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FABRICATION ET COMBUSTION DE L'HYDROGENE A PARTIR DE L'EAU
BILAN ENERGETIQUE
1. Fabrication de l’hydrogène
H2O à H2 + 1/2 O2
H2O c’est 2 liaisons H-O ;
chaque H-O a une énergie molaire de 460 kj
D’où 460 x 2 = 920 kj pour rompre
une mole d’eau (côté gauche de l’équation).
La recomposition H-H à H2 (côté droit de l’équation) va libérer
432 kj et la recomposition 1/2 O-O à 1/2 O2 va libérer 1/2 494 kj soit 247 kj
Solde : 920 — 432- 247 = 241
kj consommés pour craquer une mole d’eau et fabriquer ainsi 2 g d’hydrogène ;
soit 120500 kj pour fabriquer 1 kg d’hydrogène
2. Combustion de l’hydrogène
H2 + 1/2 O2 à H20
H2 à H-H en consommant 432 kj et 1/2 O2 à 1/2 O-O en consommant 1/2 494 = 247 kj
Au total le côté droit de
l’équation consomme donc : 432 + 247 = 679 kj pour la combustion de 2 g
d’hydrogène
La recomposition de l’eau (côté
gauche de l’équation) 2 H-O à H2O va libérer 2 x 460 kj = 920 kj
Solde de la combustion = 920 —
679 = 241 kj pour 2g d’hydrogène brûlé soit 120500 kj /kg d’hydrogène
La fabrication de l’hydrogène
consomme donc autant d’énergie que la combustion en restituera. Le principe de
l’état initial et de l’état final permet de prévoir ce résultat sans aucun
calcul.
Mais la transformation en énergie
mécanique de l’énergie calorifique produite par la combustion va subir le
rendement de Carnot (2ème principe
de la thermodynamique) soit une perte qui se situe autour de 2/3, au mieux 40
ou 50% si l’on fait de la co-génération. Cet aspect peut cependant être oublié
car tous les combustibles connaissent ce handicap : il n’est pas propre à
l’hydrogène.
NB : Le calcul est le
même et aboutit exactement au même résultat si l’on procède par électrolyse
Hydrogène
Aller à :Navigation,rechercher
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Informations
générales |
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Hydrogène, H, 1 |
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0,08988 g·l-1, 0,0708 g·ml-1 (liquide, -253 °C), 0,0706 g·ml-1 (solide, -262 °C)1 |
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Propriétés atomiques |
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1,00794 ± 0,00007 u1 |
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Rayon atomique (calc) |
25 pm (53 pm) |
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0,31 ± 0,05 Å 3 |
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120 pm4 |
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1s1 |
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1 |
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-1, +1 |
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Hexagonale |
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Divers |
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2,2 |
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1re : 13,598443 eV |
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Isotopes les plus stables |
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Cet article
concerne l'élément atomique hydrogène. Pour l'hydrogène gazeux (H2), voir Dihydrogène. |
L'hydrogène est un élément chimique de symbole H et de numéro atomique 1.
L'hydrogène est le principal constituant du Soleil et de la plupart des étoiles, dont l'énergie provient de réactions de fusion thermonucléaire de l'hydrogène.
Le nom hydrogène est composé par le préfixe
« hydro », du grec ὕδωρ (hudôr)
signifiant « eau », et par le suffixe « gène », du grec γεννᾰν (gennen),
« engendrer ». Ce nom a été inventé par Lavoisier pour désigner le gaz appelé à l'époque
« air inflammable » et qui avait été mis en évidence par Cavendish en 1766 (il s'agit du gaz de formule chimique H2 dont le nom scientifique
est désormais dihydrogène).
Dans le langage courant, on appelle encore très
fréquemment « hydrogène », le dihydrogène. Pour les propriétés relatives à ce gaz
(propriétés chimiques, production industrielle, stockage…) voir l'article dihydrogène.
Sommaire [masquer] ·
3 Fusion nucléaire de l'hydrogène ·
6 Composés chimiques de l'hydrogène o
6.2 L'ion hydrogène H+ ou proton |
L'atome d'hydrogène [modifier]
L'hydrogène est l'élément chimique le plus simple ;
son isotope le plus commun est constitué seulement d'un proton et d'unélectron. L'hydrogène est ainsi le plus léger atome existant. Comme il ne
possède qu'un électron, il ne peut former qu'une liaison covalente : c'est
un atome univalent.
Cependant, l'hydrogène solide peut être métallique lorsqu'il est sous très haute pression. Il cristallise alors avec une liaison métallique (voir hydrogène métallique).
Dans le tableau périodique des
éléments, il est d'ailleurs dans la colonne des métaux alcalins. N'étant pas présent dans cet état sur Terre,
il n'est toutefois pas considéré comme un métal en chimie.
Abondance [modifier]
L'hydrogène est l'élément le plus abondant de l'Univers : 75 % en masse et 92 % en nombre
d'atomes. Il est présent en grande quantité dans les étoiles, les planètes gazeuses, il est aussi le composant
principal des nébuleuses et du gaz interstellaire.
Dans la croûte terrestre,
l'hydrogène ne représente que 0,22 % des atomes, loin derrière l'oxygène (47 %) et le silicium(27 %)6. Il est rare également dans l'atmosphère terrestre,
puisque le dihydrogène ne représente en volume que 0,55 ppm des gaz atmosphériques.
Sur Terre, la source la plus commune d'hydrogène est l'eau dont la molécule est
constituée de deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène ; l'hydrogène est surtout le principal
constituant (en nombre d'atomes) de toute matière vivante, puisqu'il est
présent, associé au carbone dans tous les composés organiques. par
exemple, l'hydrogène représente 63 % des atomes du corps humain6.
Sous des très faibles pressions, comme celles
qui existent dans l'espace, l'hydrogène a
tendance à exister sous forme d'atomes individuels, simplement parce qu'il est
alors improbable qu'ils entrent en collision pour se combiner. Les nuages de
dihydrogène sont à la base du processus de la formation des étoiles.
Fusion nucléaire de l'hydrogène [modifier]
L'hydrogène présent en grandes quantités dans le
cœur des étoiles est une source d'énergie via les réactions de fusion nucléaire, qui
combinent 4 noyaux d'atomes d'hydrogène (4protons)
pour former un noyau d'atome d'hélium. Les deux voies de cette fusion nucléaire naturelle
sont la chaîne proton-proton, de Eddington, et le cycle
carbone-azote-oxygènecatalytique, de Bethe et von Weizsäcker.
La fusion nucléaire réalisée dans les bombes à hydrogène ou bombes H, sont des réactions concernant
des isotopes intermédiaires de la fusion (de l'hydrogène en hélium) en cours
dans les étoiles : isotopes lourds de l'hydrogène, hélium 3, lithium...
En effet, dans une bombe H les réactions nucléaires ne durent que quelques
dizaines de nanosecondes, ce qui ne permet que des réactions en une étape
unique. Or, la transformation de l'hydrogène en hélium se fait en plusieurs
étapes, dont la première, la réaction d'un proton, est extrêmement lente.
L'hydrogène solide [modifier]
L'hydrogène solide est l'état solide de l'hydrogène, obtenu
en diminuant la température en dessous du point de fusion de l'hydrogène, situé
à 14,01 K (-259,14 °C).
L'état solide fut obtenu pour la première fois en 1899 par James Dewar. Ce dernier publia ses travaux sous le titre
"Sur la solidification de l'hydrogène" dans les Annales de chimie et de
physique, 7esérie, volume 18, Octobre 1899.7 8
Recherche [modifier]
§
1972 - The experimental determination of the melting
characteristics of solid hydrogen 9
L'hydrogène métallique [modifier]
Article
détaillé : Hydrogène métallique.
L'hydrogène métallique est une phase de l'hydrogène qui
survient lorsqu'il est soumis à une très forte pression et à de très basses températures. C'est un exemple de matière dégénérée.
D'aucuns estiment qu'il y a un intervalle de pressions (autour de 400 GPa) tel
que l'hydrogène métallique est liquide, même à de très basses températures10,11.
L'atome d'hydrogène peut engager son unique électron pour former une liaison covalente avec de nombreux atomes
non-métalliques.
Les composés les plus connus sont :
§
la molécule de dihydrogène H2 ;
§
la molécule d'eau H2O ;
§
les molécules d'hydrocarbures CxHy.
L'hydrogène est également présent dans toutes
les molécules organiques, où
il est lié principalement à des atomes de carbone, d'oxygène et d'azote.
L'ion hydrogène H+ ou
proton [modifier]
L'atome d'hydrogène peut perdre son unique
électron pour donner l'ion hydrogène H+.
On le désigne alors couramment par le nom de proton,
étant donné qu'en perdant son électron l'atome est réduit à son noyau, et que
dans le cas de l'isotope le plus abondant 1H ce noyau n'est
constitué que d'un proton. Cette appellation n'est pas rigoureusement correcte
si l'on tient compte de la présence, certes discrète (inférieure à
0,02 %), des autres isotopes…
Son rayon est très petit : environ 1,5×10−15 m contre 5×10−11 m pour l'atome.
Il n'existe pas à l'état libre mais est toujours
lié au nuage électronique d'une molécule. En solution aqueuse (telle H2O) il est solvaté par
des molécules d'eau ; on peut en simplifiant considérer qu'il est capté
par une molécule d'eau, formant un ion oxonium H3O+.
Les hydrures [modifier]
L'hydrogène se combine avec la plupart des
autres éléments car il possède une électronégativité moyenne (2,2) et peut
ainsi former des composés avec des éléments métalliques ou non-métalliques. Les
composés qu'il forme avec les métaux sont appelés hydrures dans lesquels il se trouve sous forme d'ions H− qui parfois n'existent
qu'en solution. Dans les composés avec les non-métalliques, l'hydrogène forme
des liaisons covalentes, car
l'ion H+, qui n'est rien d'autre
qu'un simple proton, a une trop forte tendance à s'associer avec les électrons.
Dans les acides en solution aqueuse, il se forme des ions H3O+, association du proton
et d'une molécule d'eau.
Les réactions acido-basiques [modifier]
Article
détaillé : Réaction acido-basique.
L'hydrogène joue un rôle primordial dans une
réaction acido-basique (au sens de la théorie de
Bronsted-Lowry) puisque cette dernière correspond formellement à
l'échange d'un ion hydrogène H+ entre deux espèces, la
première (l'acide) libérant H+ par rupture d'une
liaison covalente, et la deuxième (la base)
captant cet H+ par formation d'une nouvelle liaison
covalente :
La liaison hydrogène [modifier]
Article
détaillé : Liaison hydrogène.
La liaison hydrogène est une interaction
électrostatique entre l'hydrogène lié chimiquement à un atome électronégatif A
et un autre atome électronégatif B (A et B étant typiquementO, N ou F en chimie organique).
Cette liaison joue un rôle important en chimie
organique, puisque les atomes d'oxygène O, d'azote N ou de fluor F sont susceptibles de
créer des liaisons hydrogène, mais aussi en chimie inorganique, entre les
alcools et les alkoxydes métalliques.
Isotopes [modifier]
Les 3 isotopes de
l'hydrogène.
L’hydrogène est le seul élément dont chaque
isotope porte un nom spécifique, car leur différence de masse relativement à
l'hydrogène est significative : du simple au double ou au triple, ce qui
explique que, contrairement à ce qui vaut pour les isotopes en général, ces différences
peuvent influencer les propriétés chimiques du deutérium ou du tritium par
rapport au protium (effet isotopique). L'eau lourde (D2O) est par exemple toxique (à forte dose) pour
de nombreuses espèces : en raison de la grande différence de masse entre
les isotopes la cinétique des réactions en solution aqueuse
« lourde » est considérablement ralentie…
Les isotopes connus de l'hydrogène sont :
§
l’hydrogène léger ou protium (1H) ; c'est le plus abondant
(~99,98 %). Simplement constitué d'un proton et ne possèdant donc pas de neutron, c'est un isotope stable.
§
le deutérium (2H ou D) ; beaucoup moins abondant
(~0,015 % en moyenne ; de 0,0184 à 0,0082 % de l'hydrogène
naturel), il possède un proton et un neutron et c'est un isotope stable. Présent essentiellement (sur Terre) sous forme
d'eau deutérée HDO (eau demi-lourde).
§
le tritium (3H ou T) ; Constitué d’un proton et de deux
neutrons, il n'est présent qu'en infime quantité (un atome de tritium pour 1018 atomes d’hydrogène).
Instable, c'est le seul isotope radioactif de l’hydrogène, dont il possède
semble-t-il les mêmes propriétés chimiques et physiques si ce n'est qu'il se
transforme en 3He par émission d'un
électron (radioactivité β−). 2H et 3H peuvent participer à
des réactions de fusion nucléaire…
Sa radiotoxicité est réputée très faible
lorsqu'il est présent sous forme HTO (eau tritiée), elle est moins connue et à
ce jour moins bien comprise lorsqu'elle est émise par une forme organique (les
études présentent des résultats contradictoires ou très variables selon leurs
protocoles expérimentaux)12. Dans l’environnement, le tritium peut prendre la place de
l’hydrogène dans toutes les molécules où il est présent, y compris dans les
molécules « biologiques » et jusque dans l'ADN où il peut être cause de
cassure de l'ADN, de mutations ou d'apoptoses cellulaires. Le tritium est un élément rare ce
qui explique une concentration de l'eau ou des tissus généralement très faible
(hors contaminations accidentelles liées à une source anthropique de tritium).
§
le quaternium ou le tétradium (4H ou Q) est l'isotope le
plus instable de l'hydrogène, à émission de neutron13. Sa demi-vie est ultracourte : 1,39 × 10−22 secondes 14.
§
l'hydrogène 7, l'isotope le plus riche en neutrons jamais
observé. Sa demi-vie est de l'ordre de 10−21 secondes 15.
Mécanique quantique [modifier]
L'atome d'hydrogène est l'atome le plus simple
qui existe. C'est donc celui pour lequel la résolution de l'équation de Schrödinger,
en mécanique quantique, est
la plus simple. L'étude de ce cas est fondamental, puisqu'il a permis
d'expliquer les différentes liaisons chimiques, avec la théorie des orbitales moléculaires et la théorie VSEPR.
Article
détaillé : Atome d'hydrogène.
§
Dihydrogène (H2)
§
Hydrogénation en
chimie organique
§
Chronologie des
technologies de l'hydrogène
Notes et références [modifier]
§
(en) Cet article est partiellement ou en totalité
issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Solid hydrogen » (voir la liste des
auteurs) (voir aussi la page de discussion).
1. ↑ a et b (en) David
R. Lide, CRC Handbook of
Chemistry and Physics, CRC Press Inc, 2009, 90e éd.,
Relié, 2804 p. (ISBN
978-1-420-09084-0)
2. ↑ Base de données Chemical
Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
3. ↑ (en) Beatriz
Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría,
Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited »,
dans Dalton Transactions, 2008, p. 2832 - 2838 [lien DOI [archive]]
4. ↑ (fr) Paul
Arnaud, Brigitte Jamart, Jacques Bodiguel, Nicolas Brosse, Chimie
Organique 1er cycle/Licence, PCEM, Pharmacie , Cours, QCM et
applications, Dunod, 8 juillet 2004, Broché, 710 p. (ISBN 2100070355)
5. ↑ (en) David
R. Lide, CRC Handbook of
Chemistry and Physics, TF-CRC, 2006, 87e éd. (ISBN 0849304873), p. 10-202
6. ↑ a et b p.6 Reginald
H. Garrett, Charles M. Grisham, B. Lubochinsky, Biochimie, De Boeck
Université, 2000, 1292 p. (ISBN 2744500208)
7.
↑ Correspondence and General A-I
DEWAR/Box D I [archive]
8. ↑ James
Dewar, « Sur la solidification de l'hydrogène », dans Annales
de Chimie et de Physique, vol. 18, 1899, p. 145–150 [texte intégral [archive]]
9. ↑ 1972 - Melting Characteristics and Bulk Thermophysical Properties of
Solid Hydrogen [archive]
10.
↑ Ashcroft N.W., (en)The hydrogen liquids. [archive] J.Phys. A 12, A129-137
(2000).
11.
↑ Bonev, S.A., Schwegler,
E., Ogitsu, T., and Galli, G., (en)A quantum fluid of metallic hydrogen suggested by first principles
calculations. [archive] Nature 431, 669 (2004).
12.
↑ Fiche radiotoxicologique
« tritium » du CEA, version 12-2005, rédigée par Annabelle Comte
13.
↑ Hydrogen-4 and
Hydrogen-5 from t+t and t+d transfer reactions studied with a 57.5-MeV triton
beam, G. M. Ter-Akopian et al., Nuclear Physics in the 21st Century:
International Nuclear Physics Conference INPC 2001, American Institute of
Physics Conference Proceedings 610, pp. 920-924, DOI:10.1063/1.1470062 [archive].
14.
↑ p. 27, The NUBASE
evaluation of nuclear and decay properties [archive], G. Audi, O. Bersillon, J. Blachot, and A. H. Wapstra, Nuclear Physics A 729 (2003), pp. 3 ;128.
15.
↑ [pdf] Communiqué de presse [archive] Découverte de
l'hydrogène 7, le système nucléaire le plus exotique jamais observé. – 19
novembre 2007
Liens externes [modifier]
Sur
les autres projets Wikimédia :
·
Hydrogène sur Wikimedia
Commons(ressources multimédia)
·
Hydrogène sur le Wiktionnaire(dictionnaire
universel)
§
(fr) www.periodictableonline.org H
§
(en) Images de
l'hydrogène et de ses isotopes sous différentes formes
§
(en) 2001 - Properties of solid hydrogen at very low temperatures.
§
(en) Solid hydrogen experiments for atomic propellants
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H |
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Hydrogène
Données |
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Général |
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Nom, Symbole, Numéro |
Hydrogène, H, 1 |
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Série chimique |
Non-métal |
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Groupe, Période, Bloc |
1, 1, s |
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volumique |
0,089 9 kg/m3 |
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Couleur |
Aucune |
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Propriétés atomiques |
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Masse atomique |
1,00794 u |
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Rayon atomique (calc) |
25 (53) pm |
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Rayon de covalence |
37 pm |
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Rayon de van der Waals |
120 pm |
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Configuration électronique |
1s1 |
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Électrons par niveau d'énergie |
1 |
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État(s) d'oxydation |
1 |
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Oxyde |
amphotère |
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Structure cristalline |
Hexagonale |
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Propriétés physiques |
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État ordinaire |
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de fusion |
14,025 K |
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Température de vaporisation |
20,268 K |
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Énergie de fusion |
0,058 68 kJ/mol |
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Énergie de vaporisation |
0,449 36 kJ/mol |
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molaire |
11,42x10-3 m3/mol |
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Pression de la vapeur |
— |
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Vélocité du son |
1 270 m/s à 20 °C |
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Divers |
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Électronégativité (Pauling) |
2,2 |
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massique |
14 304 J/(kg·K) |
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Conductivité électrique |
— S/m |
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Conductivité thermique |
0,181 5 W/(m·K) |
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1er potentiel
d'ionisation |
1 312 kJ/mol |
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Isotopes les plus stables |
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Unités du SI &
CNTP, sauf indication contraire. |
Sur Terre et hormis les composés avec d'autres
atomes, la molécule d'hydrogène se présente le plus souvent sous la
forme d'un corps simple gazeux : le dihydrogène (H2), souvent appelé
simplement « hydrogène ». L'hydrogène est présent dans de nombreuses
molécules : eau,
sucre, protéines, hydrocarbures.
Il est également le principal constituant du Soleil et de la
plupart des étoiles, dont l'énergie provient de réactions de fusion thermonucléaire
de l'hydrogène.
Étonnamment, l'hydrogène est un métal : lorsqu'il est sous
forme solide (très hautes pressions et très basses températures), il
cristallise avec une liaison métallique (voir hydrogène métallique). Dans le
tableau périodique des éléments, il est d'ailleurs dans la colonne des métaux
alcalins. N'étant pas présent à l'état solide sur Terre, il n'est toutefois pas
considéré comme un métal en chimie.
De façon simpliste sa nature métallique est due à son électron périphérique sur son unique et
dernière couche saturée à deux électrons.
L'hydrogène est l'élément chimique le plus
simple ; son isotope le plus commun est constitué seulement
d'un proton et d'un électron. La masse de
l'électron étant négligeable devant celles des protons et des neutrons, ce sont
ces derniers qui déterminent la masse des atomes (donc leur poids). L'hydrogène
est ainsi le plus léger atome existant.
Sur Terre et hormis les composés avec d'autres atomes, il se
présente le plus souvent sous la forme d'un gaz : le dihydrogène. Sous des
très faibles pressions, comme celles qui existent dans l'espace, l'hydrogène a
tendance à exister sous forme d'atomes individuels, simplement parce qu'il est
alors improbable qu'ils entrent en collision pour se combiner. Toujours dans
l'espace, les nuages de H2 sont à la base du
processus de la formation des étoiles (compression des gaz).
Cet élément joue un rôle vital dans l'Univers par l'intermédiaire
des réactions proton-proton et du cycle de Bethe (cycle catalytique CNO :
carbone-azote-oxygène), qui sont deux voies de réactions de fusion
thermonucléaire qui créent d'énormes quantités d'énergie en combinant quatre
atomes d'hydrogène pour former un atome d'hélium.
Des larges quantités d'hydrogène sont nécessaires dans
l'industrie, notamment dans les procédé Haber-Bosch de production de
l'ammoniac, l'hydrogénation des graisses et des huiles et la production de
méthanol. D'autres utilisations de l'hydrogène sont :
·
la fabrication de l'acide chlorhydrique, le soudage, les
carburants pour fusées et la réduction de minerais métalliques ;
·
l'hydrogène liquide (LH2) est utilisé pour les recherches à très
basses températures, y compris l'étude de la supraconductivité ;
·
l'hydrogène était utilisé dans les ballons car il est quatorze
fois plus léger que l'air.
·
le deutérium (2H) est utilisé dans les
applications nucléaires comme modérateur pour ralentir les neutrons. Les
composés du deutérium sont aussi utilisés en chimie et en biologie pour étudier
ou utiliser l'effet isotopique ;
·
le tritium (3H), un autre isotope, est
produit dans les réacteurs nucléaires et est utilisé pour la construction de
bombes atomiques. Il est également utilisé comme un marqueur isotopique dans
les biosciences et comme source de radiation dans les peintures luminescentes.
L'hydrogène est régulièrement cité comme source d'énergie
d'avenir. Il s'agit là non de l'élément hydrogène mais du dihydrogène, qui est
un combustible « propre » dans le sens où
sa combustion ne génère que de la vapeur d'eau, mais
qui n'est pas présent dans l'atmosphère sauf à l'état de traces (il faut donc
prendre en compte la pollution générée par la fabrication du dihydrogène). Il
ne s'agit donc pas d'une source d'énergie primaire, ou fossile, mais d'un moyen
de stockage de l'énergie, comme une batterie. L'hydrogène suscite beaucoup
d'espoirs car il apporterait une réponse à deux des principaux défis
énergétiques du XXIe siècle :
·
l'épuisement progressif des sources d'énergie non
renouvelables ;
·
l'émission de gaz à effet de serre par les sources d'énergie
utilisées actuellement, la combustion de l'hydrogène ne dégageant que de l'eau.
Claude Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de
l'énergie, estime ainsi que l'hydrogène devra « jouer un rôle
crucial » dans l'économie mondiale[1]. De nombreuses expériences ont été menées dans
le domaine des véhicules propres. Chrysler-BMW possède une flotte de voitures
(moteurs thermiques) roulant à l'hydrogène H2, sans pile à combustible, avec réservoir
cryogénique. Plusieurs pays européens subventionnent des programmes
d'utilisation d'hydrogène dans les transports en commun.
Toutefois la production, le stockage et le transport de l'hydrogène posent encore de
nombreux problèmes technologiques, de sorte que son utilisation de masse n'est
pas possible actuellement :
·
coût des piles à combustible : elles sont dotées de mousse de
platine, très onéreuse. D'autre part, la sécurité de ces piles sur une longue
durée n'est pas assurée ;
·
production : par combustion d'énergies fossiles, on retombe
alors dans les problèmes évoqués précédemment. Mais on peut alors le produire à
bord de véhicules. Par hydrolyse de l'eau, c'est alors moins efficace d'un point de vue énergétique, et ne peut être
fait qu'à grande échelle. Se pose dans ce cas les problèmes de transport et de
stockage ;
·
stockage : très peu dense, l'hydrogène doit être comprimé à
des pressions très importantes pour être transportable dans un volume
raisonnable. Outre les problèmes de sécurité qu'elle comporte, cette
compression demande beaucoup d'énergie. Or la production de cette énergie, si
elle est réalisée avec les moyens traditionnels, en particulier le charbon,
risque d'émettre des gaz à effet de serre et d'annuler les avantages
environnementaux apportés par l'utilisation de l'hydrogène ;
·
transport : il faudrait mettre en place des infrastructures
gigantesques pour produire et transporter l'hydrogène à travers le territoire.
Il s'agit d'un effort comparable au développement des filières de distribution
du pétrole,
qui a demandé plusieurs dizaines d'années. Le coût du déploiement d'un système
complet de distribution pourrait demander de 10 à 15 milliards de dollars pour
les seuls États-Unis[2].
De nouveaux procédés apportent certaines réponses à ces enjeux. La
technique de captation et de séquestration du charbon permettrait d'éviter
l'émission de gaz à effet de serre lors de la production d'hydrogène, mais à un
coût important : si la fabrication d'hydrogène (transport non compris) est
évaluée à 120 USD le baril en utilisant du gaz
naturel, il faut compter le double si on choisit le charbon
et une technique de captation/séquestration[3]. Une autre solution serait d'utiliser les
réacteurs nucléaires spécifiques de génération IV, à très haute température
grâce à l'utilisation d'hélium comme fluide caloporteur, capables de produire
de l'hydrogène à bas coût à partir de l'eau. Ces réacteurs ne seront
disponibles qu'à partir de 2030 ou 2040.
L'utilisation d'hydrogène constitue donc un espoir considérable
mais ne sera pas rentable avant plusieurs dizaines d'années.
L'hydrogène fut reconnu comme une substance distincte en 1766 par
Henry Cavendish, en Angleterre. Antoine Lavoisier lui donna son nom hydrogène
qui vient du grec ?δωρ (hudôr), « eau » et
γενν?ν (gennen), « engendrer ».
La catastrophe du Hindenburg a sonné le glas de son utilisation en
aéronautique.
L'hydrogène est l'élément le plus abondant de l'Univers :
75 % en masse et 90 % en nombre d'atomes. Cet élément se trouve en
grande quantité dans les étoiles et les planètes
gazeuses. Relativement à son abondance dans l'univers, l'hydrogène est très
rare dans l'atmosphère terrestre : environ 1 ppm en volume.
Sur Terre, la source la plus commune d'hydrogène est l'eau dont
les molécules sont composées de deux atomes d'hydrogène et d'un atome
d'oxygène ; mais la plupart des matières organiques, comme celle qui
constitue les êtres vivants, le pétrole et le gaz naturel, sont des sources
d'hydrogène. Le méthane (CH4), qui est un produit de la décomposition des
matières organiques, est de plus en plus utilisé comme source d'hydrogène.
L'hydrogène peut être produit de plusieurs façons : l'action
de la vapeur sur du carbone à haute température, le craquage des hydrocarbures
par la chaleur, le craquage de la biomasse par la chaleur, l'action de la soude
ou de la potasse sur l'aluminium, l'électrolyse de l'eau. Certains
micro-organismes (micro-algues, cyanobactéries et bactéries) sont également
capables de produire de l'hydrogène, à partir d'énergie solaire ou de biomasse,
solution économique qui de plus résoudrait le problème du traitement des
déchets organiques.
L'hydrogène brut disponible dans le commerce est généralement
fabriqué par décomposition du gaz naturel.
Pour plus de détails, voir l'article sur le dihydrogène.
