vers le sud.
A cheval sur deux Lander, la Lusace, Luzica, en sorabe, Lausitz, en allemand, se partage entre deux régions historiques: la Haute-Lusace, au sud, dont les centres principaux sont Budysin/Bautzen et Wojerecy/Hoyerswerda, est rattachée à la Saxe; la Basse-Lusace, au nord, autour de Chosebuz/Cottbus et Grodk/Spremberg, appartient au Brandebourg. On compte cinq districts, en tout ou en partie sorabes, dans chacun de ces deux Lander. Au delà de la Nysa/Neisse, aux environs de Barsc/Forst, le pays sorabe déborde également un peu la frontière germano-polonaise.

Peuplement

Les Sorabes sont le dernier vestige de l'ancienne population slave de I'Allemagne du Nord. Des premiers siècles avant notre ère jusqu'au Xe siècle, les Obodrites, les Liutitzi - réputés pour leur férocité -, les Lusici, les Sorbes et quelques autres peuplades occupent une vaste région limitée par l'Elbe, au nord, la Fulda, au sud. Les Germains les dénomment collectivement Wenden d'après une terme celtique signifiant "blond". Pour contenir la poussée slave, Charlemagne fait construire le limes sorbicus. A partir du Xe siècle, germanisés et convertis de force au christianisme lorsqu'ils ne sont pas tout bonnement massacrés par les Francs et les Saxons, les Slaves/Wendes disparaissent progressivement. Leur assimilation s'accélére avec le Drang nach Osten, la marche vers l'Est des Germains. Parfois appelés par les seigneurs locaux, des colons s'installent en masse au milieu des peuples slaves, apportant leurs techniques agricoles et industrielles, leur droit, leur langue.
A la fin du Moyen-Age, le peuplement se stabilise en Lusace. C'est à cette époque que Lusiciens et Sorbes fusionnent formant ainsi l'ethnie sorabe. Les uns donnent leur nom au pays, Lusica, les autres, à ses habitants, les Serb, Sorabes ou Serbes de Lusace. Mélangés aux paysans saxons mais restés très majoritaires, les Sorabes ne forment plus qu'un ilôt, entouré de régions germanophones et détaché du reste du monde slave. Cet ilôt résiste, s'adapte et perdure ainsi jusqu'à nos jours.
Mais depuis 1850, avec les débuts de l'industrialisation, ensuite avec les régimes nazi et communiste, le peuple sorabe est profondément affecté par l'assimilation. L'exploitation du lignite entraîne l'afflux de milliers de Saxons et Thuringeois de langue allemande. En un siècle, le nombre de sorabophones est réduit de plus de la moitié. Actuellement, ils ne représentent plus que 15% des habitants de la Lusace.
Bien que leurs voisins allemands les distinguent en Sorben/Serbes de Saxe et WendenlWendes du Brandebourg, la conscience nationale reste vive chez les Sorabes qui ont maintenu l'usage de leur langue ancestrale. Elle est par contre plus limitée chez beaucoup de ceux qui ont changé d'appartenance linguistique et culturelle. La division traditionnelle entre catholiques et protestants luthériens ne semble pas avoir trop nui au maintien du sentiment national. Cependant, les protestants ont délaissé massivement l'idiome local depuis un siècle. Désormais, les 150 000 Sorabes sont bien minoritaires dans leur pays où ils constituent seulement 40% environ de la population totale.

