533

Libération de Carthage (Tunis) de la domination des Barbares Vandales par Bélisaire, général de Byzance.

Les Vandales, comme les Goths, étaient issus de Scandinavie, sans doute de la province danoise de Vendsyssel, au nord du Jutland 

Vendsyssel

 

 

; mais, dès le Ier siècle de notre ère, ils étaient établis sur la côte méridionale de la Baltique, entre Oder et Vistule. Peu après, ils se scindèrent en deux groupes : les Silings, qui gagnèrent la Silésie (elle leur doit son nom) et les Hasdings, qui s’établirent un peu plus au sud-est. Ils restèrent un peu plus d’un siècle dans ces nouveaux habitats.

Puis, au milieu du IIIe siècle, on les retrouve beaucoup plus à l’ouest : les Hasdings en Pannonie et les Silings en Franconie. Vers 400, l’intrusion des Huns força les premiers à se rabattre vers le Rhin moyen. Les deux groupes le franchirent de conserve en 406, puis errèrent en Gaule durant trois ans. En 409, ils se ruèrent sur l’Espagne, accompagnés des Suèves et d’une partie des Alains. Une fois les Pyrénées franchies, ils se répartirent le pillage et l’exploitation de la péninsule.

Les Hasdings reçurent un lot en Galice, les Silings en Bétique (Andalousie). Ils n’en jouirent pas longtemps : dès 418, l’Empire envoya les Visigots de Wallia à leurs trousses, les Silings furent anéantis. Restaient les Hasdings : ils passèrent à leur tour en Bétique (419), puis commencèrent à sonder l’Afrique romaine, au-delà de Gibraltar.

En effet, par une mutation difficile à expliquer, ce peuple terrien se découvrit alors une vocation maritime qui dura plus d’un siècle. Le roi Genséric (ou Geiseric) décida en 429 de transférer son peuple et les débris des Alains en Afrique. Après avoir débarqué à Tanger, l’armée s’achemina lentement, par voie de terre, en direction de Carthage.

Pendant un an, elle fit le siège d’Hippone, au cours duquel mourut saint Augustin (cfr Chroniques du 29 Août).

En 435, Genséric traita avec les autorités romaines : on lui abandonnerait l’ouest de l’Afrique utile. Il ne s’en accommoda pas longtemps : le 19 octobre 439, il enlevait Carthage par surprise. La ville devait rester jusqu’en 533 la capitale d’un royaume vandale qui comprit, avec la Tunisie et le Constantinois, toutes les villes côtières entre la Grande Syrte et Oran.

Le pillage de l’Afrique intacte, loin de rassasier Genséric, le mit à même de poursuivre ses entreprises. Improvisant ou capturant une flotte, on ne sait, il utilisa Carthage comme base de raids auxquels nul ne s’opposa, vers la Sicile (440), la Corse, la Sardaigne et les Baléares (vers 455), enfin Rome, qui fut mise à sac en 455.

La plupart des îles méditerranéennes passèrent sous la dénomination vandale. Le profit fut énorme et l’insécurité qu’il put faire peser sur le trafic maritime, notamment sur le ravitaillement des capitales, fut pour Genséric un moyen efficace de chantage politique jusqu’à sa mort (477).

Dans son foyer même, en Afrique proconsulaire (Tunisie du Nord), l’organisation de l’État vandale fut tournée vers le pillage plus que vers une administration régulière.

La classe dirigeante romaine fut expropriée ou exilée, l’épiscopat catholique subit des persécutions violentes en sa qualité de complice naturel des Romains. Périodiquement, on le déportait au Sahara ou en Sardaigne ; des tentatives furent même faites pour imposer l’arianisme aux Africains.

Tout ce qui n’était pas rentable, par exemple la défense de l’Ouest face aux résurgences du nomadisme berbère, fut abandonné sans scrupules. Sur ces ruines, rien de solide ne fut bâti : l’apport des Vandales apparaît surtout négatif. La masse de la population continua cependant à vivre dans le cadre des lois romaines, comme en témoignent les remarquables " tablettes Albertini ", ces actes privés du Ve siècle retrouvés près de l’actuelle frontière algéro-tunisienne. Ce qu’il restait d’intellectuels nourrit contre les Vandales une haine profonde : d’où leur très mauvaise réputation dans l’historiographie.