L'hydrogène se combine avec la plupart des autres éléments car il
possède une électronégativité moyenne (2,2) et peut ainsi former des composés
avec des éléments métalliques ou non-métalliques. Les composés qu'il forme avec
les métaux sont appelés hydrures dans lesquels il se trouve sous forme
d'ions H− qui
parfois n'existent qu'en solution. Dans les composés avec les non-métalliques,
l'hydrogène forme des liaisons covalentes, car l'ion H+, qui n'est
rien d'autre qu'un simple proton, a une trop forte tendance à s'associer avec
les électrons. Dans les acides en solution aqueuse, il se forme des ions H3O+,
association du proton et d'une molécule d'eau.
L'hydrogène se combine avec l'oxygène pour former de l'eau (H2O), c'est un processus
de combustion très énergétique qui est très explosif dans l'air. L'oxyde de
deutérium (D2O) est communément appelé eau
lourde. L'hydrogène forme une grande variété de
composés avec le carbone ; à cause de leur relation avec les molécules
biologiques, ces composés sont appelés composés
organiques et la branche de
la chimie qui les concerne est la chimie
organique.
Sous conditions normales, le gaz hydrogène est un mélange de type
de molécules qui diffèrent l'une de l'autre par le spin de leur électron et
noyaux atomiques. Ces deux formes sont appelées ortho- et para-hydrogène et la forme para n'existe pas à l'état
pur. Dans les conditions normales de température et de pression, l'hydrogène
est composé à 75 % de la forme ortho et à 25 % de la forme para. Ces
deux formes ont des niveaux énergétiques légèrement différents et donc des
propriétés physico-chimiques légèrement différentes. Par exemple, le point de
fusion et le point d'ébullition du para-hydrogène sont environ 0,1 K plus
bas que ceux de l'ortho-.
L'isotope le plus commun de l'hydrogène (H2), le protium (1H),
est simplement constitué d'un proton et ne possède donc pas de neutron.
C'est un isotope stable. Le deutérium (2H ou D) possède un proton et
un neutron. C'est aussi un isotope stable qui compose entre 0,0184 et
0,0082 % de l'hydrogène naturel. Le tritium (3H ou T) possède
un proton et deux neutrons ; c'est un isotope radioactif (instable), qui
se transforme en 3He
par émission d'un électron (radioactivité β−). 2H et 3H peuvent participer à des
réactions de fusion nucléaire.
L'hydrogène est le seul élément dont les isotopes ont reçu un nom
spécifique. en effet, la différence de masse entre les isotopes est
significative (du simple au double ou au triple). Par suite, et contrairement à
ce qui est dit pour les isotopes en général dans les cours introductifs de
chimie, ceci peut influencer les propriétés chimiques du deutérium ou du
tritium par rapport au protium (effet isotopique).
Le dihydrogène est un gaz classé « extrêmement
inflammable » (l'histoire de son utilisation dans les ballons dirigeables
est parsemée d'accidents graves qui ont justifié son remplacement par l'hélium
beaucoup plus couteux et moins léger). Il est caractérisé par un domaine
d’inflammabilité très large (de 4 à 75 % du volume dans l’air), provoquant
une déflagration à partir d’un apport d’énergie d’inflammation très faible (une
étincelle suffit si elle apporte une énergie de 0,02 millijoule (mJ) alors
qu’il faut 0,29 mJ pour déclencher une explosion du méthane).
Il réagit aussi violemment avec le chlore pour former de l'acide
chlorhydrique (HCl) et avec le fluor pour former de l'acide fluorhydrique (HF).
L'eau lourde (D2O) est toxique pour de nombreuses espèces. En effet en
raison de la grande différence de masse entre les isotopes la cinétique des
réactions en solution aqueuse « lourde » est considérablement
ralentie (effet isotopique) ; mais la quantité nécessaire pour tuer un
être humain est substantielle. L'hydrogène mélangé à de l'oxygène dans les
proportions stœchiométriques est un explosif puissant. Le dihydrogène dans
l'air est un mélange détonnant lorsque le rapport volumique H2 / air est compris entre 13 et 65 %.
L’Industrie stocke le dihydrogène à l’extérieur des bâtiments, ce qui ne
sera pas possible pour une utilisation embarquée (véhicules, navires). Les
normes de sécurité sont renforcées pour répondre aux risques posés par le
passage dans les tunnels et le stationnement dans les garages ou parkings
souterrains.
La réglementation mondiale sur les véhicules s’élabore sous l’égide de l'ONU à partir des propositions
des industriels, mais concernant le dihydrogène, les constructeurs japonais,
américains et européens ne s’accordent pas. La Commission européenne pourrait
décider d’une réglementation communautaire provisoire.
En France, l’Ineris et le CEA
travaillent avec l’Organisation internationale de normalisation (ISO) dans un
comité technique nommé TC 197 sur le risque dihydrogène. Un projet européen Hysafe traite aussi de la
question, où l’Ineris a critiqué le projet de règlement en suggérant une
approche plus globale et systémique et non par composant pour l’homologation
des véhicules hybrides.
L'atome d'hydrogène étant l'atome le plus simple, c'est le premier
qui a été étudié dans le cadre de la physique quantique.
Les liaisons que l'atome d'hydrogène peut établir peuvent être de
trois sortes :
·
la perte d'un électron. L'hydrogène devient alors H+ (un proton seul). Son rayon est alors
très petit : environ 1,5×10−13 cm contre 0,5×10−8 cm
pour l'atome. Le proton tout seul n'existe pas libre mais il est toujours dans
le nuage électronique d'une molécule (telle H2O) ; devenant l'ion
hydronium (acide) : H2OH+.
·
acquisition d'un électron. L'hydrogène devient alors H− (un hydrure). L'ion lui-même n'existe
en tant que tel que dans des sels d'hydrures ;
·
formation d'une liaison covalente. L'hydrogène fait une liaison
covalente donc une mise en commun d'une paire d'électrons avec d'autres atomes
comme dans H2O ou CH4.
Il s'agit d'une interaction électrostatique entre l'hydrogène lié
chimiquement à un atome électronégatif A et un autre atome électronégatif B (A
et B étant typiquement O, N ou F en chimie organique). Par
exemple : NH–O=C, ou dans l'eau H2O–H-O-H.
Cette liaison joue un rôle important en chimie organique mais
aussi en chimie inorganique, entre les alcools et les métaux alkoxides. Nous
distinguons en général trois types :
·
faibles avec des enthalpies entre 10 - 50 kJ·mol−1 ;
·
fortes avec des enthalpies entre 50 - 100 kJ·mol−1 ;
·
très fortes avec des enthalpie > 100 kJ·mol−1.
Un exemple de liaison très forte est FH–F−1 dans KHF2 avec environ 212 kJ·mol−1. On peut
penser que dans ce cas il vaut mieux écrire F–H–F. La distance totale entre
F–H–F est de 2,49 Å seulement et il se forme un angle de 120° entre les
différentes molécules.
Il existe des liaisons hydrogènes à centres multiples. En général
il s'agit de systèmes à trois centres et rarement à quatre. Soit un H est lié à
deux autres molécules soit deux hydrogènes sont liés à une autre molécule.
Hydrogène
(fabrication industrielle de l')
La quantité totale susceptible
d'être présente dans l'installation étant : |
|
1.
Supérieure ou égale à 50 t |
(AS -
2) |
2.
Inférieure à 50 t |
(A - 2) |
Redevance : Décret n° 2000-1349 du 26 décembre 2000
Capacité de l'activité |
Coefficient multiplicateur |
La
quantité totale susceptible d'être présente dans l'installation étant : |
|
1.
supérieure ou égale à 50 t … |
10 |
2.
inférieure à 50 t … |
6 |
Le 03 mars 2010 par Mirel Scherer
Pionnière de la fabrication du carburant pour
la pile à combustible, la société CETH augmente son capital. Un pas important
vers l’industrialisation de ses générateurs innovants.
Spécialiste des générateurs d’hydrogène et
d’oxygène industriel sans CO2, la Compagnie Européenne des Technologies de
l'Hydrogène (CETH) a fait l'objet d'une augmentation de capital le 22 février
2010. Rappelons que cette société créée par le Dr Claude Etiévant il y a 12
ans, a ouvert en France et en Europe la route de la filière
hydrogène sans CO2. Elle développe et fabrique des systèmes et des composants
de production et de purification de l’hydrogène. Les produits et services CETH
contribuent ainsi à atténuer voire à supprimer l’émission de gaz à effet de
serre (GES). « Le nouvel actionnaire, Marsot Développement,
filiale de SPTI, permettra d’évoluer rapidement, d’un statut de société
d’études de la filière hydrogène à celui de société industrielle », explique Pascal Morand, directeur
général de CETH. SPTI lui apporte son expérience dans l’industrialisation des
énergies renouvelables, notamment dans le secteur des énergies photovoltaïques,
hydrauliques et de la bio-méthanisation. « Les nombreuses synergies possibles entre les
activités du Groupe SPTI permettront également, de mettre en œuvre des systèmes
industriels éco-conçus », ajoute
Pascal Morand.
Les générateurs d'hydrogène sans CO2 autoriseront le développement des
piles à combustible dans les systèmes dotés de moteurs électriques à haut
rendement (notamment sur les véhicules mi-lourds à lourds). D'autres formes de
carburation intégrant de l'hydrogène seront également proposées, dont l'hythane
qui résulte d'un mélange entre le gaz naturel et de l'hydrogène. Ces systèmes
permettront également de satisfaire des besoins de production répartie
d'hydrogène de haute pureté dans l’industrie chimique, la micro électronique,
la pharmacie, ainsi que dans les stations services... «
Cette production "à la demande" pourra être issue d'énergie
renouvelable de type éolien ou solaire voire hydraulique de type
"discontinue" ou continue à partir du réseau électrique national »,
précise le responsable de CETH. Des solutions de couplage avec stockage
intermédiaire et restitution in fine sous forme électrique sont également à
l’étude.
Preuve de leur intérêt, les projets de CETH sont co-développés avec le Centre technique des industries mécaniques
(Cetim). Ce dernier apporte, outre ses compétences multidisciplinaires, tout un
réseau d’experts spécialisés dans de nombreux métiers, de la conception au
marketing et jusqu’à la commercialisation. CETH et le Cetim prévoient
d’exploiter ensemble les retombées industrielles de ces travaux.
* Sécurité sur
les risques liés à l'hydrogène :
Documentation disponible sur le site INERIS : ICI
* Règlement (CE) no 79/2009
du Parlement européen et du Conseil du 14 janvier 2009 concernant la réception par type des
véhicules à moteur fonctionnant à l'hydrogène et modifiant la directive
2007/46/CE :
Règlement (CE) no 79:2009.pdf
* Arrêté concernant le stockage ou l'emploi de l'hydrogène : ICI
* Nomenclature ICPE : rubriques 1415 et 1416 :
Rubrique
n° 1415 - Fabrication d'hydrogène
Hydrogène (fabrication industrielle de l')
La quantité totale susceptible d'être présente dans l'installation étant :
1. Supérieure ou égale à 50 t : (AS - 2)
2. Inférieure à 50 t : (A - 2)
------------------------------------------------------------------------
Rubrique n° 1416 - Stockage d'hydrogène
Hydrogène (stockage ou emploi de l')
La quantité totale susceptible d'être présente dans l'installation étant :
1. Supérieure ou égale à 50 t : (AS - 2)
2. Supérieure ou égale à 1 t, mais inférieure à 50 t : (A - 2)
3. Supérieure ou égale à 100 kg, mais inférieure à 1 t : (D)
L'hydrogène
énergie poursuit son développement
ENERGIES - Actu-Environnement.com - 20/12/2005 Que ce
soit pour sa production, son transport ou son stockage, l'hydrogène constitue
un sujet de recherche très prometteur. Les applications se développent mais
certaines ne seront réellement commercialisées que dans 15 ou 20 ans. |
|
|
Depuis l'essor du moteur de
fusée à hydrogène durant la seconde moitié du XXème siècle, l'hydrogène
continue à séduire la recherche et dans un contexte actuel de réchauffement
climatique et d'énergie fossiles chères et limitées, ses propriétés sont
appréciées. L'hydrogène énergie est plus que jamais étudiée sous tous les
angles. |
Acteur
majeur dans la fourniture d’hydrogène au service de nombreux procédés
industriels, de la fabrication des polymères à la désulfuration des carburants,
Air Liquide s’intéresse activement au nouveau rôle de l’hydrogène comme vecteur
d’énergie pro
À l'origine, une équation toute simple : hydrogène + oxygène ?
énergie + eau. L'hydrogène est le seul combustible qui ne dégage que de la
vapeur d'eau lors de sa combustion. Le principe est séduisant, tant du point de
vue de l'environnement que du nécessaire relais à trouver aux énergies
fossiles. Depuis de longues années, Air Liquide conduit des recherches sur ce
nouveau vecteur d'énergie. Aujourd'hui, il dispose d'une expertise de pointe à
tous les maillons de la chaîne, depuis la production jusqu'à l'utilisation dans
la pile à combustible en passant par le stockage et la distribution.
Air Liquide a participé, en 2006,
au Challenge Bibendum, organisé par Michelin, qui a eu lieu à Paris, du 8 au 12
juin 2006. Dédié à la mobilité propre, le Challenge a accueilli cette année
plus de 70 véhicules dont une dizaine de véhicules écologiques alimentés à
l’hydrogène.
Dans le cadre du Rallye qui visait à démontrer les performances de ces
véhicules respectueux de l’environnement, Air Liquide a mis en place deux
stations service, conçues et développées par le Groupe, qui alimentaient les
véhicules en hydrogène sur un centre d’essais au Nord de Paris et sur le Champ
de Mars, à proximité de la Tour Eiffel.
Quelle place pour l’hydrogène dans les
systèmes énergétiques?
DUFOIX Mathieu - MASTRANGELO Jean-François
- VALMAGE François
08 Mars 2004
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1 LA PRODUCTION
D’HYDROGÈNE
1.1 Les technologies thermochimiques de
production
1.1.1 Le vaporeformage du gaz naturel
1.1.2 L’oxydation partielle
1.1.3 Le reformage autotherme
1.1.4 La gazéification du charbon
1.1.5 La gazéification et la pyrolyse de la
biomasse
1.2 La décarbonisation et la
séquestration du CO2
1.3 La production à partir du nucléaire
1.4 La production par électrolyse
1.5 Les procédés photolytiques
1.5.1 Le procédé photobiologique
1.5.2 La photoélectrolyse
2 LE STOCKAGE ET LA
DISTRIBUTION DE L’HYDROGÈNE
2.1 Le conditionnement physique et
chimique
2.1.1 La purification
2.1.2 La liquéfaction (LH2)
2.1.3 La compression (CGH2 compressed gas
hydrogen)
2.2 Le stockage
2.2.1 Le stockage classique
2.2.2 Les matériaux poreux
2.2.3 Les hydrures métalliques
2.2.4 Un champ de recherche : le
stockage haute pression dans des « microsphères »
2.3 Le transport de l’hydrogène
2.4 L’approvisionnement du client
2.4.1 L’approvisionnement pour le transport
2.4.2 L’approvisionnement dans les autres
secteurs que le transport
2.5 Le bilan énergétique de la
distribution
3 LES APPLICATIONS DE
L’HYDROGÈNE
3.1 La Pile à Combustible
3.1.1 Le fonctionnement de la PAC
3.1.2 Le rendement de la PAC
3.2 Les différentes utilisations
3.2.1 Le mobile
3.2.2 Le stationnaire
3.2.3 Le portable
4 LES FILIÈRES DE
L’HYDROGÈNE
4.1 L’Analyse du Cycle de Vie
4.1.1 Le principe général du LCA
4.1.2 La méthodologie et la nomenclature
4.2 L’exemple du transport :
l’hypothèse optimiste
4.2.1 Les caractéristiques des véhicules
4.2.2 Les pertes d’énergie : Energy use
4.2.3 Les émissions de gaz à effet de
serre : GHG Emissions
4.2.4 Conclusion de l’hypothèse optimiste
4.3 L’exemple du transport : la
problématique du coût
4.3.1 Le coût du « Puits au
Réservoir »
4.3.2 La consommation du véhicule
4.3.3 Les leviers évoqués
4.4 L’exemple du transport :
l’hypothèse pessimiste
4.4.1 L’Analyse du Cycle de Vie de l’IFP
4.4.2 Les leviers évoqués les plus récents
5 LES TECHNOLOGIES
CRITIQUES ET LA DYNAMIQUE D’ÉMERGENCE DE L’HYDROGÈNE
5.1 L’analyse de court terme (2010)
5.2 L’analyse de moyen terme (2020)
5.3 L’analyse de long terme (après
2020)
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LIENS INTERNET
L’hydrogène, si on peut dire, déchaîne les
passions tant du côté des scientifiques que du côté des industriels. Certains
voient, en effet, en lui la solution ultime pour tous les problèmes
environnementaux et énergétiques à venir, tandis que d’autres estiment qu’il ne
s’agit que d’une vaine espérance, les retombées probables ne pouvant intervenir
que dans minimum un siècle.[1]
Pour y voir plus clair sur ce sujet, il est à noter que
l’hydrogène est un vecteur énergétique et non une énergie primaire, comme l’est
par exemple l’électricité. Il est donc nécessaire de posséder des technologies
capables de le produire. Il en existe plusieurs, existantes et en cours de
recherche, comme celles basées sur les combustibles fossiles, le nucléaire ou
encore les énergies renouvelables. Ensuite, vient le stockage et le transport,
et enfin l’utilisation finale. Cette dernière peut concerner tant le transport
de toute sorte, que les besoins domestiques en chaleur et en électricité.
Ainsi, certains parlent à ce sujet d’une éventuelle « civilisation
de l’hydrogène ». En outre, le stockage, le transport et l’utilisation
terminale de l’hydrogène se font toujours sans émissions de gaz à effet de
serre.
On comprend donc pourquoi l’hydrogène a le vent en poupe du côté
des filières nucléaires et renouvelables qui permettent une production sans
émissions. Elles pourraient en effet ne plus se cantonner au marché de
l’électricité mais toucher par exemple le marché automobile. Ceci serait
également le cas pour la filière charbonnière, même si celle-ci est productrice
de dioxyde de carbone dans son procédé de production d’hydrogène : la
production de CO2 serait centralisée au niveau de la production et des
mécanismes de séquestration pourraient être mis en œuvre. Quant aux lobbies
pétroliers et aux constructeurs automobiles, ils sont, bien entendu, dubitatifs
envers ce possible remplaçant de la filière classique du transport routier.
Nous avons donc essayé, au travers de ce
rapport, de synthétiser à tous les stades de la filière tant les certitudes et
doutes technologiques que les perspectives économiques. Ainsi, la question de
la production de l’hydrogène sera tout d’abord présentée, viendront ensuite le
problème du stockage et du transport, et celui de l’utilisation finale. Enfin,
les deux dernières parties aborderont successivement l’analyse du cycle de vie
et la dynamique d’émergence de la filière hydrogène.
Le choix des méthodes de production
changera selon la disponibilité de la matière de base ou de la ressource, la
quantité d'hydrogène exigée et la pureté souhaitée de l'hydrogène. Les
chercheurs et les industriels développent un éventail de processus pour
produire l'hydrogène de manière économiquement et écologiquement satisfaisante.
Ces processus peuvent être séparés en quatre groupes de technologies :
- les technologies
thermochimiques ;
- les technologies nucléaires ;
- les technologies
électrolytiques ;
- les technologies photolytiques.
Toutes les ressources d’énergies, renouvelables et
non-renouvelables, sont envisagées pour permettre la production d’hydrogène,
qui doit à terme permettre la satisfaction de la demande en énergie sans peser
sur le futur environnemental de notre planète. Les sous-parties qui suivent
étudient les différentes techniques de production énoncées, la seconde
sous-partie présentant particulièrement la décarbonisation et la séquestration du
dioxyde de carbone.
La production d'hydrogène à partir de
carburants fossiles est aujourd’hui la plus répandue, mais elle ne pourrait
constituer une solution à long terme au vu de la durée de vie limitée de ces
carburants (cf. schéma précédent). Elle pourrait donc seulement constituer une
solution à moyen terme. De plus cette technique génère du CO2. Actuellement,
48% de l’hydrogène mondiale est produit à partir du gaz naturel, 30% du pétrole
(la plupart du temps consommée dans les raffineries), 18% du charbon, et le 4%
restant provient de l'électrolyse de l'eau.[2]
On distingue cinq processus au sein des technologies
thermochimiques de production : le vaporeformage du gaz naturel, l'oxydation
partielle, le reformage autotherme, la gazéification du charbon et le reformage
de la biomasse.
Le gaz naturel contient en majorité du
méthane, mais contient aussi du CO2 et du soufre. Ce dernier doit être d'abord
éliminé avec la désulfuration. Le procédé de vaporeformage se sépare alors en
deux réactions : la première est la réaction du méthane avec l'eau qui
produit du CO et de l'hydrogène, la seconde est la réaction de Water Gas Shift
entre l'eau et le CO qui produit du CO2 et du H2.
Principe du
vaporeformage
La première réaction du reformage a lieu vers 800-900°C pour une
pression de 25 bars, celle-ci donne un gaz riche en CO et en H2 contenant aussi
du CO2.
Il faut ensuite éliminer le CO, pour cela on utilise les réactions
de High Temperature et de Low Temperature Shift vers 400 et 200°C. On obtient
alors un gaz avec essentiellement H2, CO2, H2O, un peu de CO et du CH4.
Cette étape est suivie d'une dernière purification du gaz :
la Pressure Swing Adsorption (PSA) permet d'obtenir de l'hydrogène pur à
99,99%. On peut également purifier le mélange avec des procédés cryogéniques,
soit par refroidissement dans des échangeurs, ce qui permet d'obtenir H2 avec 2
à 5 % de CO, soit par méthanation. Dans ce dernier cas, on élimine d'abord une
grande partie du CO2 en le faisant réagir avec une solution d'hydroxyde de
Sodium (NaOH) : le CO2 se dissout alors sous forme d'ions carbonates. Le CO et
le CO2 restant réagissent ensuite avec H2 en formant du méthane.
Ces procédés sont aujourd’hui bien
maîtrisés, des unités produisant de 20 à 100.000 m3/h existant déjà. Question
prix, tout dépend de celui du gaz naturel et des coûts d'investissement Pour
les petites installations, les coûts les plus importants seront les coûts
d'investissement, et pour les grosses installations, il s’agira du coût de la
matière première. Enfin, d’après le site de l’EERE en 2003, le coût de ce
procédé pourrait à terme baisser de 25 à 30%.
L'oxydation partielle est également un processus de production
maîtrisé, il s'agit de la réaction entre un carburant (gaz naturel,
hydrocarbures légers, voire le charbon) et de l'oxygène. Suite à la présence de
monoxyde de carbone, celle-ci est suivie d’une purification du gaz. De plus, à
l’image du processus de production précédent, on assiste au départ à une
purification du carburant qui contient à la base du soufre, du CO2 et du CO.
Enfin, les scientifiques développent actuellement un réacteur à
membrane en céramique qui permettrait la séparation simultanée de l'oxygène de
l'air et des produits de l'oxydation partielle des matières possibles. S’il est
réussi, ce processus pourrait avoir comme conséquence la production améliorée
de l'hydrogène comparativement aux unités conventionnelles de reformage.[3]
Le reformage autotherme est une
combinaison de l’oxydation partielle et du vaporeformage, le carburant étant
mélangé avec de l'air et de l'eau. L'oxydation partielle étant exothermique, il
y a dégagement de chaleur qui est utilisée ensuite par le vaporeformage,
réaction endothermique. Au final, il n’y a pas besoin d'apporter de chaleur.
S’en suit également une purification par les réactions de Water Gas Shift. On
atteint une très bonne efficacité et plusieurs carburants peuvent être utilisés
: le gaz naturel, le méthanol ou des hydrocarbures.
Cette technique fut la source principale
de production d’hydrogène avant le reformage, mais elle n'est aujourd’hui plus
qu’utilisée en Afrique du Sud et en Chine. Elle n'est en effet intéressante que
lorsque les prix du pétrole et du gaz sont trop élevés. Cependant,
progressivement ce processus de production révèle de l'importance : il y a
co-production d’électricité, d’hydrogène et de carburants liquides. Concernant
le principe, il y a mélange du charbon avec de l'eau et de l'air à 1000°C et
sous haute pression, ce qui permet d’obtenir un gaz contenant en majorité du CO
et de l'hydrogène. L’élimination du monoxyde de carbone se fait grâce à la
réaction de Water Gas Shift, le CO2 formé étant ensuite dissous.
Des recherches sont entreprises actuellement par le département
américain de l’énergie pour tenter de produire de l’hydrogène via de la
biomasse en utilisant des procédés de gazéification et de pyrolyse.[5]
Les techniques de traitement de la matière
végétale sont semblables à celles qui sont utilisées pour les combustibles
fossiles. En utilisant les résidus et les pertes agricoles, ou la biomasse
spécifiquement développée pour des usages d'énergie, de l'hydrogène peut être
produit par l'intermédiaire de la pyrolyse ou de la gazéification.
La pyrolyse de la biomasse produit un produit liquide appelé
bio-huile, qui, comme le pétrole, contient une gamme étendue de composants qui
peuvent être séparés pour donner des produits chimiques et des carburants
utilisables.
Cependant, à la différence du pétrole, la bio-huile contient un
nombre significatif de composants oxygénés fortement réactifs dérivés
principalement des hydrates de carbone et de la lignine. Ces composants peuvent
être transformés en produits, y compris l'hydrogène. Ces stratégies de
coproduction sont conçues pour produire simultanément des produits chimiques à
forte valeur, comme les résines phénoliques, et de l'hydrogène. Enfin, il est
important de noter que tout ceci n’est encore qu’à l’état de recherche.
La présentation précédente de la production d’hydrogène à partir
de matières fossiles a montré la nécessité d’un besoin en énergie. Les
rendements d’efficacité sont environ de 72% à partir du gaz, 76% à partir du
pétrole, et de 60% à partir du charbon. Cependant, par unité de chaleur
produite, plus de CO2 est produit en faisant de l’hydrogène à partir de
combustible fossile qu’en brûlant le combustible fossile directement.
Ainsi, la décarbonisation seule des
carburants n’atténuera pas l’augmentation de rejet de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère. Une possibilité de matières fossiles « propres »
résiderait dans la capture et la séquestration du CO2. Les réservoirs de
séquestration incluent les océans, la flore, les sols, les gisements épuisés de
gaz naturel et de pétrole, les couches aquifères salines profondes, les filons
houillers et les carbonates minéraux solides. De plus, l’avantage principal de
la séquestration est sa compatibilité avec les infrastructures existantes de
gisement de combustible fossile.
La séquestration par la flore et par les
sols n’exige pas la localisation d’unités de production ou plus de carburant,
mais la capacité naturelle d’absorber le CO2 est limitée. La prise de CO2 se
produit pendant la croissance de la matière organique, lorsque la réaction
nette de photosynthèse-respiration est vers la droite : hv + CO2 + H2O
-> CH2O + O2. Les données historiques de CO2 et les modèles impliquent une
absorption de carbone par la forêt aujourd’hui de 1 à 3 milliards de tonnes
(GtC) par année, mais certains modèles montrent un renversement « from
sinks to sources » à long terme lorsque le réchauffement planétaire
augmentera la respiration des sols. Les approches biologiques de séquestration
à plus long terme incluent l’enterrement des arbres pourris sous terre et
l’enfouissement des résidus agricoles en mer profonde. La capture de CO2 par
l’hydroxyde de calcium aqueux Ca(OH)2 dans des eaux peu profondes, avec la
reprise du dioxyde de carbone par chauffage de CaCO3 pour produire du CaO et du
CO2, a aussi été proposée. Cette réaction, la calcination, est une étape
principale dans la fabrication du ciment à partir du calcaire, la cassure de la
liaison Ca-CO2 nécessitant un apport substantiel d’énergie.
En outre, la séquestration à plus long
terme du CO2 en mer profonde a été étudiée. Pour un scénario donné
d’émission, les captures par les océans peuvent sensiblement diminuer les
niveaux atmosphériques maximaux de CO2, bien que, dans tous les cas, ils
rendent par la suite de nouveau du CO2 à l’atmosphère. La réémission et les
effets du pH pourraient être diminués en accélérant l’altération du carbonate minéral
qui neutraliserait l’acidité océanique ainsi produite. Un processus de capture
d’une grande portée est la réaction du CO2 avec la serpentine de minerai.