Langue

On compte aujourd'hui à peu près 67 000 locuteurs du sorabe, les 2/3 en Haute-Lusace, le tiers restant en Basse-Lusace. En 1926, 129 000 personnes se déclaraient de langue sorabe, dont 71 400 au Brandebourg. Et en 1956, ils étaient encore 80 000. Je ne possède aucune indication sur la pratique de cette langue chez les ressortissants polonais d'ethnie sorabe. Leur nombre ne saurait excéder quelques centaines d'usagers tout au plus.
Il y a moins d'un siècle, le sorabe était comme pris en sandwich entre les régions proprement de langue allemande, au sud, et celles de langue néerlandaise le bas-allemand -, au nord. En 1945, I'avancée de l'Armée rouge soviétique et les déplacements massifs de populations qui s'ensuivirent recréèrent le contact lointainement perdu avec les soeurs slaves de l'Ouest.
Le plus occidental des idiomes slaves est proche parent du polonais et du tchécoslovaque. En fonction de leur situation géographique, les deux grands dialectes, bas et haut-sorabe, se rapprochent de l'une ou l'autre de ces deux langues. Ainsi, dira-t-on, par exemple, pour la montagne, gora, comme en polonais, si l'on utilise le parler de Chosebuz, hora, comme en tchécoslovaque, si l'on habite Budysin. Quelques autres critères phonétiques distinguent les deux dialectes. Toutefois, il est admis qu'autour de Wojerecy/Hoyerswerda et de Bela Woda/Weisswasser, se parlent des variantes intermédiaires.
A partir de la Réforme, au XVIe siècle, bas et haut-sorabe ont servi de base à la codification de la langue par le biais de textes religieux. Il en est résulté deux standards littéraires qui restent en usage dans les média de chacun des Lander concernés. Les premiers textes imprimés datent de 1574. Tour à tour, chacun des deux dialectes impose sa suprématie culturelle, le haut-sorabe, aux XVIe et XVIIe siècles, le bas, au XVIIIe. La renaissance littéraire du XIXe siècle est contrecarrée par l'intense germanisation de la société sorabe qui culmine avec le régime næi. Dans les années 50, le renouveau moderne de la langue s'affirme dans le cadre de la RDA communiste. L'orthographe est perfectionnée; des manuels scolaires, des dictionnaires, un atlas dialectal sont publiés. De nombreuses traductions de la littérature universelle ainsi que des créations propres voient le jour. Mais l'industrialisation à outrance, au coeur même de la Lusace, vanifie ces progrès car la pratique de la langue y connaît un déclin rapide.
Pour la période actuelle, j'emprunte à "L'Europe des ethnies" de Guy Héraud les éléments suivants. Partout où on le parle, le sorabe est langue co-officielle dans l'administration et la justice. Une participation minimale du groupe ethnique à la fonction publique est assurée. Le régime scolaire, réglé par une loi saxonne du 3 juillet 1991, et une loi brandebourgeoise de la même année, fait du sorabe la langue véhiculaire en plusieurs matières (écoles A) ou une langue enseignée (écoles B). Le sorabe a droit de cité dans de nombreux Iycées et écoles techniques.
Il est bien difficile d'admettre que la langue locale jouit d'une place de choix dans les média. Mis à part sa présence dans quelques revues de caractère confessionnel, elle ne bénéficie que d'une seule émission de radio par mois dans le Brandebourg. Par contre, le sorabe s'affiche dans la signalétique routière sur toute l'étendue de la région slavophone. De plus, dans les villes sorabes, de nombreux édifices portent des inscriptions bilingues. Mais l'usage ordinaire des parlers autochtones reste circonscrit à quelques zones rurales à dominante catholique de Haute-Lusace. Dans la même région, les protestants ont massivement abandonné l'usage du parler et le port des costumes traditionnels. L'Eglise luthérienne maintient toutefois une présence symbolique de la langue dans la liturgie. Le Théâtre national sorabe est par ailleurs très populaire et commence à s'exporter; on l'a vu notamment, à Nîmes, en Occitanie, à l'automne dernier.