En 533, Justinien décida de reconquérir l’Afrique. Bélisaire débarqua le 30 août et entra à Carthage dès le 15 septembre. En moins d’un an, tous les Vandales furent capturés et déportés en Orient. Ce qui restait de l’Afrique réintégra pour plus d’un siècle l’Empire romain.

L’Afrique n’a gardé à peu près aucune trace de la domination vandale, qui ne fut qu’un épisode transitoire.

Après leur passage, elle se retrouva profondément diminuée, amputée de presque toutes ses régions les plus occidentales et reléguée en marge du mouvement général de la civilisation méditerranéenne, auquel elle avait tant contribué du IIIe au Ve siècle, et cela sans aucune compensation, car l’apport intellectuel, juridique, artistique ou économique des Vandales fut à peu près nul.

1. Informations générales

1.1 La langue

L’allemand est une langue indo-européenne de la famille des langues germaniques. Ce qu'on est convenu d'appeler le germanique oriental est un terme générique qui désigne les dialectes des tribus germaniques du nord qui quittèrent leur patrie scandinave et colonisèrent la région qui forme aujourd'hui l'Allemagne de l'est et la Pologne. La migration eut lieu au cours des 400 ans connus sous le nom d'« époque germanique commune ». Une de ces tribus vandales fut celle des Lugii [Lygians] qui arrivèrent en Silésie environ 100 av. J.-C. et chassèrent les Celtes locaux. La tribu vandale des Silings serait à l’origine du nom de la Silésie. En 800, sous le règne de Charlemagne, le mot « allemand » apparut comme dénomination, et une aire linguistique d'un seul tenant se constitua . Au 13ème siècle, la Silésie devint une partie du Royaume de Bohême et donc de l'aire linguistique allemande. À partir du 18ème siècle, après les guerres silésiennes, la Silésie ne fit plus partie de cette région.

Au cours des siècles, le contact linguistique entre l’allemand et le polonais a causé des interférences et des transferts. Pendant les époques du vieux-haut- allemand et du moyen-haut-allemand, la langue polonaise empruntait déjà des mots de l’allemand. Pourtant, la plupart des emprunts en polonais datent du nouveau-haut-allemand précoce et du nouveau-haut-allemand, et appartiennent aux domaines du commerce, de l’artisanat, de la construction, ainsi qu'au domaine militaire et à la vie marine. Grâce au bilinguisme très répandu parmi les colons allemands, le polonais a aussi influencé les langues vernaculaires allemandes : notamment en Prusse orientale et en Silésie. Dans la langue vernaculaire silésienne, le polonais influence de la même manière le vocabulaire, la phonétique et la grammaire. L'influence polonaise est par exemple évidente en ce qui concerne l’ordre des mots : Hab ihm gestern gesagt [“lui ai dit hier” au lieu de « je lui ai dit hier »]. Une autre caractéristique typique de l'allemand de Silésie est l'usage commun des verbes réflechis: sich spielen, sich gehen [se jouer, s’ aller] Même avant la Deuxième Guerre mondiale, les locuteurs du polonais de Haute Silésie furent souvent exposés à des influences allemandes à travers le système éducatif (par Ex. la langue vernaculaire connue sous le nom de « polonais de l’eau » [Wasserpolnisch] présente des caractéristiques qu'on ne rencontre ni dans la langue polonaise standard ni dans d’autre langues vernaculaires polonaises. Après la Deuxième Guerre mondiale l’influence du polonais sur la langue allemande en Pologne a augmenté. Pour beaucoup de jeunes, l’allemand est devenu une langue étrangère, ce qui a facilité le trilinguisme: langue vernaculaire locale, variation régionale de l’allemand et polonais.

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1.2 Histoire, géographie et démographie