Celle-ci permet de séquestrer le carbone comme solide dans des
« briques » de carbonate de magnésium, le temps caractéristique de
rejet par la suite étant de l’ordre des temps géologiques. Enfin, étant donné
que tout ceci est encore à l’état d’ébauche, des investissements substantiels
de recherches sont nécessaires dès aujourd’hui pour rendre ces technologies
disponibles à temps.
Une autre possibilité de production
d’hydrogène réside dans le nucléaire. Depuis quelques années, des chercheurs
étudient des réacteurs nucléaires dits de 4e génération. Non seulement plus
sûrs, ils permettront une moindre consommation de combustible nucléaire, une
production plus faible de déchets mais également en plus de la fourniture
d’électricité, la production d’hydrogène. Les rendements devraient être de
l'ordre de 50 %. Aujourd’hui, une dizaine de pays travaillent sur cette
innovation technologique : la France, les USA, le Japon, le Royaume-Uni,
la Suisse, l’Afrique du Sud, l'Argentine, le Brésil, le Canada et la Corée du
Sud. En outre, au total, six nouvelles technologies de réacteur sont à l’étude
: un réacteur refroidi avec de l'eau supercritique, un réacteur à neutrons
rapides à refroidissement avec au choix sodium liquide ou alliage de plomb
liquide, un réacteur à gaz à très haute température et un réacteur à sels
fondus. Le CEA a choisi de retenir en particulier le réacteur à gaz à haute
température (1100°C), noté VHTR. Le haut niveau de température permet la
décomposition de l'eau en hydrogène et en oxygène. S’agissant du Japon et des
USA, ils se tournent plutôt vers le réacteur à refroidissement au sodium
liquide. Néanmoins, cette technologie ne serait commercialement disponible que
vers 2030-2040. Quant au projet ITER de fusion nucléaire également
productrice d’hydrogène, ses retombées ne sont attendues que pour la fin du
siècle.
Jusqu'aux années 50, l’électrolyse de l'eau était utilisée pour la
production d'hydrogène et d'oxygène. Aujourd’hui, l'électrolyse fournit
seulement un petit pourcentage de l'hydrogène du monde, lequel est fourni aux
applications qui exigent de petits volumes d'hydrogène de grande pureté.
Désormais, l'électrolyse est associée à une future utilisation des
énergies renouvelables. Cela pourrait être intéressant au vu de la
non-simultanéité de la production par ces procédés avec les besoins des
industriels et des individus. Une autre possibilité réside dans l’utilisation
de l'électricité produite par des centrales nucléaires, et plus
particulièrement lors des heures creuses. L'hydrogène permettrait ainsi le
stockage de l'électricité sous forme chimique, et une réutilisation ultérieure
lorsque les besoins se font sentir. En outre, le rendement de l'électrolyse est
en pratique de l’ordre de 65%, bien que, théoriquement, il est possible
d’atteindre 80 ou 85%. Enfin, étant donné le prix élevé de l’électricité, le coût
de l’électrolyse est bien supérieur à celui du reformage. Ainsi, afin
d’augmenter la rentabilité du processus, il faudrait une électricité à plus
faible coût.
Fonctionnement
de l’électrolyse
Du point de vue de la réaction
électrochimique, il s’agit de la réaction inverse à celle qui a lieu dans une
pile. La cellule électrolytique est formée de deux électrodes, une cathode et
une anode, d'un électrolyte et d’un générateur de courant. L’électrolyte est
soit une membrane polymère échangeuse de protons soit une membrane céramique
conductrice d’ions oxygène.
Dans le cas d'une membrane échangeuse de protons, les réactions
sont les suivantes :
- à l'anode, des électrons sont formés suite à l’oxydation de
l'eau en oxygène et en protons (oxydation)
H2O -> 2H+ + 2 e- + 1/2O2
- à la cathode, les protons, passés à
travers la membrane, se réduisent avec les électrons pour donner de l'hydrogène
(réduction)
2H+ + 2 e- -> H2
Ainsi, grâce à du courant, l'eau est dissociée en hydrogène et en
oxygène. Etant donné que l'enthalpie de dissociation de l’eau est de
285kJ/mole, il faut nécessairement un apport d'énergie électrique. Le potentiel
théorique correspondant est de 1.48V à 25°C, mais pratiquement, il s’agit
plutôt d’un potentiel entre 1.7 et 2.3 V, ce qui correspond aux rendements cités
ci-dessus.
Certains microbes photosynthétiques produisent, au cours
d’activités métaboliques, de l'hydrogène à partie d’énergie solaire. En
utilisant des catalyseurs, le rendement de production d'hydrogène a pu
atteindre 24%. De nombreux espoirs résident dans le procédé photobiologique,
mais celui-ci devra surmonter, pour être efficace, la limitation de la
sensibilité des enzymes vis-à-vis de l’oxygène. Les chercheurs tentent de
résoudre ce problème en recherchant des organismes naturels qui soient plus
tolérants envers l'oxygène. Une autre solution réside dans la création de
nouvelles formes génétiques d’organismes végétaux qui puissent continuer à
produire de l’hydrogène en présence d'oxygène. Un nouveau système de
commutateur métabolique est également développé afin de créer un cycle entre
une phase photosynthétique de croissance et une phase de production
d'hydrogène.
Une autre option prometteuse pour le long terme est la
photoélectrolyse. Ici, la lumière solaire agit sur une cellule
photoélectrochimique, qui, immergée dans l'eau, produit des bulles d'hydrogène
et d'oxygène. Les avantages de ce processus direct de production résident dans la
suppression des coûts de l'électrolyseur et dans l'augmentation possible de
l'efficacité globale du processus.
En effet, avec un rendement de 12% pour la pile photovoltaïque à
silicium, multiplié par un rendement de 65% pour l’électrolyseur, on obtient pour
un mécanisme indirect de production d’hydrogène un rendement de 7,8%. Le même
rendement de pile photoélectrochimique donne, d’après des tests, un rendement
total possible pour la pile photoélectrochimique de 10,2%, ce qui donne un gain
total de 30%. Enfin, la plus importante barrière technologique pour ce procédé
réside dans la fabrication de semi-conducteurs d’une part stables dans un
milieu hydrique et électrolyte, et d’autre part capables d’absorber les photons
solaires.
a) La purification en amont
Définition
Il s’agit de la purification des éléments permettant la production
d’hydrogène. Elle permet d’éliminer en partie les poussières, les composés
soufrés et les composés acides. L’objectif de la recherche actuelle est la
constitution d’unités de purification décentralisées. Le filtre ZnO est une
possibilité, qui doit être approfondie.
Techniques
Coûts
estimés
Il n’est pas possible d’évaluer les coûts de purification de façon
globale, car ils dépendent fortement des procédés utilisés, des matières
premières et de la qualité voulue.
b) La
purification en aval
Définition
Le but est de
séparer les composés type CO, H2O, O2, NH3 et CO2 du gaz hydrogène produit.
Techniques
|
Techniques |
Procédés catalytiques[10] : pour le CO |
CO + H2O -> CO2 + H2 |
méthanisation sélective (CO
+ 3 H2 -> CH4 + H2O) |
|
oxydation sélective (CO +
1⁄2 O2 -> CO2) |
|
Membrane |
Utilisation des capacités
de transmission des membranes, différentes selon les espèces chimiques. La
plus efficace : membrane au Palladium, et Ag/Pd. Utilisation dans les
industries chimiques et microélectroniques |
Adsorption |
pressure swing adsorption
(PSA). L’hydrogène est contraint de passer à travers un filtre actif au
carbone. Procédé discontinu, à cause du nettoyage du filtre. |
temperature swing
adsorption process (TSA), pour l’élimination du CO2, H2S, COS, H2O, O2, NH3
et Hg |
|
Hydrure métallique :
élève la pureté de deux ordres de grandeur |
Coûts
estimés
Les coûts des procédés catalytiques sont raisonnables, mais les
autres méthodes sont très onéreuses. Aussi, les procédés actuellement en
recherche sont :
L’hydrogène est produit sous forme
gazeuse, et à pression faible. La liquéfaction consiste à faire passer
l’hydrogène de sa phase gazeuse à sa phase liquide. Cette forme de
conditionnement présente l’avantage de conditionner l’hydrogène sous une forme
« énergétique », c’est-à-dire que l’énergie disponible dans un volume
donné est importante : chaque litre de LH2 correspond à 2,36 kWh
d’énergie. Toutefois, la liquéfaction présente un inconvénient majeur :
elle est coûteuse en énergie. En effet, sous pression atmosphérique, H2 n’est
liquide qu’en dessous de 20 K. Même en augmentant préalablement la pression (ce
qui est déjà gourmand en énergie) de façon à augmenter la température de
liquéfaction, cette dernière reste très basse. Amener l’hydrogène à cette température
sera donc coûteux.
Techniques utilisées
Technique Joule Thomson : Elle consiste en une succession d’échanges de chaleur.
L’hydrogène subit des compressions, suivies de phase(s) d’expansion, soit
irréversibles (utilisation d’une valve), ou partiellement réversibles via
l’utilisation d’un expanseur. Il y a habituellement six étapes d’échange de
chaleur (les échangeurs sont refroidis à l’azote liquide). Les expansions sont
réalisées au moyen d’une valve Joule-Thomson.
Procédés magnétocaloriques : Ils consistent à transformer de l’ortho-hydrogène en
para-hydrogène (jusqu’à une concentration de 95%). Le para-hydrogène à une
énergie plus faible, ce qui permet d’obtenir de l’hydrogène liquide dont la
température est de 21 K sous p=1 bar.
Ces deux techniques sont
combinées. Elles permettent aux unités de liquéfaction actuellement en service
de produire entre 3 et 60 tonnes d’hydrogène liquide par jour.
Coûts de structure : Les unités de production de LH2 coûtent de l’ordre de la
dizaine de millions d’euros à la construction.
Coûts de fonctionnement : Produire un litre de LH2 (correspondant à 2,36 kWh
d’énergie) coûte 0,9 kWh d’électricité. En outre, 45 L d’eau sont utilisés,
ainsi qu’une petite quantité d’azote, essentiellement pour le refroidissement
des échangeurs.
A court terme (quelques années), la consommation d’électricité
pourrait être réduite de 25%, et, en tout cas, tomber facilement sous la barre
des 0,8 kWh par litre de LH2. A plus long terme, l’amélioration de l’efficacité
des procédés magnétocaloriques permettrait de tomber à 0,35 kWh par litre de
LH2 pour certaines usines d’exploitation commerciale.
La compression est plus aisée à mettre en œuvre que la
liquéfaction. Elle consiste à porter l’hydrogène à une pression supérieure à la
pression atmosphérique. Cependant,
à une pression de 200 ou 350 bars et à température ambiante moyenne (soit 293
K), la densité de l'hydrogène est très inférieure à celle de l'hydrogène
liquide.
|
Densité |
Energie
disponible |
|
LH2 20 K, 1 bar |
71,1 kg.m-3 |
2802,5
kWh.m-3 |
|
CGH2 293 K |
1 bar |
0,0827 kg.m-3 |
3,26 kWh.m-3 |
200 bar |
14,49 kg.m-3 |
571 kWh.m-3 |
|
350 bar |
23,66 kg.m-3 |
932,6 kWh.m-3 |
Technique
Compression par le travail d’un moteur : Il s’agit de la technique utilisée
pour le gaz naturel. Le matériel est exactement le même.
Le travail nécessaire à une compression isotherme est :
avec =
4124 J.kg-1.K-1, constante caractéristique de l’hydrogène
gazeux
T, la température (en K)
, le facteur de correction pour H2 avec
p2, le niveau de pression final
p1, le niveau de pression initial
Habituellement, la pressurisation est effectuée par étapes. La
première peut être court-circuitée si l’hydrogène a été produit par électrolyse
haute pression. Les surcoûts d’un tel électrolyseur sont donc partiellement
compensés par l’économie de la première mise sous pression.
Coûts de structure : Le matériel de compression du gaz naturel peut être
facilement adapté à l’hydrogène ; les dimensionnements utiles sont déjà
disponibles. Les coûts de structure sont donc réduits.
Coûts de fonctionnement : D’après la relation entre le travail et le niveau de
compression, la pression initiale domine. Ainsi, comprimer de 1 à 10 bars
demande autant d’énergie que de 10 à 100.
|
Energie
disponible |
Coût |
|
LH2 20 K, 1 bar |
2802,5
kWh.m-3 |
900
kWh.m-3 |
|
CGH2 293 K p1=1bar |
p2=1 bar |
3,26 kWh.m-3 |
0 kWh.m-3 |
p2=200 bar |
571 kWh.m-3 |
176 kWh.m-3 |
|
p2=350 bar |
932,6 kWh.m-3 |
340 kWh.m-3 |
Le stockage classique correspond à l’utilisation de réservoirs,
comme pour le gaz naturel, dans des conditions de température et de pression
déterminées.
|
Stock immobilisé |
Stockage mobile |
|
CGH2 |
Techniques de stockage pour
le gaz naturel utilisables. Grande échelle : stockages dans des poches
souterraines, nappes, mines ou grottes. Petite échelle : Stockage
externe dans des ballons sphériques, bouteilles en acier, de 2 à 50 L,
pression de 20 MPa |
Techniques développées pour
le gaz naturel utilisables pour l’hydrogène. Contenance : 50 L à 400 L.
Stockage entre 200 et 300 bars. |
|
LH2 |
Jusqu’à 100 L, même
technologie que l’hélium liquide. Il existe aussi une « super »
isolation avec du refroidissement continu. |
Les réservoirs sont
constitués de 200 à 300 films isolants. Les réservoirs de bus sont constitués
de trois réservoirs « elliptical cross section », chacun avec une
contenance de 190 L ; densités d’énergie : 4 kWh.kg-1environ. |
|
|
|||
Capacité : de 1500 L à
75000 L. Réservoirs avec isolation
« perlit vacuum » ou « vacuum powder » . |
|
Coûts de structure : L’ordre de grandeur du prix d’un réservoir est le millier
d’euros. Il varie selon le matériau.
Coûts de fonctionnement : Ce sont les coûts de l’évaporation. Ils varient de 0,4 à
1% par jour.
Il faut aussi ajouter les coûts indirectement générés par le
stockage ; ce sont par exemple les coûts dus au poids (et au
volume !) du réservoir embarqué sur un véhicule. Les réservoirs ont en
effet une masse importante (~ 500 kg à vide pour une autonomie de 500 à 800
km). Pour une même quantité d'hydrogène, le volume de stockage peut être réduit
en augmentant la pression mais cette augmentation entraîne un accroissement de
l'épaisseur des parois et donc du poids du réservoir vide.
Pour surmonter ces inconvénients, les recherches actuelles portent
sur :
Les matériaux poreux comme les charbons actifs sont constitués par
des microcristaux de graphite. Ces cristaux sont enchevêtrés et forment des
pores, de diamètre nanométrique. Les atomes d’hydrogène ont la propriété
d’interagir avec les atomes de carbone : ils s’adsorbent sur le graphite.
A 293 K et sous 1 bar, la densité des atomes adsorbés au voisinage d’une
surface de graphite est 10 fois supérieure à la densité de l'hydrogène aux
mêmes température et pression. Or, dans les matériaux poreux, la surface de
contact entre le graphite et la lumière du pore est très grande. Elle atteint
le millier de m2 par gramme. Un matériau poreux peut donc constituer un mode de
stockage de l’hydrogène gazeux. En effet, la masse d'hydrogène pouvant y être
adsorbée est d’environ 40 kg.m-3, soit la densité du CGH2 à 293 K sous 400
bars.
Ce mode de stockage est plus efficace à basse température, car
l’agitation thermique y est réduite, ce qui augmente la densité des atomes
d’hydrogène au voisinage des parois des pores. Le gain de capacité de stockage
est ainsi de l'ordre de 100 % à 77 K et de 50 % à 150 K.
Exemple : les nanotubes : Ce sont
des cylindres de graphite. Le stockage y est avantageux à 150 K et 50 bar, mais
le gain n’est pas significatif à 293 K et sous 200 bar.
Certains métaux (V, Pd, …) ou composés (ABn avec A correspondant à Y, Zr ou un
lanthanide, et B un métal de transition) peuvent adsorber de façon réversible
de l'hydrogène en grande quantité, et à pression et température ambiantes. En
effet, la densité d'hydrogène dans un hydrure, représentant couramment 1,5
kWh.L-1, peut dépasser celle de LH2. Le stockage dans les hydrures
présente aussi l’avantage d’offrir une grande sécurité. Toutefois, le poids de
l’hydrogène stocké représente moins de 7% du poids total du dispositif. De plus
l'hydrogène adsorbé doit être très pur pour ne pas détériorer les propriétés
adsorbantes du matériau. Enfin, selon l’AFH2, « il faut tenir compte des
effets thermiques liés à l'hydruration (adsorption ou remplissage) et à la
déhydruration (désorption ou vidage). L'hydruration est fortement exothermique
(~ 150 kJ/kg) et la chaleur produite nécessite d'être évacuée. A l'inverse la
déhydruration est endothermique et nécessite un apport de chaleur. Les
températures de la réaction d'hydruration sont typiquement situées entre 300 et
650 K à des pressions de 0,1 à 10 MPa. Des protocoles ont été proposés pour
l'utilisation des hydrures à bord de véhicules où on se sert de la chaleur
produite par le fonctionnement du moteur pour la désorption, l'adsorption
devant cependant s'accompagner d'un refroidissement du réservoir. »
Le prix des métaux et des alliages est élevé et à l’heure actuelle
prohibitif à toute utilisation à grande échelle.
Des sphères de verre (diamètres de moins de 100 microns) peuvent
supporter des pressions allant jusqu’à 1000 MPa : elles permettraient une
grande densité de stockage.
Définition
Les besoins de transport de l’hydrogène varient avec son mode de
production. Une production décentralisée, sur le lieu d’utilisation, ne demande
que peu de transport. Il pourra prendre la forme d’un transfert sous forme
gazeuse par gazoduc. Au contraire, une
production centralisée en grande quantité nécessite un acheminement vers le
lieu d’utilisation. Ainsi, l’hydrogène est acheminé vers les stations services
comme les produits pétroliers provenant des raffineries. Dans ce dernier cas,
l’état liquide est mieux adapté au transport par la route, ou le chemin de fer ou
voie d’eau. Dans tous les cas, le transport de l’hydrogène entraîne une dépense
d’énergie significative.
|
Dispositif mobile |
Dispositif immobile |
CGH2 |
Camion ou train, dans des
bouteilles en acier sous 20 Mpa, quelques milliers de litres. |
Réseaux de gazoducs[14] (pression
de quelques MPa) |
LH2 |
Camions de 5000 l. Bateaux |
Quelques réseaux d’environ
40 km, aux USA |
Les installations
de distribution dépendent du mode de stockage de l’hydrogène à bord du véhicule
: gaz comprimé, gaz liquéfié ou hydrures métalliques.
a) Les
réservoirs à CGH2
Le transfert au client se fait par différence de pression (la
réserve est maintenue à une pression de 5 MPa au dessus de celle du réservoir).
Cependant, lors du remplissage du réservoir, un échauffement se produit, ce qui
entraîne une dilatation du gaz. Une fois refroidi, la pression du gaz aura
diminué et la quantité délivrée sera inférieure à celle initialement prévue.
Plusieurs solutions sont possibles :
- surdimensionner les équipements ;
- refroidir l’hydrogène avant son entrée
dans le réservoir.
Une autre solution consiste à remplacer le réservoir vide par un
réservoir préalablement rempli.
b) Les réservoirs à LH2
Les solutions imaginées sont assez proches de celles du CGH2.
c) Les réservoirs hydrures métalliques
L’hydruration (remplissage) est exothermique, ce qui exige un
refroidissement De plus, c’est un processus lent. Un remplacement de réservoir
serait donc une meilleure solution.
Une production centralisée nécessiterait
un transport de quantités massives d’hydrogène ; une production
décentralisée paraît plus adaptée. Dans ce cas, l’approvisionnement est moins
problématique.
Récapitulatif
des pertes énergétiques
|
Unités centralisées |
Unités décentralisées |
|
Conditionnement Stockage |
Compression entre 20 et 80 MPa |
10 à 15 % |
|
Liquéfaction |
30 % |
150 % |
|
Hydrures |
20 à 50 % |
||
Transport |
Camions |
100 % pour 500 km |
|
Gazoducs |
1 à 4 % |
|
|
Sur place |
|
40 à 75 % |
Production centralisée :
L’hydrogène doit être transporté le moins possible et en évitant la route.
Toutefois, pour les grosses quantités, le transport de LH2 est possible. Dans
tous les cas, c’est le gazoduc qui est la meilleure solution.
Production décentralisée : La
dépense relativement importante en énergie amène à privilégier les énergies
renouvelables.
Cette troisième partie complète la chaîne de l’hydrogène, entamée
avec sa production et son transport. Dans un premier temps, nous décrivons la
Pile à Combustible que nous avons retenue comme convertisseur de l’hydrogène en
énergie utilisable. Puis dans un second temps, nous expliciterons les
différentes utilisations qui sont prévues : mobiles, stationnaires et
portables.
L’hydrogène étant seulement un vecteur
énergétique, il est nécessaire de le transformer au bout de la
« chaîne ». La Pile à combustible est l’outil de transformation que
nous privilégions dans cette étude. Découverte en 1839, les PAC ont connu un
nouvel essor avec le développement des programmes spatiaux de la deuxième
moitié du XXème siècle. Depuis les années 1990, elles sont examinées avec grand
intérêt par les industriels.
Comme toute Pile, la PAC convertit de
l’énergie chimique en énergie électrique. Le combustible considéré est
l’hydrogène qui est fourni en continu, ce qui peut permettre d’obtenir du
courant de façon continue.
L'un des intérêts de la pile à combustible
réside dans le fait que les températures sont d'un plus faible niveau que dans
les turbines ou les moteurs à combustion. En ce qui concerne le carburant, le
méthanol peut aussi être utilisé dans les piles à méthanol, mais leurs
performances restent pour le moment inférieures à celles des piles à hydrogène.
Pour utiliser des combustibles type méthane ou autres alcools, il faut des
températures de fonctionnement bien plus élevées: 800 à 1000°C. La réalisation
de piles fonctionnant à de telles températures est problématique, on entend
souvent dire que l’hydrogène est le « combustible idéal » pour la
PAC.
Une cellule élémentaire est constituée de
3 éléments : deux électrodes, un électrolyte. Les deux électrodes sont séparées
par l'électrolyte. A l'anode, on amène le combustible, et la cathode est
alimentée en oxygène ou plus simplement en air, enrichi ou non en oxygène.
Principe
élémentaire d'une pile et aperçu extérieur
Les réactions
Dans le cas d'une pile hydrogène-oxygène,
on a l’oxydation de l'hydrogène à l'anode selon:
H2
2 H+ + 2 e-
électrolyte acide
H2 + 2 OH-
2 H2O + 2 e- électrolyte basique
Il s'agit d'une réaction catalysée.
L'atome d'hydrogène réagit en libérant deux électrons, qui circulent dans le
circuit électrique qui relie l'anode à la cathode.
A la cathode, on assiste à la réduction
cathodique, également catalysée, de l'oxygène selon:
1/2 O2 + 2 H+ + 2e-
H2O électrolyte
acide
1/2 O2 + H2O + 2e-
2 OH- électrolyte basique
Le bilan donne donc : H2 + 1/2 O2 H2O
+ chaleur.
Cette réaction est exothermique : à 25°C,
l'enthalpie libre de la réaction est de -237 ou -229 kJ/mol selon que l'eau
formée est liquide ou gazeuse. Ceci correspond à des tensions théoriques de
1,23 et 1,18 V. Cette tension dépend aussi de la température. On aura compris
que la Pile à Combustible correspond à l’inverse exact du principe de
l’électrolyse qui est présenté en première partie.
Le travail récupérable correspond au
déplacement des électrons dans le circuit extérieur. Il est égal à :
avec Ea et Ec les potentiels à l'anode et à la
cathode.
Thermodynamiquement, le rendement de la
pile est égal au rapport entre le travail électrique récupérable et
l'enthalpie de la réaction :
On a déjà vu que ce travail était égal à :
ce qui en exprimant le travail en fonction
de l'enthalpie et de l'entropie donne
Pour une pile H2/O2 à 25°C, le rendement
théorique est de 83% ou 95% selon que l'eau est liquide ou gazeuse.
Dans la réalité, il existe toujours des
phénomènes d'irréversibilité des réactions : on vient de voir entre autres que
les surtensions baissent le niveau de la tension théoriquement récupérable. Le
rendement réel est donc inférieur à ce rendement thermodynamique idéal.
Citons plusieurs causes de baisse de
rendement :
- Baisse
de rendement due aux surtensions
Il y a en effet des surtensions aux
électrodes et de résistance dans l'électrolyte. Le catalyseur utilisé, l'état des
électrodes, l'utilisation de l'air au lieu d'oxygène pur ainsi que les
conditions de température et de pression ont une influence déterminante sur la
dissociation de l'hydrogène et de l'oxygène ainsi que sur les échanges au
niveau de la zone de triple contact.
- Rendement
faradique
Ce rendement tient compte du nombre
d'électrons effectivement obtenus par mole de carburant présent. Pour
l'hydrogène, on a en général un rendement de 1 (c'est à dire 2 électrons par
mole d'hydrogène).
- Rendement
matière
Ce rendement concerne l'utilisation des
réactifs au niveau des électrodes. En effet, dans une pile, chaque ensemble
"membrane-électrodes" doit être alimenté de manière identique, ce qui
suppose un même débit et des pressions partielles identiques
- Rendement
système
Que ce soit dans des applications mobiles
ou stationnaires, une pile ne fonctionne pas seule : des composants
périphériques sont nécessaires. Il s'agit du compresseur, du système de
contrôle, des échangeurs de chaleur, du système de reformage (désulfuration,
réformeur, échangeur, purification des gaz). Ces composants ont une
consommation qui vient baisser le rendement.
- Rendement
général de la pile
Le rendement de la pile est le produit de
tous les rendements vus précédemment:
Exemple :
Considérons une pile PEMFC
fonctionnant à 80°C avec de l'hydrogène avec une tension de 0,7 V pour 350
mA/cm2. Le rendement théorique "rev" est de 0,936, le
rendement "électrique" de 0,60, le rendement faradique de 1, le
rendement matière peu être pris égal à 0,9, et le rendement système est de 0,8.
Ceci donne un rendement total de 40,4%.
Les moyens de transport jouent un rôle
essentiel dans la promotion de l’hydrogène auprès des industriels et des
politiques. En effet, l’industrie automobile est concernée par une alternative
depuis les crises pétrolières, tandis que certains lobbies environnementalistes
y voient une possibilité de réduire les émissions de gaz polluant. L’option
« Hydrogène » serait donc de doter les voitures de moteurs
électriques alimentés par une PAC. L’utilisation des PAC est avantageuse sur
plusieurs plans : il n’y a que de l’eau émise par le pot d’échappement, le
véhicule est moins bruyant et le rendement est plus efficace que les moteurs à
explosion. Cette dernière affirmation mérite d’être traitée en détail dans le
3.3) sur les aspects de « cycle de vie ».
Voitures
Il s’agit de l’enjeu industriel majeur en
ce qui concerne le marché du transport. Les grandes entreprises développent des
tests avec des véhicules à Pile à Combustible. L’Allemagne est à la pointe avec
DaimlerChrysler, Opel et Ford. Les calendriers sont d’ores et déjà tenus
puisque DaimlerChrysler veut mettre à la vente une Classe A à PAC à l’horizon
2005. Néanmoins, la concurrence du méthanol subsiste encore, et le principal
obstacle est l’absence de toute infrastructure de diffusion de l’hydrogène
comparée à la présence du réseau de stations-services.
Transports en commun
Le secteur des transports en communs est
aussi visé. L’industriel allemand MAN a programmé un modèle de bus pour la
ville de Berlin équipé de la PAC. De même DaimlerChrysler désire tester des
cars « Nébus » en service normal pour les prochaines années.