Brève histoire

Aussi loin que l'on remonte dans le temps, les Sorabes n'ont pas eu d'Etat en propre. Un seul prince suprême est signalé au début du IXe siècle. Il n'y eût point d'union des tribus comme chez les voisins polonais ou tchèques. Les Serb construisirent cependant de nombreux bourgs fortifiés dont les plus importants furent Misen, aujourd'hui Meissen, en Saxe, et Budysin. Situé aux confins du Saint Empire germanique, le pays sorabe constitue pendant deux siècles le plus gros des marches de Lusace et de Misnie (Meissen). En 1018, à la paix de Bautzen, il tombe momentanément dans la mouvance polonaise sous le règne de Boleslav Chrobry.
Vassalisé par les princes allemands, le territoire serbe en conaît les vicissitudes. Au début du XVe siècle, les Sorabes subissent notamment les campagnes menées par l'armée populaire hussite de Bohême contre les Allemands. Au cours de la guerre de Trente Ans, la Lusace, devenue luthérienne mais qui appartient alors aux Habsbourgs d'Autriche, catholiques, est conquise par le prince électeur de Saxe, allié de ces derniers. En 1623, cette province est alors donnée en gage à la Saxe, puis incorporée à celle-ci, en 1648, aux traités de Westphalie.
Au siècle suivant, on assiste à la montée en puissance de la Prusse. La Lusace va alors se voir progressivement absorbée par le nouvel "homme fort" de l'Europe. En 1813, les Allemands mènent une guerre de libération contre les troupes napoléoniennes.
Budysin est le théâtre d'une grande bataille entre Français et Prussiens, gagnée en vain par l'Empereur. Le mois précédent, la Prusse s'est annexée la Saxe, alliée de Napoléon, et avec elle, la Lusace. Deux ans après, le traité de Vienne partage le pays entre la Prusse et la Saxe qui regagne son indépendance mais se trouve amoindrie territorialement. C'est donc en 1815 que sont artificiellement dissociées la Haute et la Basse-Lusace. Budysin est au XlXe siècle, le foyer de la renaissance nationale. En 1862, se fonde le Théatre wende. A Wojerecy, une association paysanne sorabe se crée en 1885. En 1912, dans la même ville, patrie du poète national Hendrij Zejler, est constituée la Domowina, I'Union des Sorabes de Lusace, une fédération d'associations culturelles.
A la paix de Versailles, les Tchèques tentent en vain de se rattacher les Sorabes. La République de Weimar se montre libérale; ellepermet l'enseignement du sorabe à l'école primaire et au Iycée de Budysin. De libres relations avec la Tchécoslovaquie permettent aux associations régionalistes de maintenir la personnalité de la minorité slave. Brutal changement en 1938, les nazis interdisent l'usage du sorabe. On déporte les élites, les prêtres, les instituteurs. Mais le projet, conçu vers 1941, de déportation massive en Alsace, ne voit pas le jour; les Sorabes auraient été remplacés par des Alsaciens.
Dès 1945, les Soviétiques tentent, aidés de conseillers tchèques, de réveiller le sentiment national sorabe. On favorise les voyages en Tchécoslovaquie et en Pologne. On ressuscite la Domowina qui compte rapidement près de 100 000 membres. En janvier 1946, le Conseil national sorabe réclame auprès de l'ONU, la création d'un Etat indépendant. Un an après, c'est l'annexion à la Tchécoslovaquie qu'il revendique. Finalement, un plébiscite tranche pour le maintien dans l'Allemagne. La permanence des sentiments religieux et l'adhésion massive de la population au parti démocrate-chrétien - manifeste, avec 75% des votes, aux élections aux Lander de 1946 - freine la politique nationalitaire léniniste. Celle-ci est d'ailleurs, très mal vécue par les communistes allemands du Brandebourg. A partir de 1948, un traitement différencié est alors appliqué, assez favorable en HauteLusace, beaucoup plus restrictif dans la région de Chosebuz. Au décret saxon portant sur "la sauvegarde des droits de la population sorabe" répond, deux ans après seulement, le décret du Brandebourg sur "la promotion et le développement pour l'encouragement de la culture sorabe". En Haute-Lusace, au bilinguisme institutionnel, au maintien des traditions culturelles, s'ajoute le droit d'arborer l'emblème national. A Chosebuz et dans son arrondissement, I'enseignement du sorabe demeure facultatif.
En 1989, I'effondrement du système soviétique, symbolisé par la chute du Mur de Berlin, est suivi par l'unification des deux Allemagnes. Les droits nationaux du peuple sorabe sont maintenus, son statut de minorité territoriale sanctionné par la nouvelle Constitution. Les lois citées plus haut au chapitre de la langue égalisent le statut du sorabe dans les deux régions historiques. En 1991, le gouvernement de Bonn institue la Fondation pour le peuple sorabe établie à Budysin. Financé par l'Etat fédéral et les Lander intéressés, le budget de celle-ci ~41 M. de DM) sert à l'entretien des différentes institutions culturelles, le Serbski muzej (Musée sorabe), le Théâtre national, notamment.

