Les Cimmerii d'Homère et d'Hérodote sont, de l’aveu des plus graves auteurs de l’antiquité, les mêmes que les Cimbres de César, de Tacite et de Plutarque. Lorsque l’histoire les découvre pour la première fois, ils habitaient les bords du Palus Maeotis, entre l’Europe et l’Asie. Les Scythes, chassés par les Massagètes des pays qu’ils occupaient dans le voisinage de la mer Caspienne, se jetèrent sur les Cimmériens à la fin du VIIe siècle avant J.-C., et forcèrent les uns à se réfugier dans l'Asie-Mineure, pendant que les autres franchissaient le Tyros (Dniester,) et continuaient leur marche vers l'occident, Hérodote, IV, II.

 

C'est à cette époque et à cette cause que nous ferons remonter les deux migrations des Venedi de la mer Baltique et des Heneti de la Paphlagonie.

 

Pline, dans sa géographie, place, sur la mer Baltique ou sur la mer Blanche, une contrée, qu'il appelle Celtica, non loin des Hyperboréens (IV-14) et un peu en-deçà dans le voisinage des Scythes, des Cimmerii, qui, sans doute, étaient un débris de la grande nation qui avait autrefois occupé tout ce pays.

Ainsi, l’établissement des Veneti de la mer Baltique, comme celui des Veneti du Morbihan et des Heneti de la Paphlagonie, serait contemporain et remonterait aux époques reculées des temps historiques.

 

Nous ne suivrons pas avec Le Huérou, dans ses Origines celtiques1, l’émigration des Veneti de la Cambrie dans l’île d'Erin, Irlande, vers l'année 350 avant J.-C., La descendance des Veneti des îles Britanniques, des Veneti armoricains n'a jamais été sérieusement contestée et repose sur les témoignages historiques les plus formels, aussi bien que sur l'identité des langues.

 

Mais l'origine des Veneti de l’Adriatique a été très controversée et cependant, si l'on veut remonter aux sources, il n'est pas imposible d’arriver à un résultat tout aussi satisfaisant.

 Au nord du Pô, dit Fréret, dans ses Recherches sur l’origine et l’ancienne histoire de l'Italie1, sont les Henètes ou Venètes, qui se conservèrent longtemps sans mélange avec d'autres nations et que nous devons distinguer des Liburnes, quoique Virgile, qui s'exprimait en poëte, les confonde avec eux, Aenéide, liv. I, v. 244. Hérodote nous atteste l'origine illyrienne de ces Venètes voisins d’Adria et dont Patavium, Padoue était la capitale, » p. 77. Fréret cite en marge Hérodote, I-5.