Camions, Ferroviaire, Navires
En fait, on peut trouver des modèles à
Pile à Combustible, donc impliquant l’hydrogène, pour presque n’importe quel
moyen de locomotion. L’utilisation de l’hydrogène pour les camions n’a pas
connu de réel développement, en partie à cause de l’efficience du Diesel sur
les longues distances. Comme nous l’avons cité, le développement le plus
exploré est celui des transports en commun urbains, car ces véhicules ont un
trajet bien défini (ravitaillement facile) et une limitation quotidienne de
leur kilométrage. De la même manière, les bateaux qui manoeuvrent dans les
zones urbaines tels les ferries pourraient baisser leurs émissions. L’absence
de son et de vibrations offrirait un agrément supplémentaire.
La Pile à Combustible utilisée pour la propulsion sera la PEMFC
(Proton Exchange Membrane Fuel Cells) : elle seule satisfait aux critères de
rapidité, de niveau de température... L'hydrogène est par définition le
meilleur pour alimenter la pile à combustible. Pour le moment, il ne peut être
stocké que sous forme gazeuse (haute pression : de 300 à 700 bars) ou liquide
(à - 253°C). Mais ces formes de stockage sont insuffisantes en termes de
densité gravimétrique et volumétrique. L'utilisation de l'hydrogène nécessite
dans tous les cas la mise en place de l'infrastructure de production, de
transport et de distribution avec par exemple des stations service (où
l'hydrogène pourrait être obtenu par reformage du gaz naturel). Mais si
l'hydrogène devait être utilisé, on se retrouverait face au problème de l'oeuf
et de la poule: qui doit être introduit en premier, les véhicules à PAC ou
l'infrastructure nécessaire?
D'ici là, il sera sans doute nécessaire d'utiliser un carburant
intermédiaire (essence, méthanol, éthanol...) dont on obtiendra de l'hydrogène
par reformage à l'intérieur du véhicule. Dans le
même ordre d’idées, les véhicules hybrides qui sont à l'honneur avec la Prius
de Toyota et l'Insight de Honda, peuvent constituer une transition vers les
véhicules à hydrogène. Le principe de ces véhicules est simple: il combine les
caractéristiques des voitures électriques et des voitures à essence. On a en
fait deux sources d'énergie pour la traction : le moteur traditionnel thermique
à essence et le moteur électrique alimenté par des batteries.
L’application à l’industrie automobile est donc porteuse d’enjeux
énormes mais n’est pas sans poser de problèmes. D’un point de vue pratique, les
constructeurs tablent sur 15 à 20 ans pour que ces véhicules atteignent une
part de marché intéressante. Mais avec près de 60 millions de nouveaux
véhicules vendus chaque année, les 20 à 25 % espérés sont loin dêtre
négligeables. La condition première reste l’abaissement des coûts : le
prix du kilowatt est aujourd'hui de 6000 euros. Selon des spéacialistes, il
faudrait qu'il soit de l'ordre de 50 euros (300 francs), ce qui passe peut-être
par une « révolution technologique ».
Les applications stationnaires sont les
plus diversifiées parmi les applications des piles : cela tient à plusieurs
choses:
- un large spectre de puissance du kW à
plusieurs MW ;
- des applications allant de
l'approvisionnement d'électricité à la cogénération en passant par la
génération de vapeur ou de froid ;
- divers types de piles possibles.
On peut distinguer la production
décentralisée - avec en particulier les applications stationnaires de faible
puissance (résidentiel, secours...) ainsi que la cogénération de moyenne
puissance (quelques centaines de kW) - et la production centralisée d'électricité
sans valorisation de la chaleur.
a) La production décentralisée
Des piles de faible puissance peuvent être placées dans des
habitations, sites isolés, bâtiments administratifs... Ces applications
stationnaires mettant en jeu soit un apport exclusif d'électricité (systèmes de
secours ou de sécurité), soit de la cogénération (production simultanée
d'électricité et de chaleur), sont l'une des possibilités qui pourrait le plus
vite déboucher sur le marché. Les puissances types sont de l'ordre du kW.
Parallèlement, d'autres prototypes de moyenne puissance de l'ordre de quelques
centaines de kW ont été installés aux USA, au Japon et en Europe. Il s'agit là
en général de cogénération pour alimenter des sites industriels ou des réseaux
de chaleur. Les unités de plus d' 1 MW restent encore rares à l'heure actuelle.
Le marché stationnaire décentralisé est relativement vaste
puisqu'il concerne les applications domestiques comme industrielles ou le
secteur tertiaire. Les applications domestiques concernent un particulier ou un
secteur résidentiel avec chauffage central collectif (l'électricité mais aussi
la chaleur produite par ce dispositif sont compatibles aux besoins d'une maison
: chauffage, eau chaude, piscine ou réfrigération). Les applications
industrielles sont dirigées vers la moyenne industrie ou les PME (électricité,
vapeur, eau chaude...).
Le secteur tertiaire est aussi concerné pour des bâtiments spécifiques type
administratifs, hôpitaux, piscines, maisons de retraite, centres commerciaux...
ainsi que les applications de secours ou de sécurité servant à alimenter des
systèmes sensibles (banque..).
Dans un marché en constant changement (ouverture à la concurrence)
et face à une demande croissante en électricité, les piles à combustible
représentent des sources de production d'énergie délocalisée très intéressantes.
Elles peuvent constituer une solution dans le cas de lieux isolés où il est
difficile ou même coûteux, d'installer des lignes électriques (site classé,
montagne ...). Les piles à combustible pourraient assurer une distribution
fiable et indépendante des intempéries et même permettre une économie dans le
coût de transport et d'installation. Ce n'est peut être pas aussi vrai en
France dont la production d'électricité est plus tournée vers le nucléaire et
donc centralisée, mais d'autres pays se tournent vers d'autres choix. Des pays
aussi gigantesques que les Etats Unis ont besoin de production délocalisée.
La pile à combustible se révèle intéressante pour les besoins
simultanés en électricité et en chaleur, voire en froid puisque à la fois
chaleur et électricité sont produits par les piles. Mais on peut aussi
envisager des demandes soit uniquement en électricité ou en chaleur ou
distinguer selon que les besoins dominants seront en électricité ou en chaleur.
Les deux étant produits par une pile (dans un ratio dépendant du type de pile),
il est possible de revendre la chaleur et consommer l'électricité (ou
inversement), consommer les deux ou bien consommer une partie de la chaleur et
de l'électricité produites et revendre le surplus à un tarif convenu avec un
fournisseur d'énergie.
La pile à combustible offre un meilleur
rapport électricité - chaleur que ces concurrents dans le domaine (moteurs,
micro turbines...). Cependant, les coûts sont encore bien trop élevés pour que
les piles puissent actuellement avoir une pénétration conséquente dans le
marché stationnaire car leurs concurrents ont des coûts de revient beaucoup
plus bas.
Les coûts d'investissement se situent actuellement entre 3500 et 10000 Euro/kW
(pile, auxiliaires et production d'hydrogène) et on estime qu'ils devraient
passer à moins de 1000 Euro/kW.
Les coûts de maintenance ainsi que la durée de vie des composants
restent encore des inconnues. Il faut tenir compte de la possibilité ou non de
revendre le surplus d'électricité au réseau, et à quel prix. A ces difficultés
d'ordre économique s'ajoutent les problèmes purement technologiques tel que
leur durée de vie, l'empoisonnement du catalyseur, la réalisation de plusieurs
cycles départ/arrêt successifs sans dommages... Quant au bilan environnemental,
il semble globalement favorable aux piles à combustible : les émissions de CO2
et de NOx seraient inférieures à celles de leurs concurrentes.
b) La production centralisée
Parmi les types de production
d'électricité, on peut trouver pour les piles différents types d'application :
les applications de secours, la production d'appoint reliée ou non au réseau ou
une production centralisée d'électricité. Les piles à combustible dépassent
rarement la taille d'1 MW, cependant des études sont faites sur des centrales
de plusieurs centaines de MW. Celles-ci pourraient ainsi remplacer les
centrales thermiques trop polluantes. Cependant seules les piles "haute
température", c'est à dire les MCFC et SOFC sont adaptées à de telles
applications : on peut en effet leur adjoindre une turbine à vapeur ou à gaz
(voire les deux derrière une SOFC) et ainsi produire de l'électricité avec un
rendement très élevé: des rendements de plus de 70% sont annoncés. De même que
les installations de cogénération, ces systèmes peuvent servir à la production
décentralisée d'électricité. De construction modulaire, avec de faibles
nuisances sonores, ces installations peuvent être installées près des
utilisateurs.
Téléphones et
ordinateurs portables
En mars 2003, des piles à combustible pour
portables ont été présentées à un salon pour l'informatique à Hannovre :
une des premières occasions pour les piles de se montrer hors des salons
spécialisés. Toshiba, Masterflex et Smart Fuel Cell ont présenté leurs
prototypes au public. Si 2003 sera une année de présentation des prototypes,
2004 semble celle annoncée du lancement des piles pour les applications
portables, si l'on en juge par les annonces faites par les constructeurs.
Les piles à combustible peuvent être de
toutes les tailles grâce à leur modularité : de moins d'1 Watt à plusieurs MW,
ce qui permet la création de piles de très petite taille ne comportant que
quelques cellules et ayant une petite surface. Les piles de petites taille ont
en effet de réelles chances dans un marché d'appareils électroniques en
constante croissance : téléphones portables, ordinateurs, camescopes, agendas
électroniques. D'où l'intérêt des industriels pour les piles d'une puissance
entre 0.1 et 10 Watts. Tous ces appareils portables souffrent actuellement de
leur faible autonomie : il est nécessaire de les recharger régulièrement. Au
contraire, avec une pile à combustible, l'autonomie ne dépend que de la taille
du réservoir de carburant (hydrogène ou méthanol) : il est ainsi possible de
recharger une batterie assurant la fourniture d'électricité.
Parmi les différents types de piles, deux
seulement sont suceptibles d'avoir des applications portables : il s'agit des
PEMFC et DMFC. Ces deux piles sont caractérisées par leur faible température de
fonctionnement, entre 60 et 80°C, ce qui diminue les problèmes de gestion
thermique. Le principal défi est la miniaturisation des piles : du point de vue
architecture, la micro pile devra donc soit être une version réduite des PEMFC
et DMFC actuellement développées, soit être radicalement différente. En effet
certains, comme le CEA, s'orientent sur des pistes différentes: en se basant
sur les techniques de la micro-électronique, ils créent une pile constituée
d'éléments faits avec de nouveaux matéraux (membrane en polyimides sulfonés ou
électrodes en mélange polymère conducteur avec du platine) et empilés (sous
forme de couches minces de quelques microns) sur un substrat de silicium.
Le marché des appareils électroniques
portables est en continuelle expansion : il ne concerne pas seulement les
ordinateurs portables, les téléphones ou les assistants de poche, mais aussi
tous les jeux de poche, les systèmes d'alarme, des appareils de camping, voire
des appareils individuels de santé. Un téléphone portable consomme en moyenne 1
W en conversation, et 50 mW en veille. Un ordinateur portable a besoin
d'environ 10 W. Aux attentes en termes de puissance et de prix, s'ajoutent la
nécessité de pouvoir recharger ces appareils de façon simple et rapide et
surtout de leur assurer une autonomie plus importante que celle qu'ils ont
actuellement. D'autant que la consommation de ces appareils risque d'augmenter
dans les années à venir avec la multiplication des fonctionnalités : internet
sur les portables... La réponse à ce besoin pourrait donc se faire rapidement
avec l'apparition des micro-piles.
Par rapport aux batteries, les piles ont
des densités d'énergie de 3 à 5 fois plus élevées, ce qui multiplie par autant
la durée d'autonomie des appareils. Autre avantage des piles : elles n'ont pas
besoin d'être rechargées puisqu'elles fonctionnent en continu du moment
qu'elles sont alimentées en carburant (en général sous forme de capsule).
Manhattan Scientifics annonce une autonomie de 6 semaines en veille et d'1
semaine de conversation avec un téléphone portable grâce à ses micro-piles.
Si de nombreux constructeurs s'intéressent
de près à l'émergence de ce marché, ils se montrent discrets sur les
performances atteintes par les systèmes. Néanmoins, des prototypes ont déjà été
présentés à la presse, montrant que ces piles sont fonctionnelles et capables
de faire fonctionner des appareils électroniques portables. Parmi ces
constructeurs, on trouve : Ballard, Motorola, Global Thermoelectric, Manhattan
Scientifics…
Etant donné qu'il existe un réel besoin en
termes d'autonomie pour les applications portables, la pile à combustible peut
devenir une solution. Sa part de marché pourrait atteindre 10 % de celui des
batteries rechargeables d'ici 2010. Cependant cette technologie a encore besoin
de mûrir (en particulier en ce qui concerne la miniaturisation) et le coût de ces
systèmes doit être acceptable, or les coûts d'investissement demeurent très
hauts. On estime que le coût à atteindre devrait être d'1 Euro/Watt.
L’Analyse du Cycle de Vie, Life Cycle
Assesment en anglais, permet d’intégrer les trois précédentes parties et de
présenter les filières Hydrogène dans leur ensemble. Il consiste d’abord à
combiner les différentes méthodes de production, de stockage, de transport et
d’utilisation pour décrire toutes les filières théoriquement possibles. On
obtient alors un schéma du type suivant :
Les
différentes filières Hydrogène
L’ ACV permet de quantifier un effet comme
le coût, la pollution ou le rendement pour une filière donnée. En effet, cela a
peu de sens de parler du rendement de la PAC et du moteur électrique, par exemple,
sans connaître celui de la production de l’hydrogène nécessaire à cette
utlisation. Une fois ces calculs effectués, on peut connaître ensuite l’impact
de plusieurs filières énergétiques et les comparer entre elles. On peut alors
dégager un concurrent crédible aux filières traditionnelles, du type essence
dans le cas du transport. Dans la suite, nous avons choisi l’exemple du
transport automobile pour analyser l’impact que pourrait avoir une politique
« Hydrogène » à son égard. La problématique du changement climatique
restant notre préoccupation principale, il faudra donc examiner en particulier
l’efficacité énergétique et les éventuelles émissions de gaz à effet de serre.
L’ACV compte traditionnellement plusieurs
étapes. Elles se résument en quatre principales :
ü La production de l’infrastructure et
des véhicules à hydrogène ;
ü La production de l’hydrogène ;
ü L’utilisation de l’hydrogène (les
caractéristiques du véhicule sont à prendre en compte) ;
ü Le démantèlement et recyclage des
infrastructures et véhicules à hydrogène.
En pratique, les premier et dernier points
ne sont pas pris en compte car les données sont difficiles à établir, et on
subodore que leurs effets sont moindres que les deux autres. Notons que nous
n’avons pas occulté le stockage même s’il est l’intermédiaire entre la
production et l’utilisation. Ces deux étapes ont la nomenclature suivante :
ü La production : c’est le
Well-To-Tank (WTT) autrement dit du puits énergétique au réservoir de
carburant ;
ü L’utilisation : c’est le
Tank-To-Wheel (TTW) autrement dit du réservoir de carburant à la roue qu’on
souhaite faire tourner.
L’ ACV est naturellement soumise à
certains problèmes pratiques. On compte en effet :
ü Les données ne sont pas les mêmes
d’une source à l’autre, et parfois inexistantes dans certains cas ;
ü Les technologies considérées ne sont
pas encore à maturité, donc on ne connaît pas tous les rendements
potentiels ;
ü Théoriquement, un nombre quasi-infini
de filières sont possibles en combinant les moyens de production, stockage et
exploitation.
Dans toute la suite, nous décrivons des
ACV dans le cadre particulier de l’utilisation du transport. Nous avons choisi
de restreindre ainsi le nombre de filières possibles. Par ailleurs cette
application est particulièrement motivée par la R&D des grandes industries
automobiles. Ceci explique que la littérature à son propos soit
particulièrement riche, et nourrisse des polémiques. Nous avons souhaiter
rendre compte dans cet exemple de la diversité d’opinions et de conclusions au
sujet de la filière Hydrogène en présentant des études d’ACV d’un cabinet de
consultants pour les énergies renouvelables d’une part, et d’un membre de
l’Institut Français du Pétrole d’autre part. Nous les surnommerons les
hypothèses « optimiste » et « pessimiste ».
Finissons par décrire les filières dont
nous parlerons dans la suite. Que ce soit dans l’hypothèse optimiste comme
pessimiste, certains termes reviennent régulièrement :
ü Gasoline, Diesel : les filières
conventionnelles servant de repère ;
ü Référence à la partie I sur les moyens
de production :
o Résidual Wood, wood plantation :
à partir du bois
o NG : à partir du gaz naturel
o Nuclear : à partir du nucléaire
ü Référence à la Partie II : la
différence CGH2/ LH2.
Ceci permet de comprendre les
dénominations du type CGH2 NG.
Il s’agit d’une étude rendue en septembre
2003 par L-B-Systemtechnik GmbH, un cabinet allemand pour les énergies
renouvelables et les systèmes de transport. Cette étude est particulièrement
intéressante car elle détaille les étapes de l’ACV pour plusieurs critères.
Présentons ses résultats pour les deux critères qui retiennent notre attention
dans le cadre du changement climatique : la perte d’énergie et l’émission
de gaz à effet de serre. Auparavant, elle approndit les performances des
véhicules, ce qui se révèlera primordial par la suite où on verra que c’est la
principale source de rendements améliorés par rapport à la filière
conventionnelle.
Les caractéristiques matérielles des
véhicules sont essentielles en tant que bout de la « chaîne ». Le
tableau ci-dessous évalue l’efficacité des véhicules en fonction de leur
modèle. Pour les véhicules à hydrogène, on a considéré la Pile à Combustible
comme transformateur en énergie électrique. Il s’agit d’une synthèse de deux
études : General Motors (2002) calcule l’efficacité des véhicules (en
commençant par celle des moteurs), et le MIT (2003) calcule le gain en termes
d’émissions de CO2 (unité :
g/km).
|
Rendement (GM) |
Consommation Fuel
équivalent (MIT) |
CO2 (MIT) |
Prévision 2010
Gasoline (BASE) |
0% |
0% |
128 |
CH2 |
+53% |
-61% |
0 |
CH2 hybride |
+57% |
-66% |
0 |
LH2 |
+54% |
Cf. CH2 |
0 |
LH2 hybride |
+58% |
Cf. CH2 hybride |
0 |
Une fois ce tableau établi, on peut mettre
en évidence les progrès possibles en cas de véhicules à hydrogène en matière de
perte d’énergie (Energy use), et d’émissions de gaz à effet de serre (GHG
Emissions) pour les véhicules hybrides et non hybrides.
Etudions les pertes d’énergie des filières
Hydrogène. Cette problématique est bien cohérente avec notre sujet puisqu’une
filière économe diminue par effet de volume ses éventuelles externalités
négatives. Ainsi un carburant pourrait être plus polluant mais aussi plus
« dense » d’énergie et se retrouver par là-même plus intéressant. Le
graphe suivant est représentatif de ce qu’on peut trouver dans les ACV. Les
différentes filières sont présentées en abscisse et leurs pertes en ordonnée.
On se rend compte que dans la première
partie de la chaîne, WTT, les filières Hydrogène sont globalement perdantes par
rapport aux classiques puisqu’elles perdent plus d’énergie. C’est là
qu’interviennent les caractéristiques des véhicules, autrement dit la deuxième
partie de la chaîne qui est nettement en faveur de l’Hydrogène. Ainsi, au total
(WTW), les filières à H2 ont
un meilleur rendement énergétique que le couple Gasoline, Diesel. Les graphes
suivants corroborent cette affirmation en distiguant les véhicules hybrides et
non-hybrides.
Une deuxième composante de l’effet
environnemental est la production de gaz à effet de serre : Green House
Gaz Emissions. Il s’agit d’un sujet actuellement très sensible, qui se trouve
au coeur de notre Atelier Changement Climatique. De la même façon que pour
l’Energy use, on distingue la chaîne en deux étapes. La première, WTT, présente
les résultats suivants :
On se rend compte une nouvelle fois que
certaines filières Hydrogène sont bien plus polluantes que les conventionnelles,
dans la phase de production. Il s’agit plus précisément de celles issues du Gaz
Naturel, ce qui est logique avec ce que nous avons évoqué en partie 1 : le
dégagement important de CO2 lors
du vaporeformage. Néanmoins, lorsqu’on intègre toute la filière WTW, l’absence
totale de dégagement de CO2 dans
les moteurs à hydrogène (cf. Partie 3) compense cet effet et nous avons les
graphes suivants :
L’Analyse du Cycle de Vie prend ici tout
son sens puisque ces graphes n’ont pas du tout la même allure si on ne prend
pas la chaîne en entier (Well to wheel) mais seulement son début c’est-à-dire
la production d’hydrogène (Well to tank). C’est dans le schéma global que la
filière Hydrogène prend tout son intérêt, étant donné que les gains
d’efficacité du véhicule sont très importants comparativement au moteur à
explosion classique. Néanmoins nous remarquons que toutes les filières ne sont
pas forcément avantageuses et qu’il ne faut pas parler de « la filière
Hydrogène » mais bien « des filières Hydrogène ».
La mise en évidence de filières plus
performantes que d’autres nous amène à prendre un peu de recul. En effet en
revoyant les graphes on se rend compte que les filières Hydrogène les plus
performantes sont celles à partir d’énergies renouvelables : CGH2 Wood plantation, CGH2 Wind offshore, LH2 Wind offshore. On voit bien que ce
n’est totalement pas dissocié du fait que L-B-Systemtechnik GmbH effectue des
activités de conseil dans les énergies renouvelables. La volatilité des données
et de leur interprétation nous conduit à considérer d’autres ACV, en
particulier chez des institutions moins optimistes sur l’Hydrogène. Cette
quatrième partie présente donc les forces et études en présence, et ne saurait
avoir la prétention de dire laquelle est la plus pertinente.
Une première critique, tout à fait
justifiée, que l’on peut faire à l’étude suivante est de ne pas prendre en
compte l’aspect économique. Une énergie non polluante n’a que peu d’intérêt si
elle n’est pas commercialement acceptable par le plus grand nombre. Cette
remarque prend tout son sens dans le cas de l’automobile où la masse des
consommateurs est plus sensible au prix du carburant qu’à son effet néfaste sur
l’environnement.
Les enjeux économiques sont les véritables
défis de la filière « automobile à hydrogène ». Les principaux
détracteurs de cette alternative mettent en évidence des coûts trop élevés,
même dans les hypothèses optimistes. Nous prendrons, dans la problématique du
coût la voix de l’IFP qu émet des remarques pertinentes. Reprenons
quelques-unes des études de coûts.
De même que pour l’Analyse du Cycle de Vie
pour l’environnement, il est intéressant d’établir dans un premier temps un
coût du Puits au Réservoir des différentes filières.
On voit que la fourchette des prix
intégrés se situe entre 20 et 50 Euro/GJ. A titre de comparaison, les filières
traditionnelles du pétrole coûtent environ 8 Euro/GJ. Les améliorations
possibles, en plus d’innovations technologiques, se trouvent dans une meilleure
gestion de la distribution : on envisage à ce titre d’utiliser la
structure déjà existante des stations service pour y mettre des petites unités
de production d’hydrogène. Néanmoins, le coût du puits au réservoir n’est pas
le seul à prendre en compte. Dans notre souci d’intégrer tous les types de
coût, il faut étudier la consommation du véhicule.
Pour cela, on fait l’hypothèse avantageuse
pour l’hydrogène que le prix d’un véhicule équipé d’une Pile à Combustible est
identique à celui d’un engin classique. Le tableau suivant met en évidence le
coût aux 100 Km pour les différentes filières.
|
Consommation (MJ/100 km) |
Coût du carburant (Euro/GJ) |
Coût (Euro/100 km) |
MCI+essence |
224 |
8 |
1.8 |
MCI+gazole |
184 |
8 |
1.5 |
MCI Hybride+gazole |
141 |
8 |
1.1 |
PAC + H2 comprimé ex-gaz naturel |
84 |
25 |
2.1 |
PAC + H2 comprimé ex-charbon |
84 |
32 |
2.7 |
PAC + H2 comprimé ex-biomasse |
84 |
37 |
3.1 |
PAC + H2 comprimé ex-électricité France |
84 |
42 |
3.5 |
Source : IFP d’après «Well-to-Wheels
analysis of future automotive fuels and powertrains in the European context»,
EUCAR, JRC, CONCAWE, November 2003
On voit que le prix aux 100km reste
supérieur de 15 à 100% aux solutions contemporaines. Il reste en effet de
nombreux défis à l’industrie automobile à hydrogène, qui sont autant de surcoûs
à réduire, pour s’affirmer comme un concurrent de l’automobile traditionnelle.
La PAC n’est pas proposée à un coût
équivalent à celui des moteurs à combustion interne. Le coût des piles
fabriquées à quelques exemplaires est supérieur à 3000 €/kW, comparé aux 30 à 50 €/kW pour les moteurs à combustion interne
conventionnels, produits, il est vrai, en masse. Mais, même en émettant
l’hypothèse d’une production des piles à grande échelle (plusieurs centaines de
milliers d’exemplaires), l’avantage reste au moteur à combustion interne. En
effet, le coût de production des PAC resterait compris entre 100 et 200 €/kW, soit trois à quatre fois plus qu’un moteur conventionnel, et
ceci sans prendre en compte les moteurs électriques nécessaires à faire avancer
le véhicule.
Parmi les éléments qui constituent la PAC,
la membrane de la pile mais également le platine (Pt) catalyseur indispensable
pour faire fonctionner ce type de convertisseur d’énergie sont les éléments les
plus onéreux. Entre 50 et 100 g de Pt sont nécessaires pour faire fonctionner
une PAC membranaire à basse température dans de bonnes conditions de
durabilité, de rendement et de performance. Cette valeur est considérée par
beaucoup comme trop élevée. En effet, la simple généralisation de la PAC au
marché français (soit environ 2 millions de voitures par an) suffirait à
générer une demande de l’ordre de 100 à 200 tonnes/an de platine, soit à peu
près la consommation mondiale annuelle de ce métal précieux.
Le stockage de l’hydrogène à bord du
véhicule reste également coûteux. Aujourd’hui, dans les meilleurs cas, des
coûts de l’ordre de 1000 €/kg d’hydrogène stocké sont annoncés, certaines
sources prévoyant même des valeurs quatre fois plus élevées. Or, ce sont 4 à 5
kg d’hydrogène qui sont nécessaires pour assurer au véhicule une autonomie
suffisante (400 à 500 km), ce qui signifie qu’il faut aujourd’hui débourser, au
minimum, de l’ordre de 4000 à 5000 € pour le stockage à bord du véhicule. Ce
chiffre est à comparer aux 125 € que coûte un réservoir d’environ 40 litres
pour un véhicule classique.
La production à grande échelle
permettrait, certes, de réduire le coût du réservoir mais seulement dans la
fourchette de 200 à 500 €/kg d’hydrogène selon le DOE (Département
de l’énergie américain), qui indique que des progrès importants restent à faire
dans ce domaine. Ainsi, si techniquement le stockage de l’hydrogène à bord du
véhicule est maîtrisé, il reste encore de nombreux travaux de recherche à
réaliser, notamment pour en abaisser le coût. Le DOE a d’ailleurs fixé des
objectifs très ambitieux dans ce domaine, puisqu’en 2015 le coût du stockage de
l’hydrogène devra être de l’ordre de 66 €/kg, soit une réduction d’un facteur 5.
La remarque du coût nous fournit la
transition pour évoquer l’hypothèse pessimiste, elle aussi relayée par des
études de l’IFP. De la même façon que pour L-B-Systemtechnik GmbH, on comprend
qu’un tel organisme n’est pas totalement neutre à l’avenir de l’hydrogène.
Celui-ci est en effet un concurrent direct au carburant classique issu du
pétrole.
Plusieurs études ont été réalisées dans le
but d’établir de façon plus précise l’intérêt des filières hydrogène en matière
d’émission de gaz à effet de serre (GES) et de consommation d’énergie. Nous
tirons ce graphique d’une étude de Stéphane His, IFP, de décembre 2003. Y sont
positionnées les performances des différentes filières dans leur globalité, « du
puits à la roue » WTW, pour effectuer 100 km, tant en termes de pertes
d’énergie que d’équivalent CO2 émis.
Les pertes d’énergie sont en abscisse et les dégagements de CO2 en ordonnée.
Plusieurs résultats significatifs
ressortent de cette analyse, que nous citons de l’article.
