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Les langues slaves sont des langues indo-européennes, du
groupe balto-slave,
que plusieurs linguistes placent dans deux groupes séparés :
les langues
baltes et les langues slaves. Les langues slaves forment un groupe de
langues important dont les locuteurs se situent majoritairement en Europe
de l'Est, dans les Balkans, en Russie et en Asie
Centrale.
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Le groupe des langues slaves se décompose en trois familles de langues : occidentale, méridionale et orientale.
La division tripartie des langues slaves ne tient
pas compte des dialectes
parlés de chaque langue. Certains d'entre eux, considérés
comme des dialectes transitionnels ou à l'image du sourzhyk des
idiomes hybrides, font souvent le pont entre ces langues en offrant des
similitudes qui n'existent pas lorsque l'on compare les langues écrites.
Il existe cependant suffisamment de différences entre les nombreux
dialectes et langages slaves pour rendre parfois difficile la communication
entre les Slaves de nationalités différentes, sans pour autant la
rendre impossible. À l'intérieur d'une même langue slave,
les dialectes peuvent varier relativement peu, comme dans le russe, ou beaucoup
plus, comme dans le slovène. Les médias modernes ont toutefois
contribué à réduire les différences dans l'ensemble
des langues slaves.
Les langues slaves descendent d'un dialecte du protoslave, issu à son tour d'une langue qui fut aussi l'ancêtre du protobalte, la souche des langues baltes. Cette parenté explique les similitudes qui existent entre les deux groupes de langues que certains linguistes placent dans le même groupe, les langues balto-slaves. On prétend que la langue souche commune à ces deux groupes se parlait dans les territoires occupés aujourd'hui par la Lituanie vers 3000 av. J.-C.. Il existe au moins 289 mots communs à ces groupes pouvant provenir de cette langue hypothétique. Le processus de séparation des gens parlant le protoslave et le protobalte s'est effectué vers le IXe siècle av. J.-C.
D'autres linguistes maintiennent cependant que le groupe de langues slaves diffère de son voisin, le groupe de langues baltes, qui comprend le lituanien, le letton et le vieux prussien aujourd'hui éteint. Les peuples baltes vécurent dans une plus vaste région autour et au sud de la mer Baltique. Vers le Ve siècle les peuples slaves ont entrepris une migration vers le sud-est, vers le nord et vers l'ouest, se divisant en trois branches linguistiques. Ces linguistes expliquent que les similitudes entre les deux groupes sont l'effet de la migration slave et de la proximité de ces peuples. Avant le IXe siècle, on présume que les Slaves partageaient tous une langue à peu près identique appelée le slave commun, mais aucun écrit avant 860 ne peut le prouver. À cette époque, le prince Rastislav de Grande Moravie demanda à Cyrille et Méthode de créer un alphabet pour traduire des ouvrages religieux dans sa langue. Ainsi naquit l'alphabet glagolitique, utilisé pour écrire dans une langue que l'on nomme le slavon.
Vers la fin du IXe siècle, on décida de transcrire le glagolitique avec des caractères grecs, mais comme cet alphabet s'avérait insuffisant pour rendre tous les sons, on y rajouta des lettres empruntées à l'alphabet hébreu. Cet alphabet reçut le nom de cyrillique, en l'honneur de saint Cyrille qui fit considérablement avancer la littérature chez les slaves. Pendant plusieurs siècles, dans les territoires méridionaux, on utilisa le slavon d'église comme langue liturgique. Dans les territoires slaves occidentaux, on utilisa l'alphabet latin dès le XIe siècle, ce qui causa la disparition du slavon d'église peu de temps après pour cette région alors qu'on le garda en usage jusqu'au XVIIIe siècle dans l'Est.
Les Slovènes furent les premiers à
délaisser le slavon pour le vernaculaire au XVIe siècle et les Serbes
suivirent le mouvement au début du XIXe siècle. Vers 1850
apparut le concept de serbo-croate ou croato-serbe s'appuyant sur
la grande proximité entre le croate,
écrit en alphabet latin par les Croates
catholiques romains, et le serbe que les Serbes orthodoxes écrivaient en cyrillique.
Après la disparition de la Yougoslavie,
les conflits entre les Serbes et les Croates ont mis fin au regroupement de ces
langues, et bien que les différences soient relativement minimes, on
distingue de nouveau le serbe, le croate, et désormais le bosniaque (ou
bosnien) et même parfois le monténégrin (qui n'est qu'une
dénomination locale du serbe, écrit néanmoins plus souvent
en caractères latins).
La langue utilisée par tous ces peuples avant leur période historique, le slave commun, conserva encore la majeure partie du système de cas indo-européen, bien que l’ablatif se soit fusionné au génitif. En plus des nombres singuliers et pluriels, le slavon d’église possédait un nombre duel, conservé aujourd’hui seulement dans le slovène et le sorabe, même si des résidus du duel nominal soulignent les substantifs qui suivent les nombres deux, trois et quatre en russe et en serbo-croate et tous les nombres en bulgare. Les substantifs et les adjectifs slaves possèdent toujours les genres du masculin, du féminin et du neutre, mais les distinctions des genres sont perdues en bulgare et au pluriel en russe. L’ordre des mots est relativement libre en slave, au contraire du français, par exemple, où généralement le nom devant le verbe est le sujet et celui qui suit, l’objet.
Au XVIIIe siècle, les linguistes slaves réalisèrent que leur langue possédait une catégorie grammaticale peu partagée avec les autres langues indo-européennes : l’aspect verbal. Chaque verbe est aujourd’hui classé soit par l’aspect accompli (ou perfectif), soit par l’aspect non accompli (ou imperfectif). Un verbe perfectif dirige l’attention sur une certaine phase ou aspect de l’action verbale, le déroulement de l’action, par exemple, sa complétion ou l’action considérée en entier. Un verbe imperfectif décrit simplement l’action verbale sans emphase particulière.
Des six temps indo-européens (présent, futur, imparfait, aoriste, prétérit
et plus-que-parfait), le slave commun a conservé
le présent et l’aoriste. On remplaça l’imparfait et
le prétérit anciens avec un nouvel imparfait et le futur
indo-européen avec la forme du temps présent du verbe perfectif.
La nouvelle forme perfective souligne un aspect de l’action verbale qui
n’a pas eu lieu avant le moment de l’énoncé et que le
narrateur exprime alors ayant lieu plus tard, habituellement quelque part dans
le futur. Un futur périphrastique retrouvé dans le slave oriental
et occidental exprime une action future sans emphase. Dans les langues slaves
méridionales, le futur ne peut se former qu’avec l’aide
d’un auxiliaire ou d’une particule. Le slavon d’Église
possédait un ensemble élaboré de formes verbales
(jusqu’à 236 pour un verbe imperfectif). Tous sauf le serbo-croate,
le macédonien et le bulgare ont perdu les temps aoristes et imparfaits.
Dans ces langues, le parfait ancien indiquait une action passée
n’ayant pas été vue par le narrateur. On utilisa la forme
parfaite dans les autres langues slaves pour indiquer un temps autre que le
présent, plus souvent le passé, mais aussi en conjonction avec
une forme auxiliaire pour indiquer le conditionnel (comme en russe et en
tchèque) ou même le futur (comme en slovène). Le
tchèque et le polonais ont aboli l’emphase et la tonalité,
le premier ayant une emphase non distinctive sur la syllabe initiale et le
dernier sur l’avant-dernière.
Récupérée de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_slaves »
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