A l’origine, la Silésie était habitée par les tribus germaniques des Silings et des Lugii. Pendant les Grandes Migrations , les Germains de l'est se sont déplacés vers le sud et les Slaves se sont installés en Silésie dans la deuxième partie du 5ème siècle. En 1138, l’Empire des Piastes fut divisé ; une ligne silésienne indépendante apparut. Les Piastes silésiens se sont liés à certaine parties intérieures de l’Allemagne de l’ouest par des mariages avec des filles des souverains allemands, par ex. le mariage de Henry I (1202-38) avec Hedwig von Andechs, qui fut canonisée en 1267, et qui est encore venérée en tant que sainte patronne du pays. L’installation des paysans allemands, des artisans, des commerçants et des mineurs, la plupart d’entre eux venant de la région de Thuringe-Haute Saxe, fut favorisée de plus en plus par les seigneurs territoriaux. Sur le modèle des grandes villes de Magdeburg et de Halle, la loi allemande s'appliqua dans 120 villes jusqu'au milieu du 14ème siècle. En 1458, le roi hongrois Corvinus prit la couronne de Bohême, et donc également de la Silésie divisée. Comme ses successeurs demeurèrent sans héritier masculin, il conclut un accord de mariage avec l’Empereur Maximilien I pour le petit fils de ce dernier, Ferdinand. Ainsi, à partir de 1526, la Silésie appartint aux Habsbourgs pendant 200 ans. En 1740, le Roi Frédérique II de Prusse envahit avec son armée la Silésie, qui était peu protégée. Lors de la Paix de Breslau (1742), Marie Thérèse dut céder la Silésie, et après le Congrès de Vienne en 1815 la province fut étendue pour englober des parties de la Haute Lusace saxonne [Oberlausitz] avec les villes de Lauban, Görlitz et Hoyerswerda. Au 19ème siècle la Silésie connut une fort essor économique. Outre les initiatives de l’état, - on construisit à Malapane la première usine de machines de Prusse, connue sous le nom de Königliche Hütte [Haut fourneau Royal]- des entrepreneurs privés créèrent la base d'un district d'exploitation minière du charbon prospère. Nombre de locuteurs du « Polonais de l’eau » des zones rurales introduisirent ce dialecte, qui était différent du polonais standard, au moment où ils s'installèrent dans les grandes villes, qui s'agrandissaient rapidement. Ce dialecte contenait un certain nombre d'emprunts à l'allemand, alors que les paysans et mineurs allemands utilisaient beaucoup d'expressions polonaises. Cette coexistence ne commença à disparaître que dans la deuxième moitié du 19ème siècle à cause de différences nationales, qui furent aussi renforcées par la politique de « germanisation » de l’Empire allemand. Une simplification se fit en assimilant « Polonais » à « catholique » ainsi que « Allemand » ou «Prusse» à « protestant ». Avec le Traité de Versailles, la Haute Silésie entière fut cédée à la Pologne après la Première Guerre mondiale. À partir de 1939, la Silésie servit de lieu de concentration pour les armées offensives d'Hitler. En 1945, les troupes soviétiques conquirent la Silésie. Lors de la conférence de Yalta (février 1945) les territoires silésiens jusqu’aux fleuves de Oder et Neisse furent placés sous administration polonaise. Le 21 juin 1990, le parlement allemand ainsi que la Chambre du peuple (le parlement de la RDA) consentirent, dans le cadre du Traité d’unification de l'Allemagne, de maintenir la frontière de 1945 comme frontière polonaise occidentale.

Selon le recensement de 2002, il y avait 152.897 personnes de nationalité allemande et 173.153 personnes de nationalité silésienne. Dans le même recensement, 204.573 personnes ont déclaré qu’elles parlaient l'allemand à domicile, et 56.643 ont déclaré qu’elles y parlaient le silésien. Des estimations de sources diverses indiquent un total de 300.000 à 400.000 locuteurs de l'allemand (Association for Civic Media 2003; Handbook on Contact Linguistics 1996) [Association pour les Média Civiques 2003; Manuel sur la Linguistique de Contact 1996].

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1.3 Statut juridique et politiques officielles

Jusqu’en 1990, la Pologne était le seul pays de l’Europe centrale qui ne reconnaissait pas officiellement la minorité allemande. À cette époque, la minorité allemande, à quelques exceptions près, ne pouvait pas participer à des activités liées à sa culture folklorique. Bien que l’article 35 de la Constitution polonaise octroie aux citoyens polonais des minorités nationales ou minorités ethniques la liberté de sauvegarder et de développer leurs traditions et leur culture, ce règlement ne s'applique pas aux Silésiens de la minorité germanophone ; ils ne sont pas inclus par les autorités polonaises dans les trois catégories des minorités nationales ou régionales. Le gouvernement polonais et la Cour Suprême ont refusé de reconnaître aux Silésiens le statut de minorité nationale ou ethnique ; c.-à-d. qu’ils ne reconnurent pas le Verband der Bevölkerung Schlesischer Nationalität [L’Union du peuple de Nationalité Silésienne] fondé en 1887. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a confirmé cette décision nationale dans son jugement du 17 février 2004 (application no. 44158/98).