ü Le véhicule PAC alimenté par de
l’hydrogène comprimé ex-éolien ou
ex-biomasse présente les
meilleurs résultats en termes de rejet de gaz à effet de serre. En termes de
consommation énergétique, ces solutions s’avèrent parmi les plus performantes
même si le gain reste faible, en particulier, par rapport aux véhicules
hybrides (véhicule associant un moteur à combustion interne et un moteur
électrique). Ces deux options présentent cependant le même inconvénient : le
volume potentiel de production d’hydrogène par ces voies reste limité.
ü Le véhicule PAC alimenté par de
l’hydrogène ex-électricité, via l’électrolyse, présente des bilans contrastés.
Si l’origine de cette électricité est le nucléaire, le résultat est excellent
en termes de rejet de gaz à effet de serre, mais beaucoup plus médiocre en
termes de consommation globale d’énergie. Si l’électricité est produite à
partir de la répartition moyenne actuelle européenne des différents modes de
production, alors la filière ne présente aucun avantage ni vis-à-vis des
émissions de GES, ni en termes de consommation d’énergie. Il faudrait donc une
modification profonde des systèmes de production d’électricité en Europe avec
un développement massif des énergies renouvelables (ENR) ou une large diffusion
des technologies de capture et du stockage géologique du CO2.
ü Les solutions PAC utilisant de
l’hydrogène ex-gaz naturel présentent un bon bilan, puisqu’elles permettent une
réduction de 30 % en consommation d’énergie et de près de 50 % en rejet de gaz
à effet de serre par rapport à la référence gazole. Ce gain est bien évidemment
moindre si on le compare à la solution hybride puisqu’il n’est plus que de 35 %
pour les rejets de gaz à effet de serre et de 15 % environ pour ce qui est de
la consommation d’énergie. Par ailleurs, on notera l’effet négatif de la
liquéfaction qui pénalise de près de 30 % cette option par rapport à la
solution « hydrogène comprimé », aussi bien en termes de consommation d’énergie
que d’émissions de gaz à effet de serre. Il faut également souligner que le
bilan « effet de serre » de ces options à base de gaz naturel pourrait être
amélioré, si elles sont envisagées avec capture et stockage géologique du CO2 généré.
ü Les solutions PAC avec reformeur
embarqué n’offrent que très peu d’avantages par rapport aux solutions à moteur
à combustion interne. Pour cette dernière conclusion, on gardera à l’esprit
qu’il s’agit d’un des modèles à hydrogène les plus réalistes pour le moment, et
que le commentateur de l’étude est affilié à un organisme promouvant la filière
pétrolière.
Nous évoquons ici les leviers que décrit
Pierre-René Bauquis en janvier 2004 dans les « cahiers de
l’économie ». Ce dernier souhaite affaiblir l’alternative
« Hydrogène+PAC » au profit d’un large recours aux hydrocarbures de
synthèse, accompagné d’une forte pénétration de l’électricité par le biais de
véhicules hybrides rechargeables. Il fait l’hypothèse principale que les
hydrocarbures quadrupleront leur prix à moyen-long terme. En guise de
conclusion de cette partie, citons les points essentiels de ses récentes
remarques.
ü La production est actuellement
réalisée à 98% à partir d’hydrocarbures et de charbon. Bauquis traite ces
méthodes avant d’étudier d’éventuelles alternatives :
o Les méthodes de production de
l’hydrogène à partir d’hydrocarbures ne sont pas satisfaisantes. Elles coûtent
deux fois plus cher que les hydrocarbures utilisés s’ils sont
« chers » (reformage du gaz naturel) et cinq fois plus cher s’ils
sont « bon marché ». Par ailleurs cela ne règle pas durablement la
question de raréfication des hydrocarbures. De même le recours au charbon est
nécessairement limité car les coûts liés à l’émission de CO2, en
fait à sa ségrégation, sont élevés.
o Parmi les autres procédés, la plus
réaliste est l’électrolyse. Si on fait recours massivement aux voies
électrolyse, il faudrait disposer massivement d’électricité non
« émettrice » de CO2. C’est donc le nucléaire qui jouerait
ce rôle pour assurer les transports de demain, sauf percée technologique
majeure. Il faudra alors développer des réacteurs du type HTR ou génération 4
qui combinent bon rendement énergétique et utilisation efficace de combustibles
fissiles.
ü Le stockage : Bauquis soutient la
thèse que la compacité énergétique de l’hydrogène est très bonne par masse,
mais très médiocre par volume. Ce dernier élément en fait un très mauvais
vecteur énergétique en matière de transports terrestres. Il avance les chiffres
suivants :
o Le transport de l’hydrogène par
canalisation coûtera deux fois plus cher que celui du gaz naturel, qui est cinq
fois plus cher que celui des hydrocarbures liquides. Il s’agit selon lui de
propriétés thermodynamiques intrinsèques, sans plus de précisions, qui ne
peuvent être dès lors améliorées.
o La mise à bord et le stockage dans un
véhicule coûtent cent fois plus cher que pour les carburants classiques. Dans
tous les types de stockage (très haute pression, chimiquement combiné ou
adsorbé) sauf l’hydrogène liquéfié cryogénique, la difficulté est liée à la
faible masse d’H2 par
rapport à celle du contenant nécessaire. Ceci annule d’ailleurs l’effet de sa
bonne capacité énergétique massique. En ce qui concerne l’hydrogène liquide
cryogénique, les limitations sont plus posées en terme de volume du réservoir,
de consommation d’énergie pour la liquéfaction de l’ H2 et de « boil off »
c’est-à-dire la nécessaire évaporation du liquide cryogénique. Ceci n’est pas
tolérable pour des véhicules particuliers, pouvant être garés un certain temps.
ü Au total, l’Hydrogène lui apparaît un
très médiocre vecteur énergétique en terme de coûts à trois stades
essentiels : production, logistique tant massive que capillaire, et
stockage à bord des véhicules. L’efficacité énergétique de son utilisation dans
des piles à combustibles ne saurait compenser entièrement ces handicaps.
L’existence de situations exceptionnelles comme l’Islande bénéficiant de
circonstances locales, ne sont pas en mesure -à elles seules- d’infirmer ses
conclusions.
Dans les années à venir, les besoins en
énergie vont aller croissants. Bien que les progrès techniques permettront
certainement des économies, la demande en énergie continuera à augmenter. Or,
les énergies non renouvelables ne sont pas disponibles en quantité illimité, le
développement d’autres sources d’énergie apparaît donc inévitable.
Ces sources d’énergies ne seront pas nécessairement
exclusives ; il est probable qu’elles soient diversifiées et se
complètent. Et, au moins dans un premier temps, lors de leur émergence, ces
sources cohabiteront avec les sources non renouvelables : charbon,
pétrole…
Parmi ces sources, l’hydrogène semble envisageable[18] dans le futur, compte tenu de l’état
actuel de la technique. L’analyse cycle de vie montre en outre que l’hydrogène
permettrait, selon l’application et la production choisies, de réduire les
émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’utilisation d’énergies non
renouvelables. Pourtant, des critiques[19],
comme celles évoquées dans la partie précédente, mettent en lumière les verrous
limitant le développement de l’hydrogène, voire le remettant totalement en
question. Le diagnostic doit donc être nuancé. A la fois les résultats de la
LCA et les critiques portant sur l’hydrogène ne doivent pas être considérés
comme absolus, mais plutôt replacés dans un horizon temporel, et convenablement
circonscrits au niveau de la chaîne énergétique qu’ils concernent. Autrement
dit, avantages et critiques sont loin d’être absolus, ils sont avant tout
relatifs, et c’est ce dernier caractère qui fait l’objet de cette partie. C’est
en évaluant la portée des critiques, et au vu les perspectives de recherche,
qu’il est possible d’envisager une dynamique[20] de l’émergence de l’hydrogène.
Au niveau de l’alimentation mobile miniature, subsiste un verrou
économique relativement facile à faire sauter, vu les progrès incrémentaux et
attendus qu’il suppose. Les micropiles, petits réservoirs embarqués existant
déjà, seront très vraisemblablement diffusées plus largement comme alternative
aux classiques piles lithium. Malgré leur coût encore élevé, ces micropiles
sont compétitives par rapport à ces piles lithium ou à certaines batteries
rechargeables de téléphones portables ou de microordinateurs, aujourd’hui
encore très onéreuses.
En revanche, l’alimentation des transports
comporte encore des verrous sérieux. Ils sont de deux ordres, principalement.
D’une part, il existe un verrou politique. Le lobbies des pétroliers et des
constructeurs automobiles n’ont en effet que très peu intérêt au développement
de l’hydrogène, les premiers parce qu’ils verraient une partie de la demande
énergétique se détourner, les seconds parce que les frais de R&D requis
seraient énormes. Aussi, la pression qu’ils exercent empêche un développement
important de l’hydrogène dans les transports à court terme. D’autre part, il
existe un verrou technique majeur, qui demanderait, pour être levé, une
innovation colossale, et très improbable à court terme. Il s’agit du stockage de
l’hydrogène, aujourd’hui soit trop cher (LH2), soit trop volumineux (CGH2),
soit trop massif (réservoir utilisant l’adsorption) pour les transports. Aussi,
dans le champ des transports, seule une multiplication des expérimentations
semble aujourd’hui probable de la période actuelle jusqu’à 2010. On peut citer
le projet actuel « Cute » d’équipement de villes européennes en bus à
H2.
Cette évolution à court terme est conditionnée au soutien (public)
suffisant de la recherche sur les technologies critiques, notamment le
stockage et la sécurité, le rendement des piles, ainsi que leurs coûts et leur
longévité.
A moyen terme, il est raisonnable de
penser, au vu des mesures et des prévisions actuelles de réchauffement climatique,
que la diminution de l’émission des gaz à effet de serre deviendra une
préoccupation de premier ordre, à audience politique large. Cette hypothèse
pourrait, si elle est vérifiée, ce qui n’est pas invraisemblable, lever des
verrous, qui à court terme semblent insurmontables, tant d’un point de vue de
la production énergétique, que de son utilisation.
Du point de vue de l’utilisation, deux verrous pourraient sauter.
Il s’agit du verrou politique ; la position des lobbies des pétroliers et
des constructeurs automobiles est de moins en moins recevable sur la scène
publique. Même les solutions de rechange proposées, comme l’hydrogénation de
charbon ou de pétrole (permettant de polluer un peu moins) ne sont plus perçues
comme suffisantes. Le verrou social pourrait être levé également. Ce verrou est
basé sur la peur du risque que constitue, dans l’esprit de beaucoup, une
énergie telle que l’H2 : risque d’explosion des réservoirs, sensible dans
le transport notamment. Ce verrou pourrait être levé, il ne demande pas
d’innovation technique majeure, mais le risque d’explosion devient en effet
psychologiquement moins important que celui lié au réchauffement climatique.
Autrement dit, une peur en surpasserait une autre, ou en tout cas deviendrait
moins acceptable socialement qu’une autre. En revanche, un verrou technique
persiste. Le stockage de l’H2 demande une innovation majeure et encore
incertaine, sauf dans le domaine du transport aérien (où les contraintes de
poids existent, mais moins les contraintes de volume).
Du point de vue de la production, l’augmentation de la demande
demanderait un accroissement de l’offre. Parmi les différentes technologies
envisageables, seules certaines semblent susceptibles d’être développées :
la production à partir d’électricité, notamment nucléaire, et à partir
d’énergies non renouvelables utilisées dans des unités centralisées permettant
la séquestration du CO2. En effet, ces deux modes de production permettraient
de répondre aux préoccupations de réduction des gaz à effet de serre. Les
autres méthodes semblent bloquées par des verrous. Le reformage du gaz naturel
est bloqué par un verrou économique ; il serait en effet trois fois plus
cher « à la pompe » que les énergies classiques. Productions éolienne
et géothermique seraient bloquées par des verrous économique (transport
onshore) et technique (stockage). Enfin, un verrou politique freinerait la
production d’H2 à partir de biomasse : les contraintes d’utilisation des
sols dans les pays en ayant le plus besoins (Chine et Inde, par exemple, du
fait de leur forte démographie) seraient en effet sensibles. La recherche
serait orientée vers d’autres sources d’énergie non carbonées, comme les
sources d’énergie solaire, thermale ou nucléaire.
Les contraintes liées aux verrous technologiques deviennent plus
difficiles à évaluer. Mais, un verrou, économique celui-là, devient
particulièrement sensible : il s’agit du renouvellement du parc de
centrales nucléaires. Ce renouvellement pose un sérieux problème, puisqu’une
augmentation du prix de l’électricité est à prévoir, alors que l’électricité
nucléaire avait été identifiée à moyen terme comme une des principales sources
de production d’H2.
En tout cas, les besoins en
infrastructures de distribution devraient aller croissant. L’économie sera
vraisemblablement à énergie multi sources.
Le champ de l’hydrogène est
arborescent : il existe de nombreuses technologies de production et de
nombreuses applications possibles. Une présentation exhaustive, esquissée dans
les trois premières partie de cette étude, reste difficile.
L’hydrogène a sa place dans les systèmes
énergétiques. En effet, il présente des avantages indéniables, en termes de
rendements comme en termes d’émissions de gaz à effet de serre, avantages qui
pourraient participer à sa généralisation dans un contexte de souci croissant
concernant le réchauffement climatique.
Néanmoins, cette place dans les systèmes
énergétiques n’est pas à surestimer. D’une part, l’analyse cycle de vie atteste
de la très grande dépendance des rendements et des émissions de gaz à effet de
serre vis-à-vis de la technologie utilisée pour la production, la distribution
et l’application finale. D’autre part, il ne faut pas perdre de vue que de tels
avantages ou inconvénients sont relatifs à une période donnée, c’est-à-dire
datés. Il est vraisemblable que l’hydrogène sera plutôt un des vecteurs
énergétiques disponibles, tant dans les domaines des applications miniatures
mobiles, que dans celui des transports. Dans ce dernier champ, la dynamique
d’émergence sera certainement plus lente ; et elle ne sera très
probablement pas exclusive, c’est-à-dire que l’hydrogène cohabitera avec
d’autres vecteurs énergétiques.
L’évaluation de la filière hydrogène à
laquelle nous avons procédé à partir de notre quatrième partie est relativement
concentrée sur les problématiques de transport. Une telle démarche pourrait
être répétée pour d’autres applications, comme la fourniture d’énergie
domestique et le chauffage particulier. Cette étude serait d’ampleur bien plus
importante, mais elle permettrait de décrire un panorama plus large.
Stéphane His, IFP, L’Hydrogène,
vecteur énergétique du futur ?, Décembre 2003
http://www.ifp.fr/IFP/fr/fichiers/cinfo/IFP-Panorama04_11-HydrogeneVF.pdf
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http://www.iiasa.ac.at/collections/IIASA_Research/Admin/PUB/Documents/IR-03-039.pdf
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http://www.hyweb.de/Knowledge/w-i-energiew-eng4.html
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Les cahiers de l’économie, Janvier 2004
www.eere.energy.gov : site du département américain de
l’énergie
www.hyweb.de : site d’information sur l’hydrogène
et les piles à combustible
www.hynet.info : site thématique européen sur
l’hydrogène
www.lbst.de : site de la fondation allemande
Ludwig-Bölkow sur les énergies propres
www.enaa.or.jp/WE-NET/index.html : site japonais sur l’hydrogène
La pile à combustible
L'hydrogène et l'oxygène brûlent facilement
ensemble, produisant de l'eau et une très grande quantité d'énergie thermique.
Dans une centrale électrique, cette énergie thermique peut être utilisée pour
fabriquer de l'électricité : les deux gaz entrent en combustion dans un
brûleur, la chaleur ainsi dégagée fait bouillir de l'eau, la vapeur d'eau fait
tourner une turbine, la turbine fait tourner une génératrice et la génératrice
produit de l'électricité. Cela fait un grand nombre d'intermédiaires entre les
deux gaz et l'électricité : le brûleur, l'eau, la turbine et la
génératrice. Il existe un moyen chimique pour produire directement de
l'électricité à partir d'hydrogène et d'oxygène, sans intermédiaires : la
pile à combustible.
L'hydrogène
Imaginez un bac rempli d'eau. De l'hydroxyde de
potassium, KOH, est dissout dans l'eau.
Comme tout sel dissout dans de l'eau, le KOH est
ionisé en K+ et OH-.
Dans le fond du bac, on place une pomme de douche,
par laquelle on envoie de petites bulles d'hydrogène, H2.
Du fait de la présence d'un catalyseur,
l'hydrogène et les ions OH- ont tendance à réagir ensemble, pour former des
molécules d'eau, H2O :
H2 + 2 OH-
2 H2O + 2 e-
(Tout comme l'hydrogène peut brûler avec
l'oxygène, O2, il peut "se contenter" de brûler avec des
OH-.)
Le problème, c'est que dès qu'un atome d'hydrogène
se lie à un OH-, l'électron en trop du OH- se
retrouve isolé. Alors, de force, cet électron se réintroduit dans une molécule
d'H2O, reprend son orbite, casse la molécule, et chasse un H :
2 H2O + 2 e-
H2 + 2 OH-
Résultat : On revient au point de départ.
Tout se passe comme si les H2 ne
réagissaient pas avec les OH-.
Solution : on va plonger un fil électrique
dans le liquide. Ainsi, il pourra recevoir les électrons qui
"débordent" de la réaction. Les électrons vont s'insérer de force
dans le fil électrique.
Il faut que les électrons entrés dans le fil,
puissent le quitter par un autre endroit. Sinon le fil atteindra une charge
électrique trop négative par rapport à l'eau (-1.8 Volts (table redox)).
Alors, les électrons, repoussés par le fil, iront de nouveau casser des
molécules d'eau. (Voir le chapitre "Solution".)
Deuxième problème : la réaction consomme des
OH-.
Bien avant que tous les OH- ne soient
consommés, la réaction va s'arrêter. Car les électrons rejetés lors de la
consommation des OH- partent par le fil, et l'eau devient rapidement
électriquement positive. Les électrons suivants ne peuvent plus monter dans le
fil : ils seront attirés par l'eau. Il faut d'ajouter des OH- en
permanence, par un procédé décrit au chapitre "Solution".
L'oxygène
Soit une deuxième cuve remplie d'eau, dans
laquelle on dissout également du KOH.
On place une pomme de douche dans son fond, d'où
sortent de petites bulles d'oxygène, O2.
Du fait de la présence d'un catalyseur, et de la
forte basicité du milieu, les molécules d'O2 et les
molécules d'eau, H2O, vont avoir tendance à réagir ensemble pour
former des OH-. L'oxygène "brûlant" ainsi de l'eau :
O2 + 2 H2O
+ 4 e-
4 OH-
Le problème, c'est qu'il manque les électrons
nécessaires pour former les OH-.
Solution : on plonge dans le bac un fil
électrique capable d'amener des électrons.
Tant que le fil peut fournir des électrons, la
réaction continue. Si le fil venait à atteindre un potentiel positif de
0,43 Volts par rapport à l'eau (table rédox), la réaction n'arrivera plus
à pomper des électrons sur le fil, et elle s'arrêtera.
Deuxième problème : En pompant des électrons,
pour fabriquer des OH-, la solution devient rapidement
électriquement négative. Cela tend à chasser les électrons du fil, et donc à
stopper la réaction. Il faudrait, pour qu'elle continue, laisser partir les OH- fabriqués.
Solution
a. On place les deux cuves l'une
contre l'autre et on met leurs liquides en contact à travers une cloison
poreuse. (Plus simplement, on peut utiliser une seule grande cuve, et mettre
une distance suffisante entre les deux pommes de douche.) Grâce à ce contact
entre les deux liquides, les ions OH- en trop
dans la deuxième cuve vont pouvoir entrer dans la première cuve, où justement
il en manque.
Accessoirement, la deuxième cuve pourra puiser le
peu d'eau qu'elle consomme dans la première, qui elle en produit beaucoup.
b. On relie les fils électriques des
deux cuves entre eux, afin que les électrons introduits de force dans le fil de
la première cuve puissent alimenter le fil de la deuxième cuve, où justement on
en "aspire".
Vu la force avec laquelle les électrons sont injectés
et pompés dans les fils, si on place une lampe sur le chemin des électrons,
elle va s'allumer.
Comme le fil de la première cuve injecte des
électrons avec une force électromotrice de 0,8 Volts, et que celui de la
deuxième cuve pompe ces électrons avec une force de 0,43 Volts, la
différence de potentiel aux bornes de la lampe sera de 1,23 Volts.
Si la deuxième cuve consomme exactement le même
nombre d'électrons que le nombre produits par la première, alors la première
consommera exactement tous les OH- produits
par la deuxième.
c. On laisse "bouillir à petit
feu" les deux cuves, afin que l'excédent d'eau produit dans la première,
parte par évaporation. (La température de fonctionnement étant de 250 °C,
on maintient donc une surpression adéquate, pour que juste la quantité d'eau
nécessaire s'évapore.)
On a ainsi un système où l'on injecte de l'H2 et de l'O2,
et d'où on retire de la vapeur d'eau et de l'énergie électrique.
Si on coupe la liaison électrique entre les deux
cuves, les réactions s'arrêtent dans les deux cuves.
Si on coupe le lien liquide entre les deux cuves,
les réactions s'arrêtent également.
Remarques
Les réactions chimiques évoquées engendrent peu de
chaleur. Toute l'énergie part dans la force donnée aux électrons pour s'insérer
dans le fil électrique, puis le quitter. Donc, c'est la lampe qui récolte
presque toute l'énergie de la réaction :
La fabrication d'une mole d'H2O entraînera
la circulation de 2 . 6,02 . 1023 électrons,
soit 192640 Coulombs. Sous une différence de potentiel de 1,23 Volts,
cela fait une énergie de 237 kj. L'énergie de formation de l'H2O
étant de 242 kj, nous voyons que ce système a un rendement théorique de
près de 100%.
(En cas de court-circuit, les variations de
quantité de mouvement des électrons se feront dans les cuves au lieu de se
faire dans la lampe. Alors toute l'énergie engendrée servira à faire chauffer
fortement les deux cuves.)
Autour des cuves, on placera toute une machinerie
qui injecte les gaz puis récolte les gaz inutilisés et la vapeur qui sort des
cuves. Un filtre au paladium, par exemple, peut laisser passer l'hydrogène mais
pas l'oxygène ou la vapeur d'eau. Les gaz inutilisés peuvent être réinjectés
dans les cuves. La machinerie contrôle le niveau d'eau et les températures,
afin que l'excédent d'eau fabriqué dans la première cuve soit évaporé. Avec les
pertes inévitables, et l'énergie nécessaire pour alimenter la machinerie, une
pile à combustible fournit de l'énergie électrique avec un rendement de
typiquement 60%.
En pratique, on ne plonge bien sûr pas de simples
fils électriques dans les cuves, mais des éponges de métaux bien choisis. Des
métaux qui sont justement les catalyseurs des réactions (nickel). (La forme
d'éponge permettant d'avoir une très grande surface en contact avec l'eau.)
Afin de pouvoir rapprocher les cuves sans que les
bulles d'oxygène et d'hydrogène ne puissent se rencontrer on placera une paroi
de séparation poreuse entre les deux. L'eau et les ions OH- peuvent
traverser la paroi, mais pas les bulles de gaz. (Si une molécule d'hydrogène
entre dans la zone de l'oxygène, elle entrera en combustion simple avec
l'oxygène, avec production de chaleur et pas d'électricité. De même,
réciproquement, si une molécule d'oxygène entre dans la zone de l'hydrogène.)
Le KOH, les catalyseurs, et la température de
250 °C ne sont pas fondamentalement nécessaires; ils ne sont là que pour
permettre, accélérer et véhiculer la réaction. (Par exemple : l'eau seule
pourrait fournir les ions hydroxydes OH- nécessaires.)
Les éléments strictement indispensables sont l'hydrogène, l'oxygène, l'eau, et
les fils électriques. L'hydroxyde de potassium KOH est une base forte.
Certaines piles utilisent au contraire un acide fort, par exemple de l'acide
chlorydrique HCl.
Pour pouvoir se passer de catalyseur, ou consommer
des produits insolubles, Il faut placer les cuves à des températures de 600 à
1100 °C. Les produits sont alors facilement ionisés, et réagissent
toujours entre eux (du moment qu'il y ait un fil électrique où injecter ou
pomper un électron). Certain sandwichs de céramiques permettent de se passer
d'eau et de KOH.
Il existe des piles à combustible conçues de
façons différentes de celle évoquée dans ce texte. Par exemple les piles PEMFC.
De nombreuses techniques très différentes existent. Elles permettent d'utiliser
des carburants plus complexes que l'hydrogène, comme le méthane, le méthanol,
l'alcool, le sucre... de se passer de milieu liquide, de fonctionner à basse
température ou de réduire les coûts et le nombre de pièces... (Il y a un
problème avec les piles qui utilisent des carburants complexes comme de l'essence
ou du méthanol : elles finissent encrassées et s'arrêtent. Seuls les piles
qui fonctionnent avec des carburants très simples comme l'hydrogène restent
propres.)
Il est possible de faire fonctionner une pile à
combustible hydrogène-oxygène à température ambiante, en utilisant une
électrode de platine côté oxygène et une électrode de Nickel avec un dépôt
électrolytique de noir de platine côté Hydrogène. Une petite pile de cette
sorte peut être fabriquée pour un travail scolaire. Je tiens à préciser que je
n'ai jamais essayé moi-même ce dispositif et que je n'ai jamais eu de
compte-rendu de groupes scolaires ayant réussi à le faire fonctionner. Il est
impératif que sa réalisation soit supervisée par une personne compétente. L'hydroxyde
de potassium ou de sodium sont des produits dangereux, corrosifs, surtout si la
concentration et la température sont élevées. Une "douche" doit être
présente pour pouvoir laver instantanément et à grandes eaux d'éventuelles
projections. C'est une question de secondes. Il faut éviter de mélanger
l'hydrogène et l'oxygène, il y a risque d'explosion. Les quantités de gaz dans
le système ne doivent pas dépasser quelques cm3. Il ne faut utiliser
que des récipients et éprouvettes largement ouverts, pour que toute surpression
puisse s'écouler instantanément en produisant le minimum possible de
mouvements. Il ne faut pas faire buller en continu de l'hydrogène et de
l'oxygène, qui pourraient s'accumuler dans la pièce. Mieux vaut en accumuler
juste quelques cm3 dans deux éprouvettes retournées, où les électrodes
affleurent. Si l'on fait tout de même buller de l'hydrogène en continu (cela
augmente la puissance électrique de la pile), il faut veiller à ce que la pièce
soit très bien ventilée. En particulier il faut éviter que de l'hydrogène
puisse s'accumuler près du plafond. Il faut utiliser une faible concentration
d'hydroxyde de potassium ou de sodium et arrêter tout de suite l'expérience si
le milieu chauffe de plus de quelques degrés. Enfin, ce n'est pas parce qu'une
tension électrique apparaît entre les deux électrodes que la pile fonctionne.
Tous les systèmes électrolytiques produisent des tensions électriques
"parasites". Il faut vérifier que les gaz sont bien consommés quand
on laisse passer le courant, que la tension à vide est bien celle qui
correspond au couple hydrogène-oxygène et qu'un courant peut-être faible mais
réel et constant passe pendant longtemps.
On trouve en vente en ligne sur Internet de
petites piles à combustible à assembler soi-même. Les deux modèles dont j'ai vu
des photos sont couplés à une maquette de voiture électrique. Je n'ai pas pu
essayer ces piles moi-même mais j'ai une crainte que ce soit une arnaque.
L'oxygène et l'hydrogène sont produits dans la pile par électrolyse. Ensuite la
pile fournit du courant, ce qui permet de faire avancer la voiture. Je crains
que le courant ne provient pas de la consommation de l'hydrogène et de
l'oxygène mais simplement de la réaction de dépôts sur les électrodes. (Il
existerait des kits sérieux en vente, qui contiennent les électrodes spéciales
nécessaires et une membrane poreuse adéquate. Ces piles pourraient réellement
fonctionner à partir d'hydrogène et d'oxygène qu'on leur injecte. Mais je n'ai
pas de référence.)