Perspectives

Les Allemands ignorent généralement llexistence de la Lusace et des Sorabes. Lorsqu'ils les connaissent, c'est souvent à partir de clichés. Le premier, bien sympathique, ce sont les oeufs colorés, fabriqués et vendus à Pâques par les Lusaciens. Le second, plus repoussant, ce sont les bandes de skinheads de Cottbus et Hoyerswerda.
La Lusace, basse et moyenne, a été laissée exsangue par l'échec du régime communiste. L'industrialisation forcenée a ravagé le paysage et les esprits. La brutale immersion dans une société libérale sans scrupules a rendu obsolètes le lignite et les industries lusaciennes. Le chômage -17% dans l'arrondissement de Cottbus - et le découragement sont devenus le lot de nombreux ouvriers, de nombreux jeunes de la région. Le phénomène skinhead s'est développpé sur le fertile terreau de la déshérence. Le mal-être trouve son exutoire dans les nombreux actes criminels contre les étrangers de toutes origines qui habitent la province.
Un miracle s'est produit avec la montée en Bundesliga, le championnat fédéral de football, du petit club "Energie Cottbus", multiethnique et multicolore. Ses succès ont servi à canaliser positivement le trop plein d'énergie d'une jeunesse désoeuvrée. Ils ont rendu sa fierté à toute une région qui a repris confiance en ellemême.
Que pèsent 0,2% de Sorabes dans une Allemagne de 80M. d'habitants ? Rien, et c'est bien ce qui inquiète ce petit peuple. Ce reliquat de l'ancien peuplement slave de l'antique Germanie mériterait une protection plus importante. Ses revendications actuelles portent sur l'établissement d'un arrondissement (Kreis ) autonome. C'est le moins que la Grande Allemagne puisse faire à défaut de lui octroyer un Land à part entière. Cet arrondissement unirait Basse et HauteLusace; les institutions culturelles pourraient demeurer à Budysin, capitale historique du Sud, et à Chosebuz, capitale du Nord; la ville moderne de Wojerecy, idéalement située à mi-chemin, pourrait en être le centre administratif et le lieu de réintroduction pilote de la langue autochtone.
Un patrimoine touristique de grand intérêt, des traditions spécifiques et charmantes, la proximité de la Pologne et de la République tchèque bientôt "européennes" sont des atouts non négligeables. Les Sorabes sont une petite nation attachée à sa terre, à sa langue et à son particularisme. Dans une Europe qui bouge, celle-ci a aujourd'hui une chance exceptionnelle de pouvoir être reconnue et de rompre avec la spirale infernale de l'assimilation.

Bohzemo ! Au revoir !

Jean-Louis Veyrac

Nota :
Faute d'un logiciel adapté, je n'ai pas pu orthographier correctement les noms sorabes, ce dont le lecteur voudra bien m'excuser.

Sources :
- Ancel, Jacques, Slaves et Germains, 1945.
- ARTE, Le paradoxe de Cottbus, 25 janvier 2001.
- Dtv-Atlas zur deutschen Sprache, 1983.
- Egen, Jean, Une autre nation allemande, Le Monde diplomatique, mai 1971.
- Geipel, John, Anthropologie de l'Europe, 1969.
- Héraud, Guy, L'Europe des ethnies, 1993.
- Lacoste, Yves (dir.), Dictionnalre de géopolitique, 1993.
- Maison pour la culture nationale sorabe, Brève information sur les Sorabes/V/endes en Allemagne, 1994.
- Sala, M.; Vintila-Radulescu, I., Les langues du monde, 1984.
- Stock, Atlas historique, 1980.