En dépit de ce statut légal assez faible, il y a aussi eu des développements positifs pour le statut de la minorité allemande, suite à la visite d’état du Chancelier allemand Kohl en 1989. Outre l’établissement de plusieurs représentations pour leur groupe national, les membres de la minorité germanophone ont remporté un succès aux élections locales et régionales, et à un moindre degré aux élections nationales. Actuellement la minorité est représentée par deux membres du parlement polonais.

On notera également que le Conseil des Ministres Polonais, qui, d’après le projet de loi relatif aux minorités, est tenu de trouver un arrangement concernant les noms officiels des villes en Silésie, ne pourrait pas mener à bien cette tâche à cause de l'utilisation peu constante des langues. De plus, il serait complètement impossible de rétablir des dénominations qui furent abolies il y a 70 ans, et qui sont à peine connue ou utilisée par le peuple. Il semble que la seule solution serait de traiter ces problèmes au cas par cas en consultant par référendum les communautés concernées.

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2. Présence et usage de la langue dans divers domaines

2.1 L'éducation

Au cours de l’année scolaire 2002/2003 il y avait 261 écoles primaires ainsi que 63 lycées et une école secondaire ayant l’allemand comme langue d’enseignement (Source : Section du Ministère de l’Intérieur pour les Minorités Nationales 2004). Pourtant, il faut tenir compte du fait qu'on ne peut pas faire de distinction entre les cours d'allemand langue étrangère et les cours d'allemand langue minoritaire. La plupart des écoles ont tendance à enseigner l'allemand langue étrangère, puisque de nombreux enseignants sont formés dans ce but (par ex. le Goethe-Institut). Il n'existe pratiquement pas d'initiatives en vue d'introduire les dialectes allemands ou polonais dans les écoles.

Seulement 20% des enseignants des districts d'Opole et de Silésie parlent couramment l’allemand. Par conséquent, depuis 2002 des cours de langue ont été proposés pour renforcer la langue allemande. Au niveau primaire et secondaire, la compétence linguistique allemande des enseignants est beaucoup plus élevée ; 80% d’entre eux parlent couramment l'allemand. Le matériel pédagogique est généralement disponible pour les cours d'allemand, d’histoire et de géographie. Certaines écoles secondaires proposent aussi des classes bilingues.

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2.2 Les autorités judiciaires

Puisque le polonais est la seule langue officielle, les personnes ne parlant pas le polonais peuvent faire appel à un interprète allemand (voir le rapport général sur le pays).

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2.3 Les autorités et les services publiques

Puisque le polonais est la langue officielle, l'allemand ne joue pas de rôle important dans les contacts avec les autorités publiques, même pas en général au niveau local. La langue ne sert que pour les contacts non-officiels (voir le rapport général sur le pays).

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2.4 Les Mass media et la technologie de l’information

Il n’y a pas de journaux quotidiens en allemand. Les périodiques hebdomadaires publiés exclusivement en allemand sont : Schlesien Heute [Silésie Aujourd’hui] et Der Oberschlesier [Le Haut Silésien] avec un tirage de 2.500 exemplaires chacun. Les périodiques bilingues ,ou en partie en allemand, sont : l’hebdomadaire Schlesisches Wochenblatt [Hebdomadaire silésien], les publications mensuelles telles que Hoffnung [L’espoir], Masurische Storchenpost [Poste de la Cigogne Masurienne ] ou Mitteilungsblatt [Bulletin]. Das Informations- und Kulturbulletin [Le bulletin pour l’information et la culture] est publié avec une périodicité bimensuelle, et le Kulturelles Bildungsnotebook [Cahier de l’éducation culturelle] avec une périodicité trimestrielle.

 uell [Silésie actualité] est une émission de radio pour la minorité allemande dans la région d'Opole diffusée du lundi au jeudi entre 17h30 et 17h55 sur la station de radio publique Radio Opole, fréquence 103.2FM, qui est la station la plus écoutée dans la région d’Opole. Schlesien Aktuell a été retransmis pour la première fois le 15 avril 1998, et l'équipe éditoriale est composée de jeunes. Leur but est de produire une émission d’information moderne, et d'informer à propos des activités de la minorité allemande et des sujets germano-polonais. L'émission se compose d’actualités, de rapports, d’interviews, d’informations sur les événements et la musique allemande, et rencontre beaucoup de succès auprès des auditeurs. Ceci est confirmé non seulement par les nombreux appels et un grand nombre de lettres, mais aussi par des chiffres concrets, l’indice d’écoute de Schlesien Aktuell est égal à l’émission polonaise diffusée à la même heure. Parmi les autres stations de radio, on peut citer Radio Plus, Radio Vanessa et Radio Park, qui n'émettent qu'en allemand.