La pile glycérine-permanganate
L'auteur a réalisé une pile consommant de la
glycérine et du permanganate de potassium. Ce dispositif-là doit pouvoir être
réussi dans le cadre d'un travail scolaire. Ces composés réagissent ensemble à
température ambiante, sans catalyseur. La glycérine remplace l'hydrogène. Elle
est un carburant, très semblable au sucre. Le permanganate est un oxydant,
capable de libérer facilement de l'oxygène. C'est un bon comburant. La
fabrication d'une pile permanganate-glycérine est très facile. Il faut
dissoudre un peu de permanganate de potassium dans un grand verre d'eau (pas
plus de dix grammes par litre d'eau), y plonger le bout dénudé d'un fil
électrique, plier une feuille en papier (papier filtre si possible, c'est plus
adapté) pour fabriquer une éprouvette poreuse, verser un mélange d'eau et de
glycérine (pas plus de dix grammes par litre d'eau) dans
cette éprouvette, y placer le bout dénudé d'un deuxième fil électrique, et
plonger l'éprouvette dans le verre de permanganate dissout. Une tension
électrique apparaîtra entre les deux fils. (J'ai utilisé deux plaques de
carbone comme électrodes. Elles offraient une grande surface et sont
chimiquement neutres.)
Attention : le mélange de permanganate de
potassium et de glycérine purs prend feu spontanément en quelques secondes. Un
mélange de permanganate et de glycérine dilués dans peu d'eau peut entrer en
ébullition soudaine et faire des projections brûlantes et corrosives dont les
dégâts sont instantanés et irréparables. Il
faut impérativement diluer une faible quantité de chacun des deux produits dans
une grande quantité d'eau. De sorte que si les deux se mélangent par accident la
réaction ne produira une élévation de température que de quelques degrés, sans
aucun danger d'ébullition ou d'explosion. En toutes circonstances, appliquez
les mesure de protection et de précaution d'usage en chimie. Travaillez sous la
surveillance d'une personne compétente. La glycérine n'est pas toxique. A
faibles doses le permanganate de potassium n'est pas toxique non plus mais il
tâche irrémédiablement les vêtements. Ne vous dites jamais que vous êtes sûr
que les deux produits ne se mélangerons pas et que vous pouvez donc utiliser des
concentrations élevées. Ce serait criminel. Un très grand nombre d'erreurs
anodines ou de petits imprévus peuvent aboutir au mélange des produits. Ce
n'est que pour des dispositifs industriels ou militaires, conçus par des
professionnels et munis de nombreux systèmes de sécurité et de protections, que
l'on peut se permettre d'utiliser des concentrations et des quantités élevées.
Malgré ces précautions et ce professionnalisme, il arrive des accidents. Un
exemple d'accident auquel on ne penserait pas : s'il y a un court-circuit
entre les électrodes la température des produits peut monter jusqu'à
l'ébullition. Pourtant les deux produits ne se mélangent pas... Si les produits
sont très dilués, la température montera mais pas jusqu'à l'ébullition.
Si ce dispositif est réalisé, fonctionne et est
montré en public, une manip' intéressante (à
réaliser sous la surveillance d'une personne compétente) consiste
à montrer la combustion du permanganate de potassium et de la glycérine (tous
deux purs, sans eau, sinon il pourrait y avoir des projections). Pour cela il
faut disposer d'une surface assez large et résistante au feu. Au centre de la
surface on verse une cuillère à soupe de permanganate de potassium en poudre
(cela peut être une poudre grossière). Ensuite on verse un peu de glycérine et
on mélange rapidement les deux produits. Il faut verser peu de glycérine, juste
assez pour former une pâté dure, à laquelle on donne la forme d'un petit tas
compact. Après quelques secondes le petit tas fumera puis prendra feu. C'est
très joli, spectaculaire et sans danger si c'est fait correctement. (Un lecteur
me signale que pour lui la réaction ne démarre qu'en ajoutant quelques gouttes
d'acide. Une page sur le Web donne un protocole légèrement différent : cliquez
ici.) On peut alors expliquer à l'audience que c'est la même réaction qui a
lieu dans la pile, mais qu'au lieu de laisser la combustion se dérouler de
cette façon anarchique et produire de la chaleur, dans la pile on la force à
produire son énergie sous forme d'un courant électrique.
Notez que la réaction de combustion est complète
alors que la réaction dans la pile est sans doute partielle. La réaction dans
la pile est probablement celle-ci côté permanganate :
KMnO4
K+ + MnO4-
MnO4-
+ 2 H2O + 3 e-
MnO2 + 4 OH-
E° = 0,6 V
Et peut-être celles-ci côté glycérine, où de
l'acide glycérique ou de l'acide oxalique sont sans doute produits (référence)
:
CH2OH-CHOH-CH2OH
+ 4 OH- - 4 e-
CH2OH-CHOH-COOH + 3 H2O
CH2OH-CHOH-CH2OH
+ 11 OH- - 11 e-
COOH-COOH + COOH + 8 H2O
La tension électrique est de l'ordre de 0,5 Volts.
Cette pile ne donnera jamais un courant d'une intensité très élevée. On
pourrait être tenté d'augmenter ce courant en augmentant la taille du
dispositif ou les concentrations. Il ne faut pas faire cela, c'est trop
dangereux. Par contre les moyens suivants ne posent pas de problèmes :
Les données sur la pile permanganate-glycérine ont
été complétées par des renseignements fournis par Vincent Flavien du Lycée
Pasquet de Arles.
Mise en garde
La pile à combustible est de plus en plus souvent
sujet d'expériences en classe, de labos individuels... Si ces expériences sont
faites sous la surveillance d'un professeur de chimie il n'y a pas de problème.
Par contre faire ce type d'expériences à la maison n'est pas forcément une
bonne idée. Des produits combustibles et potentiellement explosifs sont
impliqués. Il faut se méfier des enfants. Un jour, chez des amis, j'ai ouvert
une simple pile électrique. Cela consistait essentiellement à réussir à
détacher la capsule scellée qui ferme la pile. Bien que cela ne me soit jamais
arrivé, j'ai expliqué à tout le monde qu'il y avait un risque que la pression à
l'intérieur de la pile éjecte la capsule avec force. J'ai expliqué que j'allais
diriger la pile constamment dans une certaine direction vers ma gauche. Il y
avait un enfant de 10 ans présent et j'ai praticulièrement insisté auprès de
lui pour qu'il ne se mette pas dans la direction d'une éjection possible de la
capsule. Pendant quelques minutes j'ai forcé sur la capsule avec des tournevis.
Une petit explosion s'est faite entendre et la capsule a été éjectée.
L'improbable s'était produit. Tout de suite il y a eu un cri de douleur.
L'enfant s'était mis sur la trajectoire de la capsule. Je n'avais pas fait
attention, j'étais concentré sur la pile et les tournevis. Je n'avais pas vu
qu'il s'était placé sur ma gauche, pile sur la trajectoire possible de la
capsule. Il n'avait pas été touché par la capsule mais par une petite quantité
d'électrolyte chaude et corrosive, éjectée en même temps que la capsule. Il
l'avait reçue dans l'oeil. J'ai eu beaucoup de chance, il a suffit de mettre
tout de suite le visage de l'enfant sous un robinet pour nettoyer tout
l'électrolyte. Il n'y a pas eu de séquelles. Je me suis fait injurier par
l'enfant. Il était furieux contre moi. Il n'y a pas de méchanceté chez cet
enfant, simplement c'est un enfant. Il ne comprend pas le sens du mot
"danger". Quand je lui ai expliqué qu'il y avait un danger s'il se
plaçait sur ma gauche, il a simplement compris que c'est sur ma gauche que les
choses intéressantes allaient se passer... Il avait donc "suivi mon
conseil".
Une solution qui Arrange
03 février 2009
L'Alternative Hydrogène : une solution qui Arrange
Consultez reportages et interventions
d'Alternative Hydrogène : Alternative Hydrogène TV
Flash spécial :
La conférence - débat du mercredi 29 avril
2009 : Allez sur
cette note Alternative Hydrogène TV
Vour retrouverez les interventions de :
- monsieur Jean Robieux, père mondial du
principe de fusion nucléaire par laser, membre de l'Académie des Sciences.
- monsieur Thierry Alleau, président
d'honneur de l'Association Français de l'Hydrogène (www.afh2.org) et membre du bureau de l'Association
Européenne de l'Hydrogène www.h2euro.org
- monsieur Pierre Beuzit, ancien
directeur de la Recherche de Renault, président d'Alphéa Hydrogène (www.alphea.com) et de www.ineva-cnrt.com/
Documents
complémentaires
·
Liens Internet Alternative Hydrogène
·
Revue de Presse Alternative Hydrogène
·
Vidéo voitures à pile à combustible
NOTE GENERALE Alternative Hydrogène
Cette note
existe sous la forme d'un fichier de lecture .pdf, Cliquez ici
Auteurs : Julien
IRONDELLE et Max STELLMACHER
« L'eau,
décomposée en ses éléments par l'électricité […] sera un jour employée comme
combustible […] L'Hydrogène et l'oxygène qui la constituent, utilisés isolément
où simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisables.
», Jules Vernes, l’Ile mystérieuse, 1874.
Premier
film Détails sur le record de la BMW H2R (302,4 Km/h, le 30
septembre 2004, Miramas, France)
Introduction
Concilier
développement durable et développement économique
Le
développement d’une nouvelle économie basée non plus sur les hydrocarbures,
mais sur l’Hydrogène sera un moyen de renouer avec la Croissance, la création
d’entreprises et d’emplois.
L’Alternative
Hydrogène est plus proche de la phase industrielle que de la recherche
appliquée, mais il faut lancer un défi politique, au niveau français et européen,
pour amorcer une synchronisation industrielle et économique.
Ce défi
pourrait être lancé en perspective de la future conférence de l'ONU sur le
climat en décembre 2009, a Copenhague.
Si le pari
est réussi, la France économisera 42 milliards d'euros en approvisionnement
énergétique. De plus, la France sera en tête du développement durable, avec
l’exportation de nombreux produits et services, qui financeront notre cohésion
sociale.
En
comparaison, la France est aujourd’hui parmi les leaders de l’industrie nucléaire,
ferroviaire, aérienne et spatiale, grâce aux choix politiques faits dans les
années 60 et 70.
L’Alternative
Hydrogène :
-
contribuera à la lutte contre le réchauffement climatique,
-
résorbera la pollution atmosphérique,
- assurera
l’indépendance énergétique,
- luttera
contre l’augmentation tarifaire de l’eau et des matières alimentaires,
- et
contribuera à l’atténuation des conflits financiers et armés dus à l’énergie.
Nous
allons tenter de démontrer dans ce document la nécessité et la faisabilité de
l’Alternative Hydrogène.
NB : Quand
nous évoquons l’Hydrogène avec un H majuscule, nous évoquons la molécule
d’hydrogène : le dihydrogène ou H2. Nous ne la confondons pas avec l’hydrogène,
avec un h minuscule, que nous désignons comme l’atome d’hydrogène.
La
fin programmée de l’économie liée aux hydrocarbures
Les
réserves limitées du pétrole, source d'énergie clé.
Par
rapport au charbon et au gaz, le pétrole est une source d'énergie clé,
notamment par son rôle dans le transport terrestre, maritime et aérien, dans la
production agricole, dans le BTP et autres secteurs faisant appel à des
machines outils fonctionnant avec le pétrole.
Même si les réserves réelles ne sont pas exactement connues, la fourchette
entre l’estimation haute et basse du déclin
de la production de pétrole est de plus de 20 ans. Le
dépassement du pic de Hubbert ( définition
Wikipedia) est définitivement prévu dans un avenir proche à
l’échelle de l’humanité , moins que le durée moyenne d’une vie. C'est-à-dire de
façon certaine notre mode de vie ne pourra pas être prolongé jusqu’à la durée
de vie de nos enfants, les petits enfants des baby-boomers.
Pour
rappel, les réserves mondiales prouvées de pétroles sont estimées à 40 ans de
consommation, celles du gaz entre 60 à 100 ans de consommation, et celles du
charbon à environ 200 ans de consommation.( cf site web de Jean-Marc Jancovici )
L’impact
sur la modification climatique.
De façon
de plus en plus certaine, nous savons que l’utilisation d’énergie fossile,
charbon, pétrole, gaz, est responsable de modifications potentiellement
majeures du climat.
Ces
modifications rapides peuvent avoir des résultats catastrophiques. Dans des
nations modernes et urbanisées, le déplacement rapide des terres fertiles sera
incompatible avec la capacité de migration des populations humaines,
Elles
peuvent provoquer l’extinction en masse des espèces qui vivent dans des espaces
naturels non contigus du fait l’extension des activités humaines. En effet si
ces espèces se trouvent dans des poches isolées, la faune et la flore ne
pourront pas toujours migrer pour suivre le déplacement des conditions
favorables à leur survie.
Il est
inutile de débattre pour savoir la quelle des ces deux menaces nous force à
réagir car elles sont toutes les deux graves, d’une probabilité quasi certaine
et imminente, moins que la durée d’une vie.
Autre
inconvénient de l’énergie fossile : la dépendance énergétique
« L’Union européenne, qui consomme environ 16 %
de l’énergie mondiale, est le premier importateur du monde.
De 1994 à
2004, le taux de dépendance énergétique de l’Union a considérablement augmenté,
puisqu’il est passé de 43 à 50,5 % (Eurostat 2007).
Les
hydrocarbures jouent un rôle primordial dans cette situation. Le pétrole et le
gaz naturel, qui ont fourni 61 % de la consommation énergétique en 2004,
doivent être en grande partie importés. Les seuls gisements européens
importants sont ceux de la mer du Nord qui fournit actuellement la moitié du
gaz et un quart du pétrole consommé en Europe. Mais les réserves sont limitées
et à l’horizon 2025 les hydrocarbures de la mer du Nord seront pratiquement
épuisés ; l’Europe devra alors importer la totalité du pétrole et du gaz
naturel de régions plus éloignées et géopolitiquement sensibles comme la Russie,
l’Asie centrale et le Moyen-Orient.
Comme par
ailleurs l’Europe importe de plus en plus de charbon, la dépendance énergétique
totale de l’Union Européenne pourrait atteindre 80 % en 2025. »
( cf article dans Sciences Humaines.com )
Le taux
d’indépendance énergétique de la France est d’environ 50 %.
Mais elle
beaucoup plus exposée sur son approvisionnement en hydrocarbures, que ses
collègues européens. La France importe 100 % de sa consommation de charbon, 99
% de sa consommation de pétrole et 98 % de sa consommation de gaz.
Chaque
année en France, la balance nette en approvisionnement énergétique est de 36
milliards d'euros pour le pétrole, de 9 milliards d'euros pour le gaz et de 1,5
milliards d'euros pour le charbon.
( cf site web Ministère de l'Industrie )
Une
alternative technologique existe : une économie basée sur l’Hydrogène
Devant la
crise potentielle que représente la fin de l’ère du pétrole, il est urgent de
développer des solutions alternatives.
Le pétrole
a deux fonctions : source primaire d’énergie et vecteur d’énergie.
Face à la
disparition du pétrole, il faut trouver non seulement une (des) sources
d’énergie alternatives, mais aussi des vecteurs d’énergie compatibles avec les
productions et l’utilisation des nouvelles sources d’énergie.
Les
sources d’énergie disponibles sont :
Sources d’énergie |
Forme |
Limitation |
Sources fossiles
|
|
Ressources limitées
Responsables des GES |
Renouvelables issu du soleil
|
· Solaire
· Eolien |
Production intermittente
Production totale limitée |
· Force des vagues |
Technologie non maîtrisée (stade maquette) |
|
· Hydraulique
· Biomasse |
Production totale limité (surface cultivable ou rivières aménageables) |
|
Autres renouvelables |
|
Production totale limitée à des sites naturels favorables, parfois technologie non maîtrisée (maquette), sauf géothermie profonde et haute énergie. |
Nucléaires |
|
Stock uranium
Déchets |
|
Technologie non maîtrisée (stade principe physique seulement) |
Transport
& stockage de l’énergie : le problème du vecteur.
Si nous
supprimons les hydrocarbures, la quasi-totalité des sources d’énergie
alternative se présentent sous la forme de chaleur ou de mouvement mécanique.
Chaleur |
Mouvement |
Solaire (ou électricité directe)
Géothermie
Fission & fusion |
Hydraulique
Force des vagues
Eolienne |
Sauf dans
le cas de l’énergie solaire utilisée directement dans les habitations comme
chauffage, les autres formes doivent être transformées dans une nouvelle forme
d’énergie que nous appelons vecteur. Pour l’essentiel actuellement les sources
alternatives au pétrole sont actuellement transformées en électricité.
Les
principaux vecteurs sont :
Vecteur |
Avantage |
Limitation |
Pétrole |
Stockable
Transportable sur longues distances (inter continentales) |
Le vecteur est directement la source d’énergie primaire dont les stocks sont limités et dont l’utilisation produit des GES |
Electricité |
Transportable sur moyenne distance
Production facile à partir de chaleur ou de mouvement |
Stockage en masse impossible (impossible de stocker 10% de la production électrique d’une journée)
Stockage faible capacité par batterie trop limité (mauvais rendement, stockage totale insuffisant pour le transport routier) |
Autre composé Carboné
(ex Ethanol ou huile) |
Stockable
Transportable sur longue distance (inter continentales) |
Production par la biomasse insuffisante pour couvrir tout notre besoin. En concurrence avec la production alimentaire |
Hydrogène H2 |
Facile à produire à partir des sources alternatives au pétrole
Stockable
Transportable sur longue distance (inter continentales) |
Progrès à faire dans le stockage final. |
Quelles
sources et quel vecteur si nous supprimons les énergies fossiles.
Si nous
supprimons les énergies fossiles il faut trouver des sources primaires ayant
déjà démontrée leur capacité réelle de fournir de l’énergie en grande quantité.
Mix
énergétique de la France
Source DGEMP
Dans un
horizon court terme seul le nucléaire peut garantir une production suffisante
pour remplacer les sources fossiles.
Les
énergies renouvelables complémentaires dont la production est déjà
significative sont l’hydraulique et l’éolien
Les autres
sources dont le potentiel est intéressant sont la géothermie, le solaire (en
plus du chauffage local), l’utilisation de la biomasse. Mais dans l’état actuel
de notre technologie, elles ne seront que des énergies d’appoint (inférieur à
20% du besoin) à court terme.
Devant
l’urgence de la situation, pour remplacer le pétrole a court terme, il faut
partir des solutions déjà validées pour la production de masse :
Nucléaire
- hydraulique - éolien dans cet ordre
L’hydraulique
en France est déjà proche du maximum de son potentiel, car les sites favorables
sont limités.
Devant
l’urgence de la situation il faut en premier lieu s’assurer d’un
approvisionnement en Hydrogène qui existe et qui soit prêt pour répondre au
besoin actuel.
Les
énergies alternatives n’étant pas encore assez développées pour couvrir plus de
20% de la consommation électrique, nous ne pouvons pas a court terme, moins de
20 ans, parier sur ces énergies pour faire, en plus de 100% de la future
production d’électricité, l’énergie nécessaire au remplacement du pétrole.
Pour
rappel, le rendement énergétique pour l'équivalent d'un MWh d'électricité en
Tonne Equivalent Pétrole est de :
- 86 %
pour une centrale géothermique haute énergie
- 26 %
pour une centrale nucléaire
- 26 %
pour une centrale thermique (pétrole, gaz, charbon)
- 8,6 %
pour une centrale hydraulique, solaire ou éolienne.
Source AIE
Il faut
avoir des vecteurs compatibles avec les sources disponibles à moyen court terme.
Electricité
insuffisant = problème du transport. Limitation intrinsèque de la batterie.
Il
n’existe pas de rupture depuis 50 ans, même sous l’impulsion des fabricants
d’électronique, PC portable, téléphone et lecteur portable) qui ont tous le
problème de l’autonomie.
Seule, la
combinaison de l’Hydrogène et de l’électricité représente une voie prometteuse
pour assurer un vecteur exempt d'émissions nocives et basé sur une énergie
durable.
L’Hydrogène
peut remplacer le pétrole comme vecteur d’énergie pour le transport
1) la
technologie est déjà à l’état de démonstrateur pour le transport routier.
La
technologie du moteur à pile. Plusieurs technologies sont déjà disponibles
(Phosphoric Acid, Proton Exchange Membrane or Solid Polymer, Molten Carbonate,
Solid Oxide, Alkaline, Direct Methanol Fuel Cells, Regenerative Fuel Cells,
Zinc Air Fuel Cells, Protonic Ceramic Fuel Cell)
Le
principe consiste en la combustion par catalyser de l’Hydrogène qui permet de
produire directement de l’électricité. Seul de la vapeur d’eau est rejetée.
Pour
rappel, un moteur a combustion classique, en plus de rejet de CO2, rejette
aussi de l’eau (H2O). Donc il n’y pas de problème nouveau généré par ce rejet.
Type de
Moteur Vapeur d’eau par kilomètre
Type de Moteur |
Vapeur d’eau par kilomètre |
|
Combustion à essence |
0,62 l. |
|
Pile à Hydrogène |
0,40 l |
|
Vous
trouverez ci-dessous deux vidéos expliquant le principe de la pile à
combustible
Un grand programme de bus démonstrateurs à Hydrogène a
été déployé dans douze villes (Amsterdam, Barcelone, Hambourg, Londres,
Luxembourg, Madrid, Pékin, Perth, Porto, Reykjavik, Stockholm, Stuttgart… et
aucune ville Française)
La
démonstration utilise des Bus (Daimler Benz)
Regardez
cette vidéo HyFLEET de CUTE
Source:
DaimlerChrysler AG
Le même
industriel est d’ores et déjà capable de proposer des prototypes de voitures
particulières :
Necar 4
est une Mercedes avec un réservoir d’Hydrogène gazeux
Source:
DaimlerChrysler AG
D’autres
industriels comme BMW ont développé des véhicules à moteur à explosion
classique mais utilise de l’Hydrogène H2 comme combustible
Chez BMW,
une première série de cent automobiles BMW série 7 à Hydrogène a été décidée. «
La première livraison a été réalisée en avril 2007, à Munich, Berlin, Tokyo,
Los Angeles où se trouvent des stations d'Hydrogène, et nulle part en France
(!). «
Pour le
stocker cet Hydrogène, BMW a fait le choix technique de l'Hydrogène liquide.
Le plein
d'Hydrogène dans une station Total
Depuis le
ministre président de Bavière utilise un tel véhicule pour ses déplacements.
D’autres
constructeurs concentrent aussi une partie de la leur efforts sur ce type de
véhicules :
GM lance
l'Hydrogène pour les particuliers — Plus de 100 familles américaines vont
recevoir des Chevrolet Equinox à Hydrogène pour un
test en utilisation réelle, auprès de clients finaux, Quant à Toyota, le
constructeur japonais a établi un nouveau record d'autonomie pour une voiture à
pile à combustible (PAC) alimentée par de l'Hydrogène.
Une
troisième voie est explorée par le constructeur japonais Mazda . Elle
combine un moteur à piston rotatif et un alternateur électrique. Le moteur peut
être alimenté par de l’hydrogène gazeux ou de l’essence. En usage d’hydrogène
gazeux, l’autonomie de 200 km est satisfaisante.
Pour
rappel, le rendement du réservoir à la roue d’un moteur à essence est de 35 %,
tandis que pour un moteur électrique alimenté par une pile à combustible et
hydrogène gazeux, il est de 50 %. Pour un moteur brûlant de l’Hydrogène liquide
ou gazeux le rendement est de 35 %. (source rapport Syrota)
2) Les
experts de l’Europe travaillent déjà à l’économie de l’Hydrogène
Une
feuille de route européenne préliminaire a été établie pour la production et la
distribution de l’Hydrogène – ainsi que des systèmes de piles à combustible et
d’Hydrogène – en vue de passer à une économie orientée vers l’Hydrogène d’ici
2050.
Pour cela
l’Europe finance plusieurs projets connexes à l’économie de l’Hydrogène (voir
la liste ci-dessous). Dans le même temps la France durant le Grenelle de
l’Environnement ne mentionne même pas le sujet.
L’objectif
de ce projet est de développer une pile à combustible à bas coût pour des piles
directes portables à l'éthanol ou au méthanol. Le défi à relever consiste à
obtenir un fonctionnement efficace à de très basses températures et à un coût
très réduit. Ces dispositifs pourraient être utilisés pour des applications en
micro-énergie (par ex. les téléphones mobiles, les ordinateurs portables), ou
pour l’énergie portable (par ex. : les équipements de loisirs, les
machines-outils, etc.).
Ce projet
utilisera les plus récents matériaux et procédés de production pour développer
et tester un électrolyseur à haute température innovateur pour une production
d’Hydrogène efficace et à bas coût, en utilisant des technologies de conversion
électrochimique à oxyde solide planaire.
BIO-H2
Ce projet
analyse la possibilité de réformer le bioéthanol pour produire de l’Hydrogène à
bord d‘un véhicule.
Ce réseau
thématique réunit les parties prenantes pour proposer une feuille de route
européenne de l’Hydrogène qui définisse des stratégies de transition qui
permettront de passer des systèmes d’énergie actuels à base de combustibles
fossiles aux systèmes futurs d’énergie durable, basés en grande partie sur
l’électricité et l’Hydrogène. Cette initiative a mené au projet HYWAYS, qui
réalise une analyse techno-socio- économique approfondie des options de
production de l’Hydrogène.
Le Projet
Européen d’Hydrogène Intégré est un projet de RDT prénormatif réunissant 20
partenaires et traitant de l’harmonisation mondiale des règlements de l’UE pour
les véhicules alimentés à l’Hydrogène gazeux comprimé et liquide et pour l’infrastructure
de rechargement du combustible nécessaire.
Ce Réseau
d’Excellence réunit de grandes entreprises industrielles et d’importants
organismes de recherche pour collaborer à la recherche sur toute une série de
questions relatives à la sécurité de l‘Hydrogène pour les infrastructures et
les véhicules utilisant de l’Hydrogène.
Ce
regroupement de neuf projets fixe les critères en matière de composants et de
systèmes pour les véhicules à piles à combustible. Parmi ces projets figurent
des projets visant à développer des processeurs à combustible (par ex. à
l’essence, au méthanol, à l’éthanol) ainsi que des composants essentiels pour
les systèmes basés sur les piles à combustible.
Ce projet,
mené par de grands constructeurs automobiles européens et par des fournisseurs
d’Hydrogène, vise à développer des systèmes robustes, sûrs et efficaces pour le
stockage de l’Hydrogène à bord de véhicules, en mesure d’être utilisés dans des
véhicules équipés d’un moteur à combustion interne ou de piles à combustible
alimentées à l’Hydrogène.
Il s’agit
du plus grand projet de démonstration au monde. Il implique une flotte de bus
alimentés aux piles à combustible. Neuf villes européennes (dont aucune en
France) possèdent 27 bus de ce type qui assurent un service régulier depuis
deux ans, combinant les nouveaux systèmes pour la production d’Hydrogène, le
stockage et l’approvisionnement. Ce projet est complété par le projet ECTOS en
Islande.
http://www.fuel-cell-bus-club.com/
Regardez cette vidéo HyFLEET de CUTE
3)
L’Islande se prépare à basculer vers une économie basée sur l’Hydrogène
L'Islande
a déjà commencé son projet de devenir complètement
indépendante du pétrole à partir de 2030 en utilisant ses ressources
géothermique et hydroélectrique pour la production d’Hydrogène.
Ceci se
fait à travers un projet national piloté par le ministère de l’industrie qui a
donné lieu à la création d’une société Icelandic
New Energy Ltd (INE). En plus de l’Etat Islandais et de sa compagnie
d’électricité, sont présentes au capital les sociétés Daimler et Shell. Nous
remarquons à nouveau l’absence d’acteurs français comme Total ou Peugeot /
Renault.
En plus sa
participation dans les démonstrateurs de flotte de bus (projet CUTE &
ECTOS), l’Islande prévoit des démonstrateurs pour des véhicules particuliers et
sa flotte de pêche.
Regardez
ce reportage, en anglais :
D'autre
part, en Italie, une ville Arezzo va faire un usage urbain de l'hydrogène, pour son
industrie d'orfèvrerie et ses habitants. La production
d'hydrogène sera faite avec des panneaux solaires.
Pour rappel, en France jusqu'en 1970, Gaz
de France utilisait un mélange d'hydrogène et de gaz naturel pour son réseau
urbain de gaz.
4) La
technologie Hydrogène est aussi utilisable pour le transport aérien et maritime
La
technologie de pile a combustion peut être adaptée facilement au transport
maritime, car la génération de courant peut aussi facilement alimenter un
moteur électrique d’un bateau que celui d’une voiture.
Par
contre, l’aviation présente une problématique différente.
Les avions
à hélice peuvent certes eux aussi utiliser des moteurs à piles à combustion. Le
centre européen de recherche et développement de Boeing situé à Madrid a
réalise un prototype d'aéronefs fonctionnant avec une batterie hybride
lithium-ion couplé à une pile à combustible à membrane échangeuse de proton.
Boeing procèdera courant 2007 à plusieurs vols.
L’Hydrogène
peut directement être utilisé comme combustible dans un moteur à réaction. De telles
études ont déjà été réalisées dans les années 50 (Lockheed CL-400 Suntan), mais
l’absence d’intérêt industriel à l’époque, a stoppé ces recherches.
Le groupe
Safran (ex Snecma) s’est penché récemment sur la question à travers le projet Cryoplane. Les études de faisabilité
ont permis de conclure que le remplacement du kérosène par l’hydrogène dans les
avions de ligne pourrait donner naissance aux futurs "Cryoplanes".
Les défis
technologiques sont cependant nombreux et certaines interrogations demeurent.
Mais qu’il s’agisse de la technologie nécessaire à la réalisation d’un avion,
des composants du moteurs, de la mise en place d’une filière hydrogène (fabrication,
distribution, stockage) rien n’est véritablement hors de portée du savoir-faire
actuel.
Enfin dans
ses programmes exploratoires, l’Agence Spatiale Européenne étudie l’idée d’un avion hypersonique baptisé A2, propulsé par un
moteur à Hydrogène, et qui pourrait voler à la vitesse incroyable de Mach 5,
(voir ci-dessous la maquette comparée avec celle d’un A380)
Les
centrales nucléaire de 4 ème génération pourraient produire de l’Hydrogène
Grâce à
l’électrolyse haute température, entre 700°C et 1 000°, nous pourrons dissocier
la molécule d’eau en Hydrogène et oxygène. Ce procédé de production massive a
été particulièrement étudié en Allemagne, années 70 à 80, avant d’être mis de
coté pour des raisons politiques. Depuis des avances significatives permettent
d’envisager de nouveaux développements.
L’électrolyse
haute température permet de fabriquer de l’Hydrogène avec une énergie moindre
grâce à l’augmentation de la cinétique des réactions à haute température. Elle
permet d’utiliser de forte densité de courant assurant une forte capacité de
production dans un faible volume. Enfin l’apport d’une partie significative de
l’énergie sous forme de chaleur au lieu de d’électricité permet de diminuer le
coût de production.
Ceci est
particulièrement intéressant pour la production d’Hydrogène dans une centrale
nucléaire qui permet d’utiliser la chaleur des circuits de refroidissement
d’une centrale à haute température, génération 4, pour co-générer de
l’Hydrogène.
Des
réacteurs haute température à gaz ont déjà été testés notamment en Allemagne,
projet aussi stoppé pour raisons politiques. D’autres tests sont en cours de
réalisation au japon.
Areva a
déjà développé un concept de réacteur nucléaire à haute température utilisable
pour la cogénération d’électricité et d’Hydrogène.
A court
terme, le basculement de l’intégralité du secteur du transport à la technologie
d’Hydrogène en France, nécessiterait de doubler le nombre de centrales
nucléaires.
Si cela
est certes important, cela reste néanmoins totalement dans le domaine du faisable.
Resterait
la consommation pour le logement. Mais bien isolés, créant une grande partie de
leur chaleur par l’énergie solaire, les bâtiments modernes n’auront besoin que
d’un apport en électricité pour les appareils domestiques : Le logement peut
aussi ne plus être dépendant de l’énergie fossile.
De plus le
passage à la technologie de l’Hydrogène est en rien contradictoire avec une
meilleure efficacité énergétique et comme nous allons le voir, le développement
de sources alternatives. Ces efforts permettront de limiter le nombre de
centrale à ajouter afin de remplacer totalement les énergies fossiles.
L’économie
de l’Hydrogène n’est pas liée de façon indissociable au nucléaire. Au contraire
l’Hydrogène comme vecteur d’énergie peut aider au développement d’énergies
renouvelables
A court
terme, le remplacement du pétrole par de l’Hydrogène nécessite le recours au
nucléaire, seul capable de faire face en si peu de temps à une telle demande en
énergie. L’Hydrogène peut être aussi produit grâce d’autres sources d’énergies
Production
par électrolyse, grâce à l’électricité verte : éoliennes, centrales
hydrauliques, énergie des vagues.
Grâce à
l’électrolyse, nous pouvons transformer de l’électricité en Hydrogène. Si cette
opération se fait au prix d’une perte d’énergie, rendement inférieur à 100%, la
production d’Hydrogène permet de résoudre certains problèmes liés à ces
énergies renouvelables. En effet la production de ces énergies est souvent
intermittente et la production qui dépend de facteur naturel est parfois
éloignée des centres de consommation.
La
transformation d’une partie de l’énergie électrique en Hydrogène permet de
résoudre le problème de stockage, et donc celui de la production intermittente.
Le
stockage en Hydrogène permet aussi d’envisager la production dans des sites
très éloignés des centres de production. Ainsi nous pouvons envisager de
déployer tout le long de la crête de la cordillère des Andes des éoliennes
fabriquant de l’électricité, transformée dans les vallées en Hydrogène,
acheminé dans des pipelines vers les ports et les navires de transport.
Le
couplage éolien-hydrogène a été prouvé, cf Le projet d'Utsira (p54).
Une carte modiale des vents, avec le potentiel éolien a été faite en 2005 par
deux membres de l'Université de Stanford (Californie USA).
Des projets très intéressants sur des Hydroliennes sont aussi à
l'étude, notamment en France et au Royaume Uni.
Production
par électrolyse grâce à la géothermie.
Actuellement,
la géothermie haute énergie est possible
dans des sites favorables, poche magmatique proche de la surface. Le même
problème de transport de l’énergie sera résolu par l’Hydrogène.
L’Islande
projette de tirer profit de ses ressources géothermales pour devenir la
première société entièrement basée sur l’Hydrogène.
La géothermie haute profondeur offre des
possibilités, mais reste au niveau de la maquette.
Production
à partir de la biomasse
Le bois et
les déchets végétaux, comme la paille, peuvent être gazéifiés en gaz de
synthèse (H 2 + CO2). Comme nous utilisons des plantes qui se renouvellent, le
bilan en émissions de CO2 est neutre. La seule limite est la quantité de
biomasse disponible.
Production
directe par des micro-organismes
Certaines
bactéries et micro - algues produisent de l’Hydrogène sous l’effet de la
lumière. Mais les rendements sont très faibles. Cette méthode est encore à
l’état de recherche en laboratoire. Des modifications génétiques, par exemple,
pourraient permettre de les stimuler. (cf Articles de Sciences et Vie)
Autres
prospections
Encore à
l’état de recherche fondamentale, la photolyse de l’eau permettrait de
produire de l’Hydrogène directement à partir de la lumière solaire. Cela grâce
à des cellules photo - électrochimiques qui combineraient énergie
photovoltaïque et électrolyse. À quand les « panneaux solaires à Hydrogène »
sur les toits ?
Si avec le
nucléaire un basculement rapide à une économie de l’Hydrogène, est garanti ;
une fois ce basculement fait, le développement des énergies renouvelables ne
sera pas bloqué bien au contraire. L’Hydrogène combiné à l’électricité
permettra un déploiement plus facile de ces énergies à chaque fois que ce
déploiement bute sur des problèmes le stockage ou de transport intercontinental.
Les
obstacles à surmonter
La
technologie de l’Hydrogène est déjà à la phase de la validation industrielle
De
l’idée à sa réalisation : les différentes phases du développement d’un produit
innovant.
Avant
qu’une innovation vienne modifier notre mode de vie, il faut qu’elle ait
franchie plusieurs étapes :
1. La
validation physique
Généralement,
à l’origine d’une innovation, un principe physique a été exploité.
Par
exemple l’air chaud plus léger que l’air est le principe sous-jacent à la
montgolfière. Le développement extraordinaire de la physique a permis de
transformer de nombreuses nouvelles lois physiques en innovation : de
l’électricité à l’ampoule, de la physique quantique à l’électronique, de la relativité
à l’énergie nucléaire.
A
contrario, au fur et à mesure que la physique a progressé, les lois nouvelles
ont non seulement ouvert de nouveaux champs d’application mais aussi ont donné
des limites infranchissables.
Le
deuxième principe de la thermodynamique par exemple. Il n’y a pas de
possibilité de dépasser les lois de la physique. Pas de moteur à d’eau et c.
Ceci doit tempérer les rêves des non physiciens qui extrapolent les progrès
futurs à partir des progrès passés.
A ce stade
initial de développement nous retrouvons la fusion nucléaire qui sur le
principe fournirait une énergie inépuisable à l’échelle de l’humanité. Mais ne
nous y trompons pas l’ITER qui va être construit n’est qu’une
expérience de physique fondamentale et non pas encore une maquette pour valider
la deuxième étape.
2. La
validation technologique
La
maquette et le prototype : pour passer de l’idée à la réalisation il faut
maîtriser les lois physiques mis en œuvre. Le prototype sert à démontrer que la
physique a pu être maîtrisée. Si la démonstration n’est que partielle, échelle
réduite, domaine d’utilisation limitée, nous parlerons de maquette.
Si comme
nous l’avons dit la fusion n’a pas encore atteint ce niveau, les centrales de
4ème génération ont au moins franchies l’étape de la maquette.
3. La
validation industrielle
La
possibilité de produire de façon industrielle le prototype.
C’est déjà
à ce niveau avancé que se situe la technologie de l’Hydrogène. Pour être sur de
parvenir à ce niveau, les chercheurs ont développé des piles à combustion sans
catalyseur platine ce qui aurait été un blocage pour franchir cette étape.
En résumé,
l’essentiel des technologies pour basculer vers l’Alternative Hydrogène sont à
l’orée de la validation industrielle.
Développement
industriel : le problème de l’œuf et de la poule
Il n’y
aura pas spontanément de développement industriel de véhicule à base
d’Hydrogène tant qu’il n’y aura pas un marché pour cela. Nous retrouvons donc
devant un problème type « œuf et poule ».
En effet :
· Pas de
marché pour les véhicules à base d’Hydrogène tant qu’il n’y pas eu de
développement d’une infrastructure d’approvisionnement en Hydrogène.
· Pas de
développement d’une infrastructure d’approvisionnement d’Hydrogène, tant qu’il
n’y a pas de marché pour les véhicules à base d’Hydrogène
Pour les
industriels, se lancer trop tôt, c’est prendre un risque économique. Ils
surveillent ce sujet pour être prêts à temps, et pour l’instant ils se limitent
aux validations technologiques moins coûteuses. Se lancer dans une validation
industrielle nécessite un investissement colossal, et le faire trop tôt c’est
perdre de l’argent dans un outil qui sera longtemps en surcapacité.
A titre
d’exemple la crise de 2001 qui a frappé les constructeurs télécoms, n’était pas
dû au fait que nous n’aurons pas besoin de leurs infrastructures en fibre
optique, mais au fait qu’ils ont déployé des capacités de débit trop vite par
rapport au besoin , avant le développement généralisé de la vidéo sur Internet
(légal ou pas) des partages de gros fichiers et des chats vidéo. Maintenant les
sociétés Free, Neuf Cegetel, Numéricable, et France Telecom se lancent en 2007
voir plutôt en 2008 sur le déploiement de la fibre optique, soit plus de sept
ans après. Quelle industrie peut survivre avec sept ans de stock ou de
surcapacité sans être en crise ?
Ce risque
économique est valable pour tous les types d’industrie qui seront impliqué dans
la filière Hydrogène :
- Les
constructeurs de véhicules, en France potentiellement Airbus, Renault et
Peugeot-Citroën.
- Les
fabriquant d’infrastructures pour la fabrication de l’Hydrogène, en France
potentiellement : Areva et Alstom
- Ceux qui
fabriqueront l’Hydrogène, en France potentiellement Total, EDF, Gaz de France,
Suez et Air Liquide
- Ceux qui
conditionneront et distribueront l’Hydrogène, en France potentiellement Total,
Gaz de France, Suez et Air Liquide
L’Etat a
donc un rôle à jouer. Comme garant de l’intérêt général, il a l’obligation de
faire sortir la France au plus vite de sa dépendance aux énergies fossiles,
responsables des Gaz à Effet de Serre.
Il peut,
en synchronisant le basculement vers la solution Hydrogène, offrir aux
industriels une garantie sur le risque d’avoir investi trop tôt. De plus en ce
faisant il s’assure que les industriels Français n’investiront pas « trop tard
».
L’Etat
peut forcer ce basculement grâce à la voie réglementaire et fiscale (taxe CO2).
De ce fait, il peut en concertation avec les industriels concernés être celui
qui synchronise le basculement et donc celui qui garanti contre les risques
économiques.
Par son
action transverse de maître d’ouvrage, il s’assure que tous les éléments de la
chaîne se développent en phase.
Dans ce
cadre, l’investissement sera partagé entre les différents acteurs et l’Etat
n’aura comme rôle que celui qui amorce la pompe par des commandes garanties.
Mais l’Etat Français ne supportera pas l’essentiel de l’investissement, ce qui
ne peut pas être envisagé dans sa situation financière actuelle.
Une
opportunité formidable
Les défis
liés aux changements climatiques et la l’épuisement des réserves d’énergies
fossiles, imposeront à moyen terme la fin de notre mode de vie actuel.
Devant
cette menace, certains recyclerons leur antilibéralisme dans une attitude
malthusianisme et anti-technologique. D’autres feront le choix de l’innovation
et relégueront, si elles réussissent, les tenants du premiers choix aux rangs
de pays sous développés.
N’oublions
pas l’exemple de la Chine, alors en avance sur l’occident, qui a raté la
révolution technologique et industrielle en se refermant sur elle-même.
L’Empereur par une stricte application du « principe de précaution » condamnait
à mort tous ceux qui auraient construit des bateaux de plus d’un mât capables
d’aller en haute mer et de créer des contacts avec des pays étrangers inconnus.
Cent ans auparavant, les chinois avait pourtant explorés la côte africaine,
mais ils ont tourné le dos à l’inconnu et ont laissé les européens devenir la
seule civilisation technologique qu’ils doivent maintenant rattraper.
Il est
probable que les pays qui feront en premier les bons choix technologiques ; au
moment du basculement OBLIGATOIRE lors de la fin de la civilisation du pétrole,
auront une avance considérable qui leur garantira un développement économique
non rattrapable à court terme.
Les géants
industriels qui se formeront les premiers sur ces technologies de l’Hydrogène
seront pour longtemps incontournables par les nouveaux arrivants. En effet il
s’agira d’une industrie fortement technologique et nécessitant d’énormément de
capitaux. Dans ce cas de figure l’avance des premiers est quasi irrattrapable.
Nous observons ce type de situation dans l’aéronautique (Boeing et Airbus) ou
la fabrication de micro - processeurs (Intel et AMD). L’avance technologique et
l’investissement en capital les mettent pour longtemps à l’abri de nouveaux
entrants.
Il en est
de même pour des secteurs comme l’automobile, l’industrie pétrolière etc.
En faisant
le bon choix la France peut trouver là les points de Croissance qui lui manque.
Par contre
elle ne peut pas le manquer. Du fait de la lâcheté de ses gouvernants actuels
face à la peur automatique vis-à-vis des nouvelles technologies, elle est déjà
en train de rater la révolution de la biotechnologie au nom d’un principe de «
précaution » mal compris qui n’a de toute façon aucun sens s’il n’est pas
généralisé à l’échelle mondiale.
Notre
attitude de replis vis-à-vis de l’innovation peut nous exclure de la
potentielle révolution de ce secteur. Les nouvelles sociétés de biotechnologies
seront près de Cambridge ou de Boston mais pas en France. Si les OGM débouchent
sur des médicaments innovants, nous devrons les importer alors que nous étions
au départ dans la course avec le génopôle d’Evry.
La France
grâce au courage de la génération politique précédente se trouve dans une des
meilleures positions pour relever le défi du basculement vers la technologie de
l’Hydrogène.
Elle
possède avec son savoir faire nucléaire la capacité de produire en masse de
l’Hydrogène. Des grands groupes comme Total,Suez, Gaz de France ou Air liquide
sont présents sur son territoire et elle possède une industrie automobile
encore forte. Néanmoins l’essentiel de l’innovation sur les moteurs à Hydrogène
se fait Outre Rhin. Il est donc nécessaire d’amorcer une dynamique avant que le
retard ne soit trop important.
Propositions
- Objectif politique franco-allemand
et européen de s’affranchir totalement du pétrole, du gaz et du charbon d’ici
2025.
- Vote en 2009 d’une loi européenne
équilibrant les budgets recherche, investissement et fonctionnement entre la
filière du nucléaire et celle des énergies renouvelables : un milliard d’euros
pour le nucléaire = un milliard d’euros pour les énergies renouvelables.
- Vote en 2009 d’une loi européenne
obligeant tout distributeur de carburants à distribuer de l’hydrogène gazeux et
liquide, dans les stations services, ports et aéroports, à horizon de 2015.
- Vote en 2009 d’une loi européenne
obligeant, de manière progressive l’achat de véhicule à hydrogène au niveau des
flottes d’entreprise et des transports publics
- Collaboration politique,
scientifique et industrielle avec les pays les plus en pointe sur l’Alternative
Hydrogène, notamment les Etats-Unis et le Japon.
Julien
IRONDELLE et Max STELLMACHER
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Documents
complémentaires
·
Liens Internet Alternative
Hydrogène
·
Revue de Presse Alternative
Hydrogène
·
Vidéo voitures à pile à
combustible
Deuxième film Détails sur le record de la BMW
H2R (302,4 Km/h, le 30 septembre 2004, Miramas, France)
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11 décembre 2007
L'Alternative Hydrogène : une solution qui Arrange
Actualités
Nous avons été invités à l'Université
d'Eté 2008 du MEDEF
Actualités
récentes
Alternative Hydrogène a eu le plaisir
d'être invité le vendredi 6 juin 2008 au Sénat pour animer un atelier sur
l'Hydrogène pour les jeunes éco-citoyens, dans le cadre du Planetum Sénat
organisé chaque année par Marika Prinçay.
Vous trouverez ci-contre le programme.
ainsi qu'une fiche présentant l'atelier Alternative Hydrogène.
Ainsi que des
photos et des vidéo cliquez ci-dessous
Ce n'est pas truqué !
Tous les détails sur l'Hopewell project
sur ce site internet : cliquez ici
Alternative Hydrogène
Cette note existe sous la forme d'un
fichier de lecture .pdf, Cliquez ici
Auteurs : Julien IRONDELLE et Max
STELLMACHER
« L'eau, décomposée en ses éléments par l'électricité […] sera
un jour employée comme combustible […] L'Hydrogène et l'oxygène qui la
constituent, utilisés isolément où simultanément, fourniront une source de
chaleur et de lumière inépuisables. », Jules Vernes, l’Ile mystérieuse, 1874.
Premier film Détails
sur le record de la BMW H2R (302,4 Km/h, le 30 septembre 2004, Miramas, France)
Introduction
Concilier développement durable et développement économique
Le développement d’une nouvelle économie basée non plus sur les
hydrocarbures, mais sur l’Hydrogène sera un moyen de renouer avec la
Croissance, la création d’entreprises et d’emplois.
L’Alternative Hydrogène est plus proche de la phase industrielle
que de la recherche appliquée, mais il faut lancer un défi politique, au niveau
français et européen, pour amorcer une synchronisation industrielle et
économique.
Ce défi pourrait être lancé en perspective de la future
conférence de l'ONU sur le climat en décembre 2009, a Copenhague.
Si le pari est réussi, la France économisera 42 milliards
d'euros en approvisionnement énergétique. De plus, la France sera en tête du
développement durable, avec l’exportation de nombreux produits et services, qui
financeront notre cohésion sociale.
En comparaison, la France est aujourd’hui parmi les leaders de
l’industrie nucléaire, ferroviaire, aérienne et spatiale, grâce aux choix
politiques faits dans les années 60 et 70.
L’Alternative Hydrogène :
- contribuera à la lutte contre le réchauffement climatique,
- résorbera la pollution atmosphérique,
- assurera l’indépendance énergétique,
- luttera contre l’augmentation tarifaire de l’eau et des
matières alimentaires,
- et contribuera à l’atténuation des conflits financiers et
armés dus à l’énergie.
Nous allons tenter de démontrer dans ce document la nécessité et
la faisabilité de l’Alternative Hydrogène.
NB : Quand nous évoquons l’Hydrogène avec un H majuscule, nous
évoquons la molécule d’hydrogène : le dihydrogène ou H2. Nous ne la confondons
pas avec l’hydrogène, avec un h minuscule, que nous désignons comme l’atome
d’hydrogène.
La fin programmée de l’économie liée aux hydrocarbures
Les réserves limitées du pétrole, source d'énergie clé.
Par rapport au charbon et au gaz, le pétrole est une source
d'énergie clé, notamment par son rôle dans le transport terrestre, maritime et
aérien, dans la production agricole, dans le BTP et autres secteurs faisant
appel à des machines outils fonctionnant avec le pétrole.
Même si les réserves réelles ne sont pas exactement connues, la fourchette
entre l’estimation haute et basse du déclin
de la production de pétrole est de plus de 20 ans. Le
dépassement du pic de Hubbert ( définition
Wikipedia) est définitivement prévu dans un avenir proche à
l’échelle de l’humanité , moins que le durée moyenne d’une vie. C'est-à-dire de
façon certaine notre mode de vie ne pourra pas être prolongé jusqu’à la durée
de vie de nos enfants, les petits enfants des baby-boomers.
Pour rappel, les réserves mondiales prouvées de pétroles sont
estimées à 40 ans de consommation, celles du gaz entre 60 à 100 ans de
consommation, et celles du charbon à environ 200 ans de consommation.( cf site web de Jean-Marc Jancovici )
L’impact sur la modification climatique.
De façon de plus en plus certaine, nous savons que l’utilisation
d’énergie fossile, charbon, pétrole, gaz, est responsable de modifications
potentiellement majeures du climat.
Ces modifications rapides peuvent avoir des résultats
catastrophiques. Dans des nations modernes et urbanisées, le déplacement rapide
des terres fertiles sera incompatible avec la capacité de migration des
populations humaines,
Elles peuvent provoquer l’extinction en masse des espèces qui
vivent dans des espaces naturels non contigus du fait l’extension des activités
humaines. En effet si ces espèces se trouvent dans des poches isolées, la faune
et la flore ne pourront pas toujours migrer pour suivre le déplacement des
conditions favorables à leur survie.
Il est inutile de débattre pour savoir la quelle des ces deux
menaces nous force à réagir car elles sont toutes les deux graves, d’une
probabilité quasi certaine et imminente, moins que la durée d’une vie.
Autre inconvénient de l’énergie fossile : la dépendance
énergétique
« L’Union européenne, qui consomme environ 16 %
de l’énergie mondiale, est le premier importateur du monde.
De 1994 à 2004, le taux de dépendance énergétique de l’Union a
considérablement augmenté, puisqu’il est passé de 43 à 50,5 % (Eurostat 2007).
Les hydrocarbures jouent un rôle primordial dans cette
situation. Le pétrole et le gaz naturel, qui ont fourni 61 % de la consommation
énergétique en 2004, doivent être en grande partie importés. Les seuls gisements
européens importants sont ceux de la mer du Nord qui fournit actuellement la
moitié du gaz et un quart du pétrole consommé en Europe. Mais les réserves sont
limitées et à l’horizon 2025 les hydrocarbures de la mer du Nord seront
pratiquement épuisés ; l’Europe devra alors importer la totalité du pétrole et
du gaz naturel de régions plus éloignées et géopolitiquement sensibles comme la
Russie, l’Asie centrale et le Moyen-Orient.
Comme par ailleurs l’Europe importe de plus en plus de charbon,
la dépendance énergétique totale de l’Union Européenne pourrait atteindre 80 %
en 2025. »
( cf article dans Sciences Humaines.com )
Le taux d’indépendance énergétique de la France est d’environ 50
%.
Mais elle beaucoup plus exposée sur son approvisionnement en
hydrocarbures, que ses collègues européens. La France importe 100 % de sa
consommation de charbon, 99 % de sa consommation de pétrole et 98 % de sa
consommation de gaz.
Chaque année en France, la balance nette en approvisionnement
énergétique est de 36 milliards d'euros pour le pétrole, de 9 milliards d'euros
pour le gaz et de 1,5 milliards d'euros pour le charbon.
( cf site web Ministère de l'Industrie )
Une alternative technologique existe : une économie basée sur
l’Hydrogène
Devant la crise potentielle que représente la fin de l’ère du
pétrole, il est urgent de développer des solutions alternatives.
Le pétrole a deux fonctions : source primaire d’énergie et
vecteur d’énergie.
Face à la disparition du pétrole, il faut trouver non seulement
une (des) sources d’énergie alternatives, mais aussi des vecteurs d’énergie
compatibles avec les productions et l’utilisation des nouvelles sources
d’énergie.
Les sources d’énergie disponibles sont :
Sources
d’énergie |
Forme |
Limitation |
Sources
fossiles |
|
Ressources
limitées Responsables
des GES |
Renouvelables
issu du soleil |
· Solaire · Eolien |
Production
intermittente Production
totale limitée |
· Force des vagues |
Technologie
non maîtrisée (stade maquette) |
|
· Hydraulique · Biomasse |
Production
totale limité (surface cultivable ou rivières aménageables) |
|
Autres
renouvelables |
|
Production
totale limitée à des sites naturels favorables, parfois technologie
non maîtrisée (maquette), sauf géothermie profonde et haute énergie. |
Nucléaires |
|
Stock
uranium Déchets |
|
Technologie
non maîtrisée (stade principe physique seulement) |
Transport & stockage de l’énergie : le problème du vecteur.
Si nous supprimons les hydrocarbures, la quasi-totalité des
sources d’énergie alternative se présentent sous la forme de chaleur ou de
mouvement mécanique.
Chaleur |
Mouvement |
Solaire
(ou électricité directe) Géothermie Fission
& fusion |
Hydraulique Force
des vagues Eolienne |
Sauf dans le cas de l’énergie solaire utilisée directement dans
les habitations comme chauffage, les autres formes doivent être transformées
dans une nouvelle forme d’énergie que nous appelons vecteur. Pour l’essentiel
actuellement les sources alternatives au pétrole sont actuellement transformées
en électricité.
Les principaux vecteurs sont :
Vecteur |
Avantage |
Limitation |
Pétrole |
Stockable Transportable
sur longues distances (inter continentales) |
Le
vecteur est directement la source d’énergie primaire dont les stocks
sont limités et dont l’utilisation produit des GES |
Electricité |
Transportable
sur moyenne distance Production
facile à partir de chaleur ou de mouvement |
Stockage
en masse impossible (impossible de stocker 10% de la production
électrique d’une journée) Stockage
faible capacité par batterie trop limité (mauvais rendement, stockage
totale insuffisant pour le transport routier) |
Autre
composé Carboné (ex
Ethanol ou huile) |
Stockable Transportable
sur longue distance (inter continentales) |
Production
par la biomasse insuffisante pour couvrir tout notre besoin. En
concurrence avec la production alimentaire |
Hydrogène
H2 |
Facile
à produire à partir des sources alternatives au pétrole Stockable Transportable
sur longue distance (inter continentales) |
Progrès
à faire dans le stockage final. |
Quelles sources et quel vecteur si nous supprimons les énergies
fossiles.
Si nous supprimons les énergies fossiles il faut trouver des
sources primaires ayant déjà démontrée leur capacité réelle de fournir de
l’énergie en grande quantité.
Mix énergétique de la France
Source DGEMP
Dans un horizon court terme seul le nucléaire peut garantir une
production suffisante pour remplacer les sources fossiles.