La chaîne de télévision locale à Opole diffuse une émission de 10 à 15 minutes pour la minorité allemande sous le titre Schlesien-Journal [Journal silésien], et qui est produite par une équipe indépendante. L’émission Schlesische Wochenschau [Actualités silésiennes] est retransmise par la télévision polonaise toutes les deux semaines.

Actuellement il n’y a pas d’initiatives en vue de soutenir la minorité allemande dans le domaine des nouveaux média. Pourtant, il y a un site Web pour la minorité allemande mis en place par le Verband der deutschen Sozial-Kulturellen Gesellschaften in Polen [Association des Sociétés Culturelles et Sociales en Pologne] en allemand et en polonais.

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2.5 Les arts et la culture

La plupart des activités culturelles en allemand se déroulent en Silésie. Par exemple, l’initiative culturelle gérant le réseau de bibliothèques Caritas dans la région d' Opole a été lancée en 1992 par le représentant de l'Église Catholique pour la minorité allemande. Depuis lors, deux « bus bibliothèque » visitent environ 150 villages. 34 bibliothèques supplémentaires fixes ont été créées, et grâce à l’aide de la fondation germano-polonaise, la bibliothèque centrale Joseph von Eichendorff a ouvert ses portes à Opole. La bibliothèque de la voïvodie, qui essaye depuis plusieurs années maintenant de sauvegarder les livres de l’époque allemande, s'efforce aussi à réunir de la littérature allemande. De plus, elle dirige une autre antenne avec des livres allemands : la bibliothèque autrichienne à Opole.

Des symposiums annuels germano-polonais sur la Silésie se déroulent dans le Château de Kamień Śląski [Schloss Groß Stein]. Les professeurs et les personnes actives dans le secteur culturel qui viennent de l’est et de l’ouest et se sentent liées à la Haute Silésie (en général ils y ont leurs origines), y participent en tant qu'orateurs. Les différents exposés sont généralement à l’attention des prêtres, des enseignants, des bibliothécaires et des journalistes.

La Haus der Deutsch-Polnischen Zusammenarbeit [La Maison pour la Coopération allemand-polonais] a été fondée en 1998. Elle est issue de la première association enregistrée et elle compte aussi bien des allemands que des polonais parmi ses membres.

Selon les experts, 12 livres en allemand ont été publiés en 2003; selon les autorités publiques, il n’y en avaient aucun. La majorité des publications sont des manuels, de la poésie et des livres religieux. Pourtant, les œuvres littéraires allemandes qui donneraient à la minorité allemande le sentiment d'appartenir plus fortement à leur patrie sont en grande partie ignorées par les autochtones. Très peu de ces ouvrages locaux sont traduits. On peut par exemple citer l'oeuvre bilingue Der goldene Schlüssel [La clé d’or] de Hans Niekrawietz ainsi que plusieurs textes d'Eichendorff. Horst Bieneks a publié des romans sur Gliwice. D’autres auteurs sont généralement inconnus: par ex. Hans Lipinsky-Gottersdorf, Heinz Piontek et surtout August Scholtis.

Dans le domaine de la culture une grande variété de musique traditionnelle folklorique est produite et des festivals culturels sont organisés, par ex. Regionales Erntedankfest der Diözese [L’action de grâce régionale du diocèse] sur la colline de Ste. Anne, Künstlersommer der nationalen Minderheiten [Été des artistes des Minorités Nationales] à Olsztyn, Chortreffen [Rencontre des Chœurs] à Walce, Treffen der Folkgruppen und Orchester [Rencontre des groupes folkloriques et des orchestres] de la minorité allemande à Leśnica, Ausstellung Schlesischer Artistikkreationen [Exposition de Créations Artistiques Silésiennes] à Dobrodzień et Dobrzeń ainsi que les Masurischen Gespräche [Exposés Masuriens] à Mrągowo. La sauvegarde de la culture comprend souvent l’entretien de biens matériels culturels que l'on ne rencontre pas souvent en Silésie.