Les énergies renouvelables complémentaires dont la production
est déjà significative sont l’hydraulique et l’éolien
Les autres sources dont le potentiel est intéressant sont la
géothermie, le solaire (en plus du chauffage local), l’utilisation de la
biomasse. Mais dans l’état actuel de notre technologie, elles ne seront que des
énergies d’appoint (inférieur à 20% du besoin) à court terme.
Devant l’urgence de la situation, pour remplacer le pétrole a
court terme, il faut partir des solutions déjà validées pour la production de
masse :
Nucléaire - hydraulique - éolien dans cet ordre
L’hydraulique en France est déjà proche du maximum de son
potentiel, car les sites favorables sont limités.
Devant l’urgence de la situation il faut en premier lieu
s’assurer d’un approvisionnement en Hydrogène qui existe et qui soit prêt pour
répondre au besoin actuel.
Les énergies alternatives n’étant pas encore assez développées
pour couvrir plus de 20% de la consommation électrique, nous ne pouvons pas a
court terme, moins de 20 ans, parier sur ces énergies pour faire, en plus de
100% de la future production d’électricité, l’énergie nécessaire au remplacement
du pétrole.
Pour rappel, le rendement énergétique pour l'équivalent d'un MWh
d'électricité en Tonne Equivalent Pétrole est de :
- 86 % pour une centrale géothermique haute énergie
- 26 % pour une centrale nucléaire
- 26 % pour une centrale thermique (pétrole, gaz, charbon)
- 8,6 % pour une centrale hydraulique, solaire ou éolienne.
Source AIE
Il faut avoir des vecteurs compatibles avec les sources disponibles
à moyen court terme.
Electricité insuffisant = problème du transport. Limitation
intrinsèque de la batterie.
Il n’existe pas de rupture depuis 50 ans, même sous l’impulsion
des fabricants d’électronique, PC portable, téléphone et lecteur portable) qui
ont tous le problème de l’autonomie.
Seule, la combinaison de l’Hydrogène et de l’électricité
représente une voie prometteuse pour assurer un vecteur exempt d'émissions
nocives et basé sur une énergie durable.
L’Hydrogène peut remplacer le pétrole comme vecteur d’énergie
pour le transport
1) la technologie est déjà à l’état de démonstrateur pour le
transport routier.
La technologie du moteur à pile. Plusieurs technologies sont
déjà disponibles (Phosphoric Acid, Proton Exchange Membrane or Solid Polymer,
Molten Carbonate, Solid Oxide, Alkaline, Direct Methanol Fuel Cells,
Regenerative Fuel Cells, Zinc Air Fuel Cells, Protonic Ceramic Fuel Cell)
Le principe consiste en la combustion par catalyser de
l’Hydrogène qui permet de produire directement de l’électricité. Seul de la
vapeur d’eau est rejetée.
Pour rappel, un moteur a combustion classique, en plus de rejet
de CO2, rejette aussi de l’eau (H2O). Donc il n’y pas de problème nouveau
généré par ce rejet.
Type de Moteur Vapeur d’eau par kilomètre
Type de Moteur |
Vapeur d’eau par kilomètre |
|
Combustion
à essence |
0,62
l. |
|
Pile
à Hydrogène |
0,40
l |
|
Vous trouverez ci-dessous deux vidéos expliquant le principe de
la pile à combustible
Un grand programme de bus démonstrateurs à Hydrogène a
été déployé dans douze villes (Amsterdam, Barcelone, Hambourg, Londres,
Luxembourg, Madrid, Pékin, Perth, Porto, Reykjavik, Stockholm, Stuttgart… et
aucune ville Française)
La démonstration utilise des Bus (Daimler Benz)
Regardez cette vidéo HyFLEET de CUTE
Source: DaimlerChrysler AG
Le même industriel est d’ores et déjà capable de proposer des
prototypes de voitures particulières :
Necar 4 est une Mercedes avec un réservoir d’Hydrogène gazeux
Source: DaimlerChrysler AG
D’autres industriels comme BMW ont développé des véhicules à
moteur à explosion classique mais utilise de l’Hydrogène H2 comme combustible
Chez BMW, une première série de cent automobiles BMW série 7 à
Hydrogène a été décidée. « La première livraison a été réalisée en avril 2007,
à Munich, Berlin, Tokyo, Los Angeles où se trouvent des stations d'Hydrogène,
et nulle part en France (!). «
Pour le stocker cet Hydrogène, BMW a fait le choix technique de
l'Hydrogène liquide.
Le plein d'Hydrogène dans une station
Total
Depuis le ministre président de Bavière utilise un tel véhicule
pour ses déplacements.
D’autres constructeurs concentrent aussi une partie de la leur
efforts sur ce type de véhicules :
GM lance l'Hydrogène pour les particuliers — Plus de 100
familles américaines vont recevoir des Chevrolet Equinox à Hydrogène pour un
test en utilisation réelle, auprès de clients finaux, Quant à Toyota, le
constructeur japonais a établi un nouveau record d'autonomie pour une voiture à
pile à combustible (PAC) alimentée par de l'Hydrogène.
Une troisième voie est explorée par le constructeur japonais Mazda . Elle
combine un moteur à piston rotatif et un alternateur électrique. Le moteur peut
être alimenté par de l’hydrogène gazeux ou de l’essence. En usage d’hydrogène
gazeux, l’autonomie de 200 km est satisfaisante.
Pour rappel, le rendement du réservoir à la roue d’un moteur à
essence est de 35 %, tandis que pour un moteur électrique alimenté par une pile
à combustible et hydrogène gazeux, il est de 50 %. Pour un moteur brûlant de
l’Hydrogène liquide ou gazeux le rendement est de 35 %. (source rapport Syrota)
2) Les experts de l’Europe travaillent déjà à l’économie de
l’Hydrogène
Une feuille de route européenne préliminaire a été établie pour
la production et la distribution de l’Hydrogène – ainsi que des systèmes de
piles à combustible et d’Hydrogène – en vue de passer à une économie orientée
vers l’Hydrogène d’ici 2050.
Pour cela l’Europe finance plusieurs projets connexes à
l’économie de l’Hydrogène (voir la liste ci-dessous). Dans le même temps la France
durant le Grenelle de l’Environnement ne mentionne même pas le sujet.
L’objectif de ce projet est de développer une pile à combustible
à bas coût pour des piles directes portables à l'éthanol ou au méthanol. Le
défi à relever consiste à obtenir un fonctionnement efficace à de très basses
températures et à un coût très réduit. Ces dispositifs pourraient être utilisés
pour des applications en micro-énergie (par ex. les téléphones mobiles, les
ordinateurs portables), ou pour l’énergie portable (par ex. : les équipements
de loisirs, les machines-outils, etc.).
Ce projet utilisera les plus récents matériaux et procédés de
production pour développer et tester un électrolyseur à haute température
innovateur pour une production d’Hydrogène efficace et à bas coût, en utilisant
des technologies de conversion électrochimique à oxyde solide planaire.
BIO-H2
Ce projet analyse la possibilité de réformer le bioéthanol pour
produire de l’Hydrogène à bord d‘un véhicule.
Ce réseau thématique réunit les parties prenantes pour proposer
une feuille de route européenne de l’Hydrogène qui définisse des stratégies de
transition qui permettront de passer des systèmes d’énergie actuels à base de
combustibles fossiles aux systèmes futurs d’énergie durable, basés en grande
partie sur l’électricité et l’Hydrogène. Cette initiative a mené au projet
HYWAYS, qui réalise une analyse techno-socio- économique approfondie des
options de production de l’Hydrogène.
Le Projet Européen d’Hydrogène Intégré est un projet de RDT
prénormatif réunissant 20 partenaires et traitant de l’harmonisation mondiale
des règlements de l’UE pour les véhicules alimentés à l’Hydrogène gazeux
comprimé et liquide et pour l’infrastructure de rechargement du combustible
nécessaire.
Ce Réseau d’Excellence réunit de grandes entreprises
industrielles et d’importants organismes de recherche pour collaborer à la
recherche sur toute une série de questions relatives à la sécurité de
l‘Hydrogène pour les infrastructures et les véhicules utilisant de l’Hydrogène.
Ce regroupement de neuf projets fixe les critères en matière de
composants et de systèmes pour les véhicules à piles à combustible. Parmi ces
projets figurent des projets visant à développer des processeurs à combustible
(par ex. à l’essence, au méthanol, à l’éthanol) ainsi que des composants
essentiels pour les systèmes basés sur les piles à combustible.
Ce projet, mené par de grands constructeurs automobiles
européens et par des fournisseurs d’Hydrogène, vise à développer des systèmes
robustes, sûrs et efficaces pour le stockage de l’Hydrogène à bord de
véhicules, en mesure d’être utilisés dans des véhicules équipés d’un moteur à
combustion interne ou de piles à combustible alimentées à l’Hydrogène.
Il s’agit du plus grand projet de démonstration au monde. Il
implique une flotte de bus alimentés aux piles à combustible. Neuf villes
européennes (dont aucune en France) possèdent 27 bus de ce type qui assurent un
service régulier depuis deux ans, combinant les nouveaux systèmes pour la
production d’Hydrogène, le stockage et l’approvisionnement. Ce projet est
complété par le projet ECTOS en Islande.
http://www.fuel-cell-bus-club.com/
Regardez cette vidéo HyFLEET de CUTE
3) L’Islande se prépare à basculer vers une économie basée sur
l’Hydrogène
L'Islande a déjà commencé son projet de devenir complètement
indépendante du pétrole à partir de 2030 en utilisant ses ressources
géothermique et hydroélectrique pour la production d’Hydrogène.
Ceci se fait à travers un projet national piloté par le
ministère de l’industrie qui a donné lieu à la création d’une société Icelandic
New Energy Ltd (INE). En plus de l’Etat Islandais et de sa compagnie
d’électricité, sont présentes au capital les sociétés Daimler et Shell. Nous
remarquons à nouveau l’absence d’acteurs français comme Total ou Peugeot /
Renault.
En plus sa participation dans les démonstrateurs de flotte de
bus (projet CUTE & ECTOS), l’Islande prévoit des démonstrateurs pour des
véhicules particuliers et sa flotte de pêche.
D'autre part, en Italie, une ville Arezzo va faire un usage urbain de l'hydrogène, pour son
industrie d'orfèvrerie et ses habitants. La production
d'hydrogène sera faite avec des panneaux solaires.
Pour rappel, en France jusqu'en 1970, Gaz
de France utilisait un mélange d'hydrogène et de gaz naturel pour son réseau
urbain de gaz.
4) La technologie Hydrogène est aussi utilisable pour le
transport aérien et maritime
La technologie de pile a combustion peut être adaptée facilement
au transport maritime, car la génération de courant peut aussi facilement
alimenter un moteur électrique d’un bateau que celui d’une voiture.
Par contre, l’aviation présente une problématique différente.
Les avions à hélice peuvent certes eux aussi utiliser des
moteurs à piles à combustion. Le centre européen de recherche et développement
de Boeing situé à Madrid a réalise un prototype d'aéronefs fonctionnant avec
une batterie hybride lithium-ion couplé à une pile à combustible à membrane
échangeuse de proton. Boeing procèdera courant 2007 à plusieurs vols.
L’Hydrogène peut directement être utilisé comme combustible dans
un moteur à réaction. De telles études ont déjà été réalisées dans les années
50 (Lockheed CL-400 Suntan), mais l’absence d’intérêt industriel à l’époque, a
stoppé ces recherches.
Le groupe Safran (ex Snecma) s’est penché récemment sur la
question à travers le projet Cryoplane. Les études de faisabilité
ont permis de conclure que le remplacement du kérosène par l’hydrogène dans les
avions de ligne pourrait donner naissance aux futurs "Cryoplanes".
Les défis technologiques sont cependant nombreux et certaines
interrogations demeurent. Mais qu’il s’agisse de la technologie nécessaire à la
réalisation d’un avion, des composants du moteurs, de la mise en place d’une
filière hydrogène (fabrication, distribution, stockage) rien n’est
véritablement hors de portée du savoir-faire actuel.
Enfin dans ses programmes exploratoires, l’Agence Spatiale
Européenne étudie l’idée d’un avion hypersonique baptisé A2, propulsé par un
moteur à Hydrogène, et qui pourrait voler à la vitesse incroyable de Mach 5,
(voir ci-dessous la maquette comparée avec celle d’un A380)
Les centrales nucléaire de 4 ème génération pourraient produire
de l’Hydrogène
Grâce à l’électrolyse haute température, entre 700°C et 1 000°,
nous pourrons dissocier la molécule d’eau en Hydrogène et oxygène. Ce procédé
de production massive a été particulièrement étudié en Allemagne, années 70 à
80, avant d’être mis de coté pour des raisons politiques. Depuis des avances
significatives permettent d’envisager de nouveaux développements.
L’électrolyse haute température permet de fabriquer de
l’Hydrogène avec une énergie moindre grâce à l’augmentation de la cinétique des
réactions à haute température. Elle permet d’utiliser de forte densité de
courant assurant une forte capacité de production dans un faible volume. Enfin
l’apport d’une partie significative de l’énergie sous forme de chaleur au lieu
de d’électricité permet de diminuer le coût de production.
Ceci est particulièrement intéressant pour la production
d’Hydrogène dans une centrale nucléaire qui permet d’utiliser la chaleur des
circuits de refroidissement d’une centrale à haute température, génération 4,
pour co-générer de l’Hydrogène.
Des réacteurs haute température à gaz ont déjà été testés
notamment en Allemagne, projet aussi stoppé pour raisons politiques. D’autres
tests sont en cours de réalisation au japon.
Areva a déjà développé un concept de réacteur nucléaire à haute température utilisable
pour la cogénération d’électricité et d’Hydrogène.
A court terme, le basculement de l’intégralité du secteur du
transport à la technologie d’Hydrogène en France, nécessiterait de doubler le
nombre de centrales nucléaires.
Si cela est certes important, cela reste néanmoins totalement
dans le domaine du faisable.
Resterait la consommation pour le logement. Mais bien isolés,
créant une grande partie de leur chaleur par l’énergie solaire, les bâtiments
modernes n’auront besoin que d’un apport en électricité pour les appareils
domestiques : Le logement peut aussi ne plus être dépendant de l’énergie
fossile.
De plus le passage à la technologie de l’Hydrogène est en rien
contradictoire avec une meilleure efficacité énergétique et comme nous allons
le voir, le développement de sources alternatives. Ces efforts permettront de
limiter le nombre de centrale à ajouter afin de remplacer totalement les
énergies fossiles.
L’économie de l’Hydrogène n’est pas liée de façon indissociable
au nucléaire. Au contraire l’Hydrogène comme vecteur d’énergie peut aider au
développement d’énergies renouvelables
A court terme, le remplacement du pétrole par de l’Hydrogène
nécessite le recours au nucléaire, seul capable de faire face en si peu de
temps à une telle demande en énergie. L’Hydrogène peut être aussi produit grâce
d’autres sources d’énergies
Production par électrolyse, grâce à l’électricité verte :
éoliennes, centrales hydrauliques, énergie des vagues.
Grâce à l’électrolyse, nous pouvons transformer de l’électricité
en Hydrogène. Si cette opération se fait au prix d’une perte d’énergie,
rendement inférieur à 100%, la production d’Hydrogène permet de résoudre
certains problèmes liés à ces énergies renouvelables. En effet la production de
ces énergies est souvent intermittente et la production qui dépend de facteur
naturel est parfois éloignée des centres de consommation.
La transformation d’une partie de l’énergie électrique en
Hydrogène permet de résoudre le problème de stockage, et donc celui de la
production intermittente.
Le stockage en Hydrogène permet aussi d’envisager la production
dans des sites très éloignés des centres de production. Ainsi nous pouvons
envisager de déployer tout le long de la crête de la cordillère des Andes des
éoliennes fabriquant de l’électricité, transformée dans les vallées en
Hydrogène, acheminé dans des pipelines vers les ports et les navires de
transport.
Le couplage éolien-hydrogène a été prouvé, cf Le projet d'Utsira (p54).
Une carte modiale des vents, avec le potentiel éolien a été faite en 2005 par
deux membres de l'Université de Stanford (Californie USA).
Des projets très intéressants sur des Hydroliennes sont
aussi à l'étude, notamment en France et au Royaume
Uni.
Production par électrolyse grâce à la géothermie.
Actuellement, la géothermie haute énergie est possible
dans des sites favorables, poche magmatique proche de la surface. Le même
problème de transport de l’énergie sera résolu par l’Hydrogène.
L’Islande projette de tirer profit de ses ressources
géothermales pour devenir la première société entièrement basée sur l’Hydrogène.
La géothermie haute profondeur offre des
possibilités, mais reste au niveau de la maquette.
Production à partir de la biomasse
Le bois et les déchets végétaux, comme la paille, peuvent être
gazéifiés en gaz de synthèse (H 2 + CO2). Comme nous utilisons des plantes qui
se renouvellent, le bilan en émissions de CO2 est neutre. La seule limite est
la quantité de biomasse disponible.
Production directe par des micro-organismes
Certaines bactéries et micro - algues produisent de l’Hydrogène
sous l’effet de la lumière. Mais les rendements sont très faibles. Cette
méthode est encore à l’état de recherche en laboratoire. Des modifications
génétiques, par exemple, pourraient permettre de les stimuler. (cf Articles de Sciences et Vie)
Autres prospections
Encore à l’état de recherche fondamentale, la photolyse de l’eau permettrait de
produire de l’Hydrogène directement à partir de la lumière solaire. Cela grâce
à des cellules photo - électrochimiques qui combineraient énergie
photovoltaïque et électrolyse. À quand les « panneaux solaires à Hydrogène »
sur les toits ?
Si avec le nucléaire un basculement rapide à une économie de
l’Hydrogène, est garanti ; une fois ce basculement fait, le développement des
énergies renouvelables ne sera pas bloqué bien au contraire. L’Hydrogène
combiné à l’électricité permettra un déploiement plus facile de ces énergies à
chaque fois que ce déploiement bute sur des problèmes le stockage ou de
transport intercontinental.
Les obstacles à surmonter
La technologie de l’Hydrogène est déjà à la phase de la validation
industrielle
De l’idée à sa réalisation : les différentes phases du
développement d’un produit innovant.
Avant qu’une innovation vienne modifier notre mode de vie, il
faut qu’elle ait franchie plusieurs étapes :
1. La validation physique
Généralement, à l’origine d’une innovation, un principe physique
a été exploité.
Par exemple l’air chaud plus léger que l’air est le principe
sous-jacent à la montgolfière. Le développement extraordinaire de la physique a
permis de transformer de nombreuses nouvelles lois physiques en innovation : de
l’électricité à l’ampoule, de la physique quantique à l’électronique, de la
relativité à l’énergie nucléaire.
A contrario, au fur et à mesure que la physique a progressé, les
lois nouvelles ont non seulement ouvert de nouveaux champs d’application mais
aussi ont donné des limites infranchissables.
Le deuxième principe de la thermodynamique par exemple. Il n’y a
pas de possibilité de dépasser les lois de la physique. Pas de moteur à d’eau
et c. Ceci doit tempérer les rêves des non physiciens qui extrapolent les
progrès futurs à partir des progrès passés.
A ce stade initial de développement nous retrouvons la fusion
nucléaire qui sur le principe fournirait une énergie inépuisable à l’échelle de
l’humanité. Mais ne nous y trompons pas l’ITER qui va être construit n’est qu’une
expérience de physique fondamentale et non pas encore une maquette pour valider
la deuxième étape.
2. La validation technologique
La maquette et le prototype : pour passer de l’idée à la
réalisation il faut maîtriser les lois physiques mis en œuvre. Le prototype
sert à démontrer que la physique a pu être maîtrisée. Si la démonstration n’est
que partielle, échelle réduite, domaine d’utilisation limitée, nous parlerons
de maquette.
Si comme nous l’avons dit la fusion n’a pas encore atteint ce
niveau, les centrales de 4ème génération ont au moins franchies l’étape de la
maquette.
3. La validation industrielle
La possibilité de produire de façon industrielle le prototype.
C’est déjà à ce niveau avancé que se situe la technologie de
l’Hydrogène. Pour être sur de parvenir à ce niveau, les chercheurs ont
développé des piles à combustion sans catalyseur platine ce qui aurait été un
blocage pour franchir cette étape.
En résumé, l’essentiel des technologies pour basculer vers
l’Alternative Hydrogène sont à l’orée de la validation industrielle.
Développement industriel : le problème de l’œuf et de la poule
Il n’y aura pas spontanément de développement industriel de
véhicule à base d’Hydrogène tant qu’il n’y aura pas un marché pour cela. Nous
retrouvons donc devant un problème type « œuf et poule ».
En effet :
· Pas de marché pour les véhicules à base d’Hydrogène tant qu’il
n’y pas eu de développement d’une infrastructure d’approvisionnement en
Hydrogène.
· Pas de développement d’une infrastructure d’approvisionnement
d’Hydrogène, tant qu’il n’y a pas de marché pour les véhicules à base
d’Hydrogène
Pour les industriels, se lancer trop tôt, c’est prendre un
risque économique. Ils surveillent ce sujet pour être prêts à temps, et pour
l’instant ils se limitent aux validations technologiques moins coûteuses. Se
lancer dans une validation industrielle nécessite un investissement colossal,
et le faire trop tôt c’est perdre de l’argent dans un outil qui sera longtemps
en surcapacité.
A titre d’exemple la crise de 2001 qui a frappé les
constructeurs télécoms, n’était pas dû au fait que nous n’aurons pas besoin de
leurs infrastructures en fibre optique, mais au fait qu’ils ont déployé des
capacités de débit trop vite par rapport au besoin , avant le développement
généralisé de la vidéo sur Internet (légal ou pas) des partages de gros
fichiers et des chats vidéo. Maintenant les sociétés Free, Neuf Cegetel,
Numéricable, et France Telecom se lancent en 2007 voir plutôt en 2008 sur le
déploiement de la fibre optique, soit plus de sept ans après. Quelle industrie
peut survivre avec sept ans de stock ou de surcapacité sans être en crise ?
Ce risque économique est valable pour tous les types d’industrie
qui seront impliqué dans la filière Hydrogène :
- Les constructeurs de véhicules, en France potentiellement
Airbus, Renault et Peugeot-Citroën.
- Les fabriquant d’infrastructures pour la fabrication de
l’Hydrogène, en France potentiellement : Areva et Alstom
- Ceux qui fabriqueront l’Hydrogène, en France potentiellement
Total, EDF, Gaz de France, Suez et Air Liquide
- Ceux qui conditionneront et distribueront l’Hydrogène, en
France potentiellement Total, Gaz de France, Suez et Air Liquide
L’Etat a donc un rôle à jouer. Comme garant de l’intérêt
général, il a l’obligation de faire sortir la France au plus vite de sa
dépendance aux énergies fossiles, responsables des Gaz à Effet de Serre.
Il peut, en synchronisant le basculement vers la solution
Hydrogène, offrir aux industriels une garantie sur le risque d’avoir investi
trop tôt. De plus en ce faisant il s’assure que les industriels Français
n’investiront pas « trop tard ».
L’Etat peut forcer ce basculement grâce à la voie réglementaire
et fiscale (taxe CO2). De ce fait, il peut en concertation avec les industriels
concernés être celui qui synchronise le basculement et donc celui qui garanti
contre les risques économiques.
Par son action transverse de maître d’ouvrage, il s’assure que
tous les éléments de la chaîne se développent en phase.
Dans ce cadre, l’investissement sera partagé entre les
différents acteurs et l’Etat n’aura comme rôle que celui qui amorce la pompe
par des commandes garanties. Mais l’Etat Français ne supportera pas l’essentiel
de l’investissement, ce qui ne peut pas être envisagé dans sa situation
financière actuelle.
Une opportunité formidable
Les défis liés aux changements climatiques et la l’épuisement
des réserves d’énergies fossiles, imposeront à moyen terme la fin de notre mode
de vie actuel.
Devant cette menace, certains recyclerons leur antilibéralisme
dans une attitude malthusianisme et anti-technologique. D’autres feront le
choix de l’innovation et relégueront, si elles réussissent, les tenants du
premiers choix aux rangs de pays sous développés.
N’oublions pas l’exemple de la Chine, alors en avance sur
l’occident, qui a raté la révolution technologique et industrielle en se
refermant sur elle-même. L’Empereur par une stricte application du « principe
de précaution » condamnait à mort tous ceux qui auraient construit des bateaux
de plus d’un mât capables d’aller en haute mer et de créer des contacts avec
des pays étrangers inconnus. Cent ans auparavant, les chinois avait pourtant
explorés la côte africaine, mais ils ont tourné le dos à l’inconnu et ont
laissé les européens devenir la seule civilisation technologique qu’ils doivent
maintenant rattraper.
Il est probable que les pays qui feront en premier les bons
choix technologiques ; au moment du basculement OBLIGATOIRE lors de la fin de
la civilisation du pétrole, auront une avance considérable qui leur garantira
un développement économique non rattrapable à court terme.
Les géants industriels qui se formeront les premiers sur ces
technologies de l’Hydrogène seront pour longtemps incontournables par les
nouveaux arrivants. En effet il s’agira d’une industrie fortement technologique
et nécessitant d’énormément de capitaux. Dans ce cas de figure l’avance des
premiers est quasi irrattrapable. Nous observons ce type de situation dans
l’aéronautique (Boeing et Airbus) ou la fabrication de micro - processeurs
(Intel et AMD). L’avance technologique et l’investissement en capital les
mettent pour longtemps à l’abri de nouveaux entrants.
Il en est de même pour des secteurs comme l’automobile,
l’industrie pétrolière etc.
En faisant le bon choix la France peut trouver là les points de
Croissance qui lui manque.
Par contre elle ne peut pas le manquer. Du fait de la lâcheté de
ses gouvernants actuels face à la peur automatique vis-à-vis des nouvelles
technologies, elle est déjà en train de rater la révolution de la
biotechnologie au nom d’un principe de « précaution » mal compris qui n’a de
toute façon aucun sens s’il n’est pas généralisé à l’échelle mondiale.
Notre attitude de replis vis-à-vis de l’innovation peut nous
exclure de la potentielle révolution de ce secteur. Les nouvelles sociétés de
biotechnologies seront près de Cambridge ou de Boston mais pas en France. Si
les OGM débouchent sur des médicaments innovants, nous devrons les importer
alors que nous étions au départ dans la course avec le génopôle d’Evry.
La France grâce au courage de la génération politique précédente
se trouve dans une des meilleures positions pour relever le défi du basculement
vers la technologie de l’Hydrogène.
Elle possède avec son savoir faire nucléaire la capacité de
produire en masse de l’Hydrogène. Des grands groupes comme Total,Suez, Gaz de
France ou Air liquide sont présents sur son territoire et elle possède une
industrie automobile encore forte. Néanmoins l’essentiel de l’innovation sur
les moteurs à Hydrogène se fait Outre Rhin. Il est donc nécessaire d’amorcer
une dynamique avant que le retard ne soit trop important.
Propositions
- Objectif politique franco-allemand et européen de
s’affranchir totalement du pétrole, du gaz et du charbon d’ici 2025.
- Vote en 2009 d’une loi européenne équilibrant les
budgets recherche, investissement et fonctionnement entre la filière du
nucléaire et celle des énergies renouvelables : un milliard d’euros pour le
nucléaire = un milliard d’euros pour les énergies renouvelables.
- Vote en 2009 d’une loi européenne obligeant tout
distributeur de carburants à distribuer de l’hydrogène gazeux et liquide, dans
les stations services, ports et aéroports, à horizon de 2015.
- Vote en 2009 d’une loi européenne obligeant, de manière
progressive l’achat de véhicule à hydrogène au niveau des flottes d’entreprise
et des transports publics
- Collaboration politique, scientifique et
industrielle avec les pays les plus en pointe sur l’Alternative Hydrogène,
notamment les Etats-Unis et le Japon.
Julien IRONDELLE et Max STELLMACHER
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Documents
complémentaires
·
Liens Internet Alternative Hydrogène
·
Revue de presse Alternative Hydrogène 2008
·
Vidéos BMW Série 7 Hydrogène
·
Vidéos voitures à pile à combustible
Deuxième film Détails
sur le record de la BMW H2R (302,4 Km/h, le 30 septembre 2004, Miramas, France)