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2.6 Le monde des affaires

Par suite de l’article 27 de la Constitution, l’allemand ne joue pas de rôle important dans le monde des affaires en tant que langue officielle. Ainsi, les règlements en vue de la protection des consommateurs en Silésie, par exemple, stipulent que les indications doivent êtres publiés non seulement en Allemand mais aussi en polonais (voir le rapport général sur le pays). Pourtant, le statut peu favorable de l'allemand n’implique pas que la langue n’ait pas d’importance dans le monde des affaires au niveau local et régional. Ainsi, l’allemand peut s'avérer nécessaire pour des emplois dans des entreprises commerciales ou des écoles. L’économie de la Silésie est caractérisée par l’exploitation minière qui est en crise depuis plusieurs années. Ainsi environ 60.000 emplois dans les exploitations minières et le commerce de cette région ont été supprimés.

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2.7 La famille et l'usage social de la langue

Lors du recensement de 2002, 196.841 citoyens polonais déclaraient utiliser l’allemand chez eux au sein de la famille. Dans le même recensement, 56.426 citoyens polonais indiquaient le silésien comme langue de famille. Pourtant, seulement 147.094 Polonais se sont déclarés de nationalité allemande alors que 172.682 personnes étaient de nationalité silésienne. Malheureusement, le recensement n’a pas fourni d’information sur l'homogénéité des différents groupes ou sur les raisons de ces changements.

Dans le district d'Opole, l’allemand est actuellement utilisé par une minorité culturelle motivée, et on peut noter que depuis 1990, l'émigration de beaucoup de personnes vers l’Allemagne a eu une influence négative sur la reproduction de la langue. Néanmoins, dans beaucoup de régions, on considère que les germanophones ont un niveau de vie plus élevé ou qu’ils sont plus avancés.

La minorité allemande est en grande partie Catholique romaine, et va régulièrement à l’église. Ce n’est qu'en Silésie, près de Cieszyn, qu’il y a une majorité d'Allemands Protestants dont les cultes se font généralement en allemand. Pourtant, le clergé catholique ne maîtrise pas bien l'allemand, par conséquent beaucoup de messes ne sont pas célébrées en allemand (50% selon les statistiques officielles et 80% selon les organisations minoritaires).

Avec l’installation de la démocratie, le degré d’organisation à l’intérieur de la minorité allemande a changé radicalement depuis 1989/1990. Jusqu’à la fin des années 80, la seule organisation officielle était la Deutsche Sozio-kulturelle Gesellschaft [Société socioculturelle allemande] à Walbrzych. Avec la démocratisation croissante de la Pologne, le degré d’organisation de la minorité allemande a aussi augmenté. Actuellement, il y a 40 organisations de ce genre, dont plusieurs qui sont organisées à l'intérieur de la Verband der deutschen Sozial-Kulturellen Gesellschaften in Polen [l’Association des sociétés culturelles et sociales en Pologne]. L’association a plus de 200.000 membres ainsi que dix organisations membres permanents et huit organisations membres associés.

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2.8 La dimension européenne

L’influence européenne est considérée comme très importante : puisque la Pologne a signé la Charte Européenne pour les Langues Régionales ou Minoritaires, on attend généralement que le pays ratifie aussi la Charte, ce qui aurait une influence positive sur la politique linguistique.

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3. Conclusion

La situation actuelle de la minorité allemande, tout comme celle des autres minorités, est marquée par une faible position après la Deuxième Guerre mondiale et une renaissance grâce à la démocratisation de la Pologne. Pourtant, tout comme la minorité ukrainienne (voir le rapport générale sur la langue de l’Ukraine) la minorité allemande a connu des répressions particulières dans la Pologne socialiste. Un problème actuel est, qu’après le changement politique de 1989/1990, beaucoup de germanophones ont quitté la Pologne, ce qui a déstabilisé la base démographique de la minorité. Surtout maintenant que la Pologne est devenue membre de l’UE, les relations entre la Pologne et l'Allemagne doivent être traitées avec sensibilité, à cause de l'histoire commune des deux pays.

Le souvenir du rôle des germanophones pendant la Deuxième Guerre mondiale est toujours très présent dans la façon dont la minorité se perçoit elle-même, et dans la façon dont les autres la perçoivent. Ceci conduit à des déclarations ambiguës sur la nationalité et l’usage de la langue dans la famille, par exemple lors du recensement de